vendredi 30 mai 2008

Aux larmes, etcetera!

«L'Europe a plutôt vaincu ses monstres, l'esclavage a été aboli, le colonialisme abandonné, le fascisme défait, le communisme mis à genoux par KO. Quel continent peut afficher un tel bilan ?»

Quel peut bien être le penseur d'une phrase aussi partisane? Sans doute quelqu'un qui se conçoit comme la norme et l'élite... Banco? Bingo? Pascal Bruckner! Dans l'émission du jeudi 29 mai 2008 des Nouveaux chemins de la connaissance, Enthoven fils (dont le père est l'ami/éditeur de BHL, lui-même Roi des Nouveaux Philosophes) reçoit le Nouveau Fumosophe Pascal Bruckner. Ses propos hédonisto-nihilistes, au sens où l'immanentisme dans sa version la plus superficielle pousse vers cet hédonisme de bazar et de consumation, sont assez affligeants de mièvrerie et de mensonges. Ils sont à l'image des positions qu'il tint concernant la guerre en Irak. Quel pourrait être le rapport entre l'hédonisme étriqué et l'approbation d'une guerre injustifiable, mensongère et criminelle?
Mais c'est le totalitarisme! Il est certain que ce type d'hédonisme est totalitaire et que le totalitarisme hédoniste rejoint le totalitarisme politique au nom de la liberté. C'est ainsi que Bruckner justifie la prostitution et les pratiques sexuelles extrêmes dans le même élan où il légitime la guerre en Irak. Après tout, ces comportements narcissiques et égocentriques créent quelques victimes collatérales, mais seul compte le plaisir long de l'homme blanc...
Bruckner est ainsi un propagandiste des occidentalistes et des immanentistes et il appartient au versant immanentiste qui se prétend libéré des carcans religieux, libre, supérieur et indépendant. Pour qui douterait de ce message subliminal, qu'on se rappelle que Bruckner use et abuse de tous les arguments, certains justifiés d'ailleurs, qui permettent de légitimer l'action de l'Occident au nom du fait que toute culpabilité émanerait de la mauvaise conscience chrétienne et de la mentalité religieuse.
Bigre! On espère juste que Bruckner n'a pas mauvaise conscience d'avoir soutenu la guerre en Irak où des non-Occidentaux se font réchauffer quotidiennement la citrouille à coups d'uranium appauvri, mais il s'agit d'être lucide et de comprendre que l'hédonisme de cet acabit ne peut qu'exprimer la recherche éperdue et désespérée de l'amour, bien plus que du plaisir... Grâce à Wikipédia, nous allons apprendre quelques détails intéressants sur la figure de l'occidentaliste Bruckner. Même si certains renseignements étaient approximatifs, le lecteur pourra toujours vérifier par ses propres recherches le bien-fondé de la plupart des renseignements.
"Pascal Bruckner est un romancier et essayiste français né à Paris le 15 décembre 1948.
Il passe son enfance entre l'Autriche, la Suisse et la France. Il étudie notamment chez les jésuites à Lyon.
Il poursuit ses études à Paris, au lycée Henri-IV (hypokhâgne et khâgne), à l'Université de Paris I et à l'Université de Paris VII, puis à l’École pratique des hautes études.
Sa thèse de doctorat, consacrée à l'émancipation sexuelle dans la pensée du socialiste utopique Charles Fourier («Le corps de chacun est accessible à tous»), a été dirigée par Julia Kristeva (et soutenue en 1975 à l'Université Paris VII).
Depuis 1986, il enseigne dans des universités américaines, notamment celle de New York. Depuis 1990, il est maître de conférence à l’Institut d'études politiques de Paris. Il collabore au Nouvel Observateur et au Monde.
Pascal Bruckner est un écrivain prolifique, il s’illustre d’abord aux côtés des «nouveaux philosophes».
On retient de lui : Parias, ou la tentation de l'Inde, Lunes de fiel (adapté à l'écran par Roman Polanski), et Les Voleurs de beauté (Prix Renaudot en 1997). Parmi les essais, citons :

* La Tentation de l'innocence (Prix Médicis de l'essai en 1995)
* Le Sanglot de l'homme blanc, charge influente contre les dérives narcissiques et destructrices qui seraient, selon lui, celles du tiers-mondisme
* La Tyrannie de la pénitence : Essai sur le masochisme en Occident, publié en octobre 2006, est un essai sur le masochisme occidental et l'autoflagellation permanente des Européens.
Ces publications font de lui un représentant du néo-conservatisme en France.
De 1983 à 1988, il a été membre du conseil d'administration d'Action contre la faim.
En mars 2003, membre d'un cercle de réflexion (le Cercle de l'Oratoire) il défend l'intervention militaire en Irak dans un article paru dans Le Monde, cosigné avec un groupe d'intellectuels, notamment Romain Goupil et André Glucksmann, qui participeront, trois ans plus tard, à la création de la revue d'orientation néo-conservatrice Le Meilleur des Mondes. Cette publication a pour origine le Cercle de l'Oratoire (en référence au Temple de l'Oratoire du Louvre où se réunit ce groupe de réflexion). Pascal Bruckner y contribue activement."
On retiendra que Bruckner a enseigné aux États-Unis et à Science-po. (comme Enthoven); qu'il intervient dans les médias dominants comme Le Monde, illustration de la fausse gauche contrôlée par les pouvoirs financiers; qu'il est un des Nouveaux philosophes, comme BHL ou Glucksmann, et que ces trois hommes sont des penseurs d'origine (culturelle) juive et de tradition laïque, dont une autre des particularités est de défendre plus ou moins l'Amérique et plus ou moins les circuits de la grande finance. Cette association d'un judaïsme très particulier et fort peu représentatif de l'histoire juive (très laïc et libéral) est précisément la signature du fondamentalisme immanentiste le plus sournois, au sens où il serait naïf d'opposer ce laïcisme au fondamentalisme religieux.
Rien d'étonnant à ce qu'on retrouve dans ces conditions Glucksmann partisan acharné lui aussi de la guerre en Irak. Surtout, rien d'étonnant à ce que le parcours d'un penseur qui commence par analyser la pensée de Charles Fourier sous ces termes : «Le corps de chacun est accessible à tous» finisse en apôtre du néoconservatisme à la sauce française, car cet adage est un énoncé/condensé typiquement totalitaire, sur le mode du tout est permis et de la fameuse main invisible, chère aux ultralibéraux dans son application la plus radicale. Mais Bruckner amateur éclairé de sadomasochisme (selon ses dires) montre aussi qu'il a bien retenu la leçon de la projection en relevant ce fameux masochisme dans l'Occident et en prétendant l'en délivrer. Il faudra expliquer à Pascal que Bruckner et l'Occident ne se confondent pas nécessairement...
Mais ce n'est pas tout. Rendons-nous à présent à l'article consacré au Cercle de l'Oratoire, dont Bruckner fait partie, et l'on comprendra vraiment les circuits de l'atlantisme et de l'occidentalisme. A qui a-t-on affaire? Mystère?
"Le Cercle de l'Oratoire est un think tank français créé peu après l'attaque kamikaze contre le World Trade Center, le 11 septembre 2001, ce cercle de pensée dispose, depuis 2006, d'une revue intitulée Le Meilleur des Mondes.
Réuni autour du journaliste, Michel Taubmann qui dirige le service Info d'Arte-Paris et qui dirige également une émission intitulée «Ouvertures» sur la chaîne TFJ et de son épouse Florence (pasteur du Temple de l'oratoire du Louvre et vice-présidente de l’Amitié Judéo-chrétienne). Le cercle est composé d'un groupe d'intellectuels comme les essayistes André Glucksmann et Pascal Bruckner, de réalisateurs comme Romain Goupil, Jacques Tarnero et Raphaël Glucksmann et d'historiens comme Stéphane Courtois, Max Lagarrigue et Ilios Yannakakis.
Il rassemble également des dirigeants d'associations tels Mohammed Abdi (secrétaire général de Ni Putes Ni Soumises), Jacky Mamou (ex-président de Médecins du Monde), les chercheurs Thérèse Delpech (directrice des affaires stratégiques au Commissariat à l'Énergie Atomique), Antoine Basbous (directeur de l'Observatoire des pays arabes), Pierre-André Taguieff (directeur de recherche au CNRS), Bruno Tertrais (chercheur au CERI et ancien directeur de la commission des affaires civiles à l'Assemblée de l'OTAN), Frédéric Encel (géopoliticien, spécialiste du Proche-Orient). Le cercle comprend aussi les écrivains Olivier Rolin et Marc Weitzmann, les journalistes Cécilia Gabizon (spécialiste des question de l'Islam au Figaro), Élisabeth Schemla (fondatrice du site proche-orient.info), Antoine Vitkine (journaliste et réalisateur pour Arte), Jean-Luc Mouton (directeur de l'hebdomadaire protestant Réforme), Violaine de Marsangy (journaliste free-lance et ancienne responsable logistique pour Action Contre la faim en Corée du Nord et en Indonésie), Claire Brière-Blanchet ou l'avocat Michel Laval, ainsi que des hommes politiques, notamment Bernard Kouchner.
Le Cerle de l'Oratoire s'inscrit dans le courant atlantiste. Il est qualifié par certains de néoconservateur."
Bingo! Qui lit comprend. Les commentateurs qui suivent seront un peu redondants et superflus pour mes lecteurs éclairés.
1) Il serait bon de comprendre le lien entre le 911 et ce genre de clubs très atlantistes.
2) Il serait temps de comprendre l'alliance entre les médias et ce genre de circuit-relais de l'atlantisme, notamment avec le rôle joué par la chaîne intellectualiste Arte, dont on sait qu'elle diffusa un reportage partisan et grotesque consacré aux conspirationnistes.
3) Il serait urgent qu'on note la présence d'organisations juives dans ces circuits immanentistes.
4) Il serait opportun que l'on associe l'OTAN à ces circuits de propagande.
5) Faut-il s'étonner de la présence du socialiste Bernard Kouchner, mari de la journaliste confidentielle et anonyme Christine Ockrent?
6) On retrouve au surplus des associations très néo-libérales comme Médecins du monde et surtout Action Contre la Faim, dont le rôle caritatif est certainement un prétexte habile pour des visées nettement plus idéologiques. Au fait, qui est el président d'ACF?
7) La présence de Thérèse Delpech, en plus de Tertrais et Encel, n'est que la confirmation éclatante de cet atlantisme rampant et sournois qui ressortit de manière spontanée dans des revues comme Le Meilleur des mondes ou des essais à la Bruckner (courts, incisifs, se parcourant fort bien dans les rames de RER).
Pour finir, j'aimerais revenir sur ce titre de revue qui s'inspire outrageusement de Leibniz, avec un cynisme très immanentiste - justement : le meilleur des mondes est aussi le seul des mondes dans la mesure (accrue) où la nécessité de la liberté hyperrationnelle fait que l'on n'a pas le choix. Des armes?

jeudi 29 mai 2008

Tais-toi et meurs!

Je ne connaissais pas du tout Gerhard WISNEWSKI. J'apprendrai à le connaître. C'est tout simplement excellent.
http://www.voltairenet.org/librairie/product_info.php?products_id=66

"Le texte ci-bas se trouve dans le livre Le Mythe du 11. septembre - à la recherche de la vérité (en version originale, allemande: Mythos 9/11 – Der Wahrheit auf der Spur) par Gerhard Wisneswki. Ce livre n'existe qu'en version originale allemande. Néanmoins, avec la permission de l'auteur, nous présentons ici un chapitre important, traduit de l'allemand, de ce livre excellent. Le livre, qui se base sur des centaines de documents fiables et vérifiables, démonte le mythe officiel sur les événements du 11. septembre et propose à la société internationale un défi majeur.

Traduction d’Elias Davidsson.

11 Septembre : Le mécanisme du silence, par Gerhard Wisnewski

Mais revenons en à notre sujet proprement dit, les mécanismes et manœuvres de la vraie conspiration du 11 Septembre. Comment, me demande-t-on souvent, une conspiration d’une telle ampleur pourrait-elle être gardée secrète ? N’aurait-il pas dû se trouver par douzaines des personnes prêtes à vendre la mèche ? À cela on peut répondre qu’il n’en va pas nécessairement ainsi, car des mécanismes efficaces, cachés comme visibles, s’y opposent.

Parmi les mécanismes implicites les plus importants, on doit en premier lieu citer «la spirale du silence», phénomène postulé par Elisabeth Noelle-Neumann, spécialiste de la communication. Comme journaliste ayant travaillé d’abord pour le journal nazi Das Reich, dont elle fut congédiée sur ordre de Goebbels, Noelle-Neumann a sans doute très bien perçu ce dangereux mécanisme totalitaire : les gens soupçonnent, sentent et anticipent les opinions qu’on attend d’eux, et se tiennent cois. Or plus on se tait, plus grande est la pression pour qu’à l’avenir, on continue à le faire, jusqu’à ce qu’il devienne tout à fait impensable d’émettre ne serait-ce qu’une opinion qui fasse sens. Le temps joue par conséquent un rôle extrêmement important pour ce qui est de briser la spirale du silence : plus on attend et plus cela devient difficile.

Pour que ladite spirale apparaisse, il suffit amplement que le Président, le chef ou quelque autre numéro un impose son opinion. Une pression n’est pas même nécessaire, la spirale du silence ayant déjà en elle-même une très grande efficacité sur une base «librement acceptée». Il est évident cependant que cette dynamique propre peut être considérablement amplifiée par le recours à des mécanismes qui se concrétisent sous forme d’ordres donnés ou par la répression. Là encore, il faut faire une distinction entre les sanctions explicites et les sanctions implicites. Ces dernières atteignent leur but, quand une personne récalcitrante n’est pas menacée directement de renvoi ou d’autres sanctions, mais que cette menace plane néanmoins comme une possibilité réelle, par exemple du fait de l’existence de précédents. Par sanctions explicites, il faut comprendre celles où des désagréments possibles sont formulés expressément.

«Pourquoi personne ne dit-il rien ?» demande-t-on sans cesse à la légère à propos des événements du 11 Septembre. Il faut comprendre que dans les organisations militaires la spirale du silence implicite inhérente au système peut être encore renforcée par des sanctions explicites, lesquelles peuvent mener à un bris de carrière, à un changement de mode de vie, et, dans des cas extrêmes, à des peines de prison à vie ou même à la peine de mort (pour trahison, par exemple). Il est assez clair qu’il y a là un obstacle tout à fait considérable.

En dehors du courage, il faut bien entendu déjà disposer des renseignements pour pouvoir envisager de prendre le risque de les divulguer. Or l’appareil militaire a justement cela de spécifique que l’on obéit sur un ordre venu d’en haut sans poser de question. Tel est précisément le propre de toute organisation militaire. S’attendre donc à y trouver de providentiels « vendeurs de mèche», n’est, tout compte fait, guère réaliste, et ce, d’autant plus que dans le cas des événements du 11 Septembre, il se peut très bien que nous ayons affaire à une « structure à l’intérieur d’une structure », donc à une structure dans laquelle peut exister un système de sanctions d’un type complètement différent de celui en vigueur dans l’armée.

Dans ces événements, à côté de la spirale du silence, nous avons affaire également à un autre phénomène, celui-là pourrait-on dire « humain », à savoir l’intégration de ce qui ne peut être intégré, en l’occurrence l’existence côte à côte de deux vérités et de deux réalités entièrement contradictoires dans un seul et même cerveau. Ce que George Orwell dans son roman désormais devenu réalité 1984 nomme la « double pensée » est, depuis le 11 Septembre 2001, un phénomène très largement répandu : les gens se conduisent dans la vie quotidienne de manière tout à fait normale, se livrent par exemple à un travail qui exige d’eux une pensée logique à un degré élevé, mais, le soir, lorsqu’ils allument la télévision, se mettent pour ainsi dire à croire au père Noël. Ils gobent littéralement qu’un jour, deux gros avions de ligne peuvent tout simplement s’évanouir dans les airs ; ils croient que des gratte-ciel à structure métallique peuvent, à la suite d’un incendie, s’écrouler sur eux-mêmes, et ce, bien qu’une telle chose ne se soit jamais produite auparavant ; ou encore ils avalent tout cru que des pilotes amateurs pourraient piloter avec la plus grande dextérité deux énormes Boeing. Et ainsi de suite…

La liste des suppositions en rapport avec le mythe du 11 Septembre est longue et les contradictions peuvent s’y côtoyer si étroitement qu’on les entend littéralement grincer. Tel est le cas, par exemple, des déclarations du maire de Shanksville, Ernie Stull, qui peut afficher un air décontenancé pour ce qui est de l’endroit où s’est écrasé le vol 93, tout en croyant à la version officielle.

Un autre exemple est fourni par le livre Todes-Flug UA 93 de Jere Longman. Il s’agit d’un cheminement tortueux de 300 pages entre des trouvailles, qui, tout compte fait, ne s’intègrent pas dans la version officielle, et la croyance ferme en cette dernière. C’est ainsi que l’auteur décrit paragraphe après paragraphe l’innocence de Ziad Jarrah, ravisseur prétendu du vol 93, et qu’il intègre cela dans la version officielle au moyen d’un artifice : l’ensemble ne serait qu’une astuce tirée du manuel d’al-Qaïda. Longman n’oublie pas non plus de mentionner le fait que Jarrah n’était pas un bon pilote. Il est également surprenant de constater qu’il consacre des pages entières à disserter sur le lieu de l’accident de Shanksville, sans parvenir à la conclusion qu’à l’endroit en question un Boeing 757 ait jamais pu s’écraser. Arrivé à ce point, il s’interroge toutefois brièvement en émettant quelques hypothèses : « Peut-être ne s’agissait-il pas d’un avion transportant des passagers » ou « Où étaient les passagers ? Où sont les corps ? » Longman parvient à tout cela en accumulant à longueur de pages des documents allant à l’encontre de la thèse officielle, mais sans pour autant remettre un seul instant cette dernière en cause. Cela relève très précisément de cette double-pensée, contre laquelle George Orwell nous mettait en garde, et qui, si les choses se passent selon la volonté des puissants, devrait à l’avenir déterminer notre activité mentale.

Pour autant, on ne peut accuser Ernie Stull, ni des hommes comme Longman, de mauvais desseins. Le fait est que la pensée se déforme tout simplement sous la forte pression d’opinion exercée sur le public, d’où il résulte que sont introduites de force dans une seule et même tête, des choses qui ne pourraient, sinon, en aucun cas y trouver place. Ici encore, il faut distinguer des aspects implicites et des aspects explicites. D’eux-mêmes les gens se refusent à croire à quelque chose d’aussi horrible qu’une conspiration interne menant à l’assassinat de 3 000 personnes ou plus. On se heurte là à des interdits massifs analogues à ceux que l’on observe chez les enfants maltraités par leurs parents : ils ne peuvent tout simplement pas croire que ces derniers puissent être des criminels. Jusqu’ici, il n’est pas encore nécessaire du tout d’exercer depuis l’extérieur une pression sur l’opinion pour empêcher quelqu’un de se livrer à une réflexion complète à propos de mécanismes comme ceux en question ici. Mais quand l’enfant est de plus (explicitement) menacé par celui qui le tourmente, il s’enferme alors habituellement dans un mutisme total…

Nous pouvons constater, maintenant que plusieurs contributions médiatiques critiques sur le 11 Septembre ont été diffusées, comment toutes sortes de pressions extérieures ont été exercées pour renforcer une spirale du silence qui, c’est certain, existe dans cette affaire. Dans le cas de Willy Brunner et dans le mien, ces pressions ont culminé dans des campagnes de calomnie publiques et une interdiction d’emploi à la Westdeutsche Rundfunk. D’autres auteurs ont été catalogués à l’extrême droite, comme récemment dans une soirée thématique consacrée aux théories du complot, sur la chaîne de télévision franco-allemande Arte, le 13 avril 2004.

Pour un auteur allemand, cela est naturellement déjà en soi un reproche dangereux pour son existence. De surcroît, on a essayé d’ajouter un tour supplémentaire décisif à la spirale du silence en comparant les sceptiques du 11 Septembre aux « négationnistes d’Auschwitz », c’est-à-dire à ceux qui contestent que des millions de Juifs furent exterminés dans les camps de concentration nazis.

Il n’y a là en aucun cas une calomnie gratuite. La raison de cela est bien plutôt que la contestation de l’holocauste tombe sous le coup de la loi (paragraphe 130, titre 3, du code pénal allemand). L’assimilation des sceptiques du 11 Septembre aux « négationnistes d'Auschwitz » réussirait, que l’on pourrait aussi travailler tôt ou tard à l’interdiction de toute critique publique concernant l’attentat du 11 Septembre. Bien entendu, mieux encore serait d’y assimiler les « théoriciens de la conspiration », car ce serait alors interdire à l’avenir toute réflexion publique sur les tenants et les aboutissants de quoi que ce soit."

mercredi 28 mai 2008

«Dès lors que c’est la survie du peuple juif qui est en question, il n’y a pas de place pour la morale»

Ainsi s'y prennent les immanentistes pour détourner le peuple juif et les communautés juives de leurs intérêts respectifs et légitimes et leur faire miroiter des mobiles supérieurs et intouchables. Israël est la proie des immanentistes, soit de manipulateurs qui ne sont pas tous juifs mais qui considèrent, Juifs ou non, que la cause d'Israël rejoint la cause de l'immanentisme. Autant dire qu'Israël est entre de mauvaises mains et dans de mauvais draps. A chaque fois que les immanentistes appliquent leur politique de destruction, ils brûlent ce qu'ils adorent, au nom de leurs méthodes immanentistes. Dans le même bateau : Israël et les États-Unis...
Il serait temps de comprendre qu'Israël est un État comme les autres, certainement pas un État radicalement spécifique et qu'il est soumis aux mêmes normes que les autres États et institutions. Car non seulement l'argument de la différence, voire de la supériorité morales ne tient pas du tout la route; mais de surcroît, c'est ce genre d'arguments qui détruit profondément Israël sous couvert de le protéger et de l'assister. Que les vrais amis d'Israël regardent en face : s'ils veulent sauver leur État, qui est au bord de la banqueroute et de la déroute, ils doivent en premier lieu condamner ceux qui se proclament ses plus fervents soutiens et qui ne sont en fait que des fanatiques et des fondamentalistes destructeurs et mortifères - les premiers et principaux ennemis d'Israël, loin devant les terroristes islamistes.
Que les Israéliens ne trouvent aucun prétexte moral à justifier l'injustifiable : pendant ce temps, le peuple palestinien souffre, il souffre de la politique immanentiste, il souffre du refus du réel et il est certain que ces martyrs (soit ces témoins) du réel ne tomberont pas. Ils sont du côté de la vérité et ils obtiendront ce qui leur revient de droit : un État viable. Reste à savoir si ce sera avec ou sans l'État israélien à leurs côtés...

http://www.voltairenet.org/article157211.html

"L’auteur y pose un syllogisme : le peuple juif est toujours en danger et sa survie est conditionnée à celle de l’État d’Israël. Sur cette base, cet État peut tout entreprendre, en s’affranchissant des règles morales, lorsqu’il le juge nécessaire à la survie du peuple juif. En d’autres termes, « l’argument de la Shoah » dispense l’État d’Israël de respecter le droit international.

Peu de gens disconviennent du fait que tout dirigeant juif, toute organisation juive, toute communauté juive et tout individu juif a pour devoir de contribuer à assurer la continuité du peuple juif. Mais, dans un monde où l’existence à long-terme de l’État juif est loin d’être garantie, l’impératif d’exister donne lieu, inévitablement, à de difficiles questions, dont la principale est celle-ci : quand la survie du peuple juif entre en conflit avec la morale du peuple juif, son existence en vaut-elle la chandelle, ou même, cette existence est-elle possible ?
L’existence physique, aurais-je tendance à arguer, doit être première. Aussi morale une société aspire-t-elle à être, l’existence physique est nécessairement un préalable.
Des dangers manifestes, tant interieurs qu’extérieurs, menacent l’existence-même d’Israël en tant qu’État juif. Il est très vraisemblable que l’effondrement d’Israël ou la perte par l’État d’Israël de son identité juive aurait pour effet de saper l’existence du peuple juif dans son ensemble. Et même en l’existence d’un État juif, des dangers, moins évidents mais non moins fatals, menacent l’existence durable dans le long-terme de la diaspora. Quand les nécessités de l’existence entrent en conflit avec d’autres valeurs, par conséquent, la realpolitik devrait se voir accorder la priorité. Depuis la menace d’un conflit désastreux avec des protagonistes islamistes tel l’Iran, jusqu’à la nécessité de maintenir des distinguos entre « nous » et « les autres » afin de limiter l’assimilation, cet impératif devrait servir de guide aux décideurs politiques.
Regrettablement, l’histoire humaine rejette l’affirmation idéaliste voulant que, pour vivre longtemps, un État, une société ou un peuple se doit d’être moral. Étant donné les réalités prévisibles du 21ème siècle et au-delà, des choix cornéliens sont inévitables, dans lesquels les nécessités de l’existence contredisent, bien souvent, d’autres valeurs importantes.
D’aucuns pourraient arguer que faire de l’existence la priorité pourrait être contreproductif en termes d’existence-même, car ce qui peut être considéré comme une action immorale peut saper le soutien, tant interne qu’extérieur, essentiel à l’existence [de l’État d’Israël]. Toutefois, la logique propre à la realpolitik donne la primauté à l’existence, ne laissant qu’une place minorée à de quelconques considérations éthiques. La triste réalité, c’est que le peuple juif risque d’être confronté à des choix tragiques, dans lesquels d’importantes valeurs doivent être sacrifiées, dans l’intérêt de valeurs encore plus importantes.
Des décisions qui soient responsables, dans de telles situations difficiles, requièrent une prise de connaissance sans ambigüité des questions morales en cause, en soupesant avec soin toutes les valeurs et toutes les assomptions de responsabilité dans la formation de son propre jugement autonome. Ces décisions exigent aussi un effort pour réduire autant qu’il est possible la violation de valeurs morales.
Néanmoins, confronté à de tels dilemmes, le peuple juif ne doit pas se laisser obnubiler par le politiquement correct, ni par d’autres modes susceptibles de faire obstacle à la pensée. Quand il s’agit de la Chine, par exemple, certains efforts visant à renforcer les liens entre la superpuissance chinoise et le peuple juif devraient imposer une sourdine aux campagnes bien-intentionnées visant à interférer dans la politique intérieure de Pékin, notamment dans sa manière de gérer le Tibet. Il en va de même pour la Turquie : étant donné le rôle crucial de pacificateur que joue ce pays au Proche-Orient, le débat autour de la question de savoir si les Ottomans ont commis (ou non) des atrocités contre les Arméniens doit être laissé aux historiens, et de préférence à des historiens non-juifs.
Cela, non pas nécessairement afin de soutenir la politique chinoise, ni pour dénier l’histoire arménienne. Non : il s’agit, bien davantage, de reconnaître qu’aussi morales ces prises de position peuvent (ou ne peuvent pas) être, le peuple juif doit donner la primauté à l’existence.
Ce qui est requis, c’est une évaluation a priori des valeurs, afin de disposer de guides tout prêts pour former un jugement dans des contextes spécifiques, ou dans des conditions de crise. La question, plus globalement, est de savoir si l’impératif, pour le peuple juif, d’exister, est un impératif catégorique surpassant la quasi-totalité des autres valeurs, ou bien s’il s’agit d’un impératif parmi beaucoup d’autres impératifs de rang similaire. Étant donné tant l’histoire que la situation actuelle du peuple juif, j’aurais tendance à soutenir que l’impératif de garantir son existence est un devoir moral impératif, qui préside à tous les autres.
Laissons de côté le recours à des arguments transcendantaux, aux commandements bibliques et aux paroles des sages, qui sont, tous les uns autant que les autres, ouverts à diverses interprétations. La justification de la priorité qui doit être accordée aux nécessités de l’existence est quadruple :
Primo, le peuple juif a un droit inhérent à exister, exactement comme n’importe quel autre peuple ou n’importe quelle autre civilisation.
Secundo, un peuple qui a été régulièrement persécuté depuis deux mille ans est moralement fondé, en termes de justice distributive, à être particulièrement impitoyable lorsqu’il s’agit pour lui de prendre soin de son existence, notamment en matière de droit moral, que dis-je, de devoir, de tuer et d’être tué, si cela est essentiel pour garantir son existence – fusse au prix d’autres valeurs, et d’autres personnes. Cet argument est d’autant plus imparable, à la lumière des tueries sans précédent, voici seulement quelques décennies, d’un tiers du peuple juif – un crime de masse qui a été soutenu directement et indirectement, ou tout du moins, qui n’a pas été empêché, quand cela aurait été possible, par de larges segments du monde civilisé.
Tertio, étant données l’histoire du judaïsme et l’histoire du peuple juif, il y a de fortes chances que nous allons continuer à apporter des contributions éthiques particulièrement nécessaires à l’humanité. Toutefois, pour pouvoir le faire, nous avons besoin d’une existence stable.
Quarto, l’État d’Israël est le seul pays démocratique dont l’existence-même est mise en danger par des acteurs profondément hostiles, sans, là encore, que le monde prenne les contremesures décisives qui s’imposent. Cela justifie – que dis-je, cela implique – des mesures qui non seulement seraient inutiles, mais qui seraient même potentiellement immorale dans des circonstances autres.
Le peuple juif doit accorder beaucoup plus de poids à l’impératif qui est le sien, de garantir sa survie, qu’à toute autre valeur. Il y a, bien entendu, des limites ; rien ne saurait justifier la mise en branle d’un génocide. Mais, à part de rares exceptions, où être tué et détruit est préférable à la transgression de normes absolues et totales, l’existence du peuple juif, y compris celle de l’État d’Israël, doit être considérée comme la première des priorités.
Ainsi, si la sécurité d’Israël est renforcée de manière significative par de bonnes relations avec la Turquie et avec la Chine, d’aucuns arguent que la Turquie est coupable de génocide, dans le passé, contre les Arméniens, et que la Chine, aujourd’hui, est en train de réprimer des Tibétains et son opposition interne et que les dirigeants et les organisations juifs doivent soutenir la Turquie et la Chine, ou au minimum rester neutres en ce qui concerne les affaires intérieures de ces deux pays. Au minimum, les dirigeants juifs ne doivent pas se joindre au chœur des acteurs libéraux et humanitaires qui condamnent et la Turquie, et la Chine.
De la même manière, les dirigeants juifs doivent soutenir les mesures très dures prises contre des terroristes qui, potentiellement, mettent des juifs en danger, fusse au prix de violations des droits de l’homme et du droit humanitaire international. Et si la menace est suffisamment grave, le recours à des armes de destruction massive par Israël serait justifié, dès lors qu’il serait manifestement nécessaire afin d’assurer la survie de l’État, quelque important que soit le nombre énorme des victimes civiles innocentes que l’on aurait à déplorer.
À n’en pas douter, le débat est largement ouvert sur la question de savoir ce qui est véritablement nécessaire à l’existence. Le fait de donner la priorité à l’impératif d’exister n’implique pas nécessairement que l’on soutienne de A jusqu’à Z la politique d’Israël. De fait, c’est l’inverse qui est vrai : les dirigeants, les organisations et les individus de la diaspora ont le devoir de critiquer la politique israélienne, qui, de leur point de vue, met en danger l’État juif et l’existence du peuple juif. Ils ont aussi le devoir de proposer des politiques alternatives garantissant l’existence [du peuple juif].
Mais, en fin de compte, il n’y a aucun moyen de contourner les implications pratiques, impitoyables et douloureuses, du fait de donner la priorité à l’existence, en tant que norme morale supérieure, sur le fait d’être moral par d’autres aspects. Quand cela est important pour l’existence [du peuple juif], la violation des droits d’autrui doit être acceptée, avec regret, certes, mais avec détermination. Le soutien (ou la condamnation) de divers pays et de leurs politiques respectives doit être tranché, avant toute chose, à la lumière des conséquences probables [de ce jugement] pour l’existence du peuple juif.
En résumé : les impératifs de l’existence doivent se voir accorder la priorité sur d’autres considérations – aussi importantes soient-elles – dont les valeurs progressistes et humaines, ou encore le soutien des droits de l’homme et de la démocratisation.
Cette conclusion tragique, mais néanmoins finale, n’est pas facile à avaler, mais elle est essentielle pour le futur du peuple juif. Une fois notre existence garantie, ce qui inclut la sécurité fondamentale d’Israël, beaucoup peut – et doit – être sacrifié sur l’autel du tikkun olam [héb. : « réparation du monde », ndt]. Mais étant donné les réalités présentes et le futur prévisible, la garantie de l’existence est la priorité des priorités.

Yehezkel Dror,
Président-fondateur du Jewish People Policy Planning Institute, et professeur émérite de sciences politiques à l’Université hébraïque de Jérusalem. Lauréat du Prix Israël en 2005, il a fait partie de la commission Winograd d’enquête sur la guerre israélienne contre le Liban à l’été 2006.
Traduction Marcel Charbonnier.">

La justice américaine traque BAE Systems

A méditer...
http://www.solidariteetprogres.org/article4200.html

"27 mai 2008 - 20:17.

26 mai 2008 (LPAC) — Les procureurs du ministère américain de la Justice (DOJ) ont intensifié leur enquête sur le cartel britannique d’armement BAE Systems. C’est ainsi que, la semaine dernière, ils ont assigné cinq directeurs de la société. Le 12 mai, son PDG Mike TurnerMike et un directeur non exécutif, Nigel Rudd, ont été appréhendés à leur arrivée sur le sol américain.
Les deux hommes se sont vu confisquer leurs ordinateurs portables, leurs téléphones portables et leurs papiers d’identité et ont reçu un mandat à comparaître devant un Grand Jury. Sir Nigel Rudd est également directeur du groupe aéroportuaire BAA et directeur adjoint d’une grande banque de la City, la Barclays.
Il y a deux enjeux majeurs dans cette enquête. Le premier est le rôle du prince Bandar d’Arabie saoudite dans les attentats du 11 septembre 2001.
D’abord, la Commission 9/11 officielle a reçu des éléments de preuve montrant que le Prince et sa femme avaient fourni entre 50000 et 75000 dollars à deux hommes en Californie, tous deux soupçonnés d’être des agents de renseignement saoudiens, qui ont à leur tour partagé une partie de cet argent avec deux des pirates de l’air. Une section du Rapport officiel de la Commission portant sur ces fonds donnés par Bandar a apparemment été supprimée dans la version finale rendue publique. En outre, certains sénateurs américains se sont opposés aux efforts des membres de la commission du Renseignement pour interviewer des agents du FBI qui avaient enquêté sur ces mouvements de fonds. De toute évidence, la vérité sur les attentats du 11 septembre est loin d’avoir été dévoilée.
Deuxièmement, en marge du contrat « Al Yamamah », négocié en 1985 entre le prince Bandar et Margaret Thatcher, alors Premier ministre britannique, un fonds anglo-saoudien clandestin a été mis en place. En effet, selon des responsables du gouvernement américain (anciens et actuels), dans le cadre de ce contrat de pétrole contre armements, qui est encore valable aujourd’hui, le service secret anglaisMI-6 a accumulé un fonds offshore illicite estimé à plus de 100 milliards de dollars. Cet argent aurait servi à promouvoir des guerres et des déstabilisations dans le monde, remontant à la guerre en Afghanistan, à l’époque où des fonds de BAE parvenaient clandestinement aux moudjahidines.
Une récente biographie du prince Bandar fournit des informations détaillées sur cette caisse noire, indiquant qu’une partie de l’argent a servi à acheter des armes américaines, sans avoir obtenu pour autant l’approbation du Congrès américain. Le sujet est épineux à la Maison Blanche en raison des relations étroites et anciennes entre la famille Bush et le Prince saoudien. Néanmoins, les procureurs semblent déterminés à poursuivre leurs investigations.
L’affaire est grave. BAE Systems est la société étrangère à qui le Pentagone accorde la plupart de ses contrats et, dans le cadre d’un nouveau traité bilatéral entre États-Unis et Grande Bretagne, les sociétés de défense britanniques seraient mises sur un pied d’égalité avec les sociétés américaines.
Lyndon LaRouche a souligné que le conflit entre la République américaine et la faction impériale représentée par BAE est la clé pour comprendre la situation stratégique globale aujourd’hui."

Que veut l’Occident?

Cet article est intéressant car il permet de mieux comprendre comment les Anglo-Saxons s'y prennent pour manipuler et déstabiliser. En outre, il remet certaines vérités et certaines pendules à l'honneur : en gros, ce n'est pas parce qu'on n'est pas occidentaliste qu'on est monstrueux. Il se pourrait même, par les temps qui courent, que l'inverse soit vrai et que l'on découvre ce que la politique occidentaliste perpètre et perpé-tue d'horreurs et de destructions sous le sceau inattaquable de la Démocratie, de la Liberté et du Bien. Comme quoi, les grands mots sont les plus directs raccourcis vers les grands maux...

"par Brigitte Queck, spécialiste de politique étrangère, et Hans-J. Falkenhagen, économiste et traducteur.

La Birmanie existe depuis quelque 1000 ans et abrite environ 30 ethnies. L’Angleterre l’a occupée en 1924 et l’a exploitée comme ses autres colonies. En accédant à l’indépendance, elle a pris le nom d’Union du Myanmar. C’est un État rural à l’industrie peu développée qui a opté, depuis 1962, pour une économie non capitaliste. Depuis, un important secteur étatique comprenant quelques nouvelles branches industrielles a été créé. La suprématie des monopoles impérialistes a été éliminée grâce à la nationalisation de la totalité des biens étrangers qui ont été remboursés. Depuis 1998/2000, il n’y a plus de «zones noires» occupées par l’opposition.

L’image du Myanmar doit être corrigée

Les principales matières premières sont le pétrole (plus d’un million de tonnes), l’étain, le zinc, le plomb, le tungstène, l’argent et le minerai de fer. Environ la moitié des extractions se fait grâce à la force hydraulique. Plus de 50% des entreprises industrielles sont des moulins à riz. D’autres secteurs industriels sont le bois (scieries et fabrication du bois de construction), le sucre, le ciment, les textiles, les camions, l’électronique, l’alimentation, les huiles végétales, le tabac et les cigarettes. L’artisanat d’art, c’est-à-dire la sculpture sur bois et sur ivoire, est très développé.
Le secteur économique le plus développé est l’agriculture qui emploie plus de 60% de la population et qui représente environ 2/3 du revenu national. Chaque année, les 8,6 millions d’hectares de terres cultivées produisent deux récoltes.
L’espérance de vie dépasse aujourd’hui 60 ans. En 1987, la population était de 35 millions d’habitants. Aujourd’hui, elle est de 50 millions.
Actuellement, le pays est dirigé par une junte militaire. Ce qu’elle a fait pour le pays, aucun roi ne l’avait fait auparavant. Elle a construit des écoles même dans les régions frontalières si bien que l’analphabétisme a pratiquement disparu. A quelques exceptions près, les enfants font dix ans d’école suivis de 2 ans de classes préparatoires à l’université. Une partie des étudiants sont dispensés de frais d’inscription. (A cet égard, le Myanmar pourrait constituer un modèle pour la riche Allemagne.)
Au point de vue politique et idéologique, le gouvernement est à l’écoute des citoyens: sans recourir à des slogans, il s’efforce d’approvisionner de mieux en mieux la population. Les soins médicaux de base sont gratuits. A cet égard également, le Myanmar est un modèle pour les pays occidentaux.
Les liens familiaux sont très forts et au sein de la famille, les femmes ont plus à dire que les hommes!
70 à 80% des habitants sont bouddhistes, mais il y a également des chrétiens et des musulmans. Les moines jouissent d’un grand prestige. Il est intéressant de savoir que tout Birman a été moine une fois dans sa vie.

Intérêts géostratégiques des Etats-Unis

Plusieurs fois, les Etats-Unis, qui possèdent des bases militaires à la frontière du pays, ont insisté auprès de la junte militaire pour installer des stations radar, ce qui leur a été refusé.
Il est donc très étonnant qu’après la visite du Dalaï-Lama aux USA et en République fédérale à la fin de 2007, il y ait eu soudain des soulèvements de moines au Myanmar. Tous ceux qui connaissent un tant soit peu la situation dans ce pays se demandent qui les finance. Ne serait-il pas possible, comme au Tibet, qu’agissent là-bas des forces infiltrées? En tout cas, à propos du Tibet, il est clair que les émeutes ont été télécommandées depuis Washington (cf. www.german-foreign-policy.com du 9 avril). Et ceux qui comprennent que c’est la Chine, avec laquelle le gouvernement birman entretient de bonnes relations, qui est visée, voit sous un autre jour le contexte politique, économique et avant tout militaire, notamment la catastrophe naturelle de ces dernières semaines et l’attitude incroyablement haineuse des médias occidentaux, y compris ceux d’Allemagne.

Les Etats-Unis veulent envoyer des troupes au Myanmar

On a prétendu que la junte avait très mal géré la catastrophe, qu’elle avait échoué politiquement, qu’elle avait d’abord refusé l’aide internationale pour lui opposer ensuite des quantités d’obstacles bureaucratiques. Tout cela parce que le gouvernement ne veut pas laisser entrer des équipes humanitaires sans les contrôler. Or aucun pays au monde, et surtout pas l’Amérique, ne laisse entrer des équipes, quelles qu’elles soient. Après tout, il pourrait s’agir de terroristes, de militaires ou d’agents de services de renseignements qui préparent une occupation ou des attentats.
Ce qui est particulièrement suspect, c’est la demande des États-Unis d’envoyer des troupes depuis la Thaïlande. Ils subordonnent directement leur aide «désintéressée» à la condition de pouvoir faire entrer leurs forces armées dans le pays. Les nombreux autres moyens d’aide ne les intéressent absolument pas s’ils ne sont pas liés à la possibilité d’exercer une influence politique.
A ce propos, nous nous souvenons fort bien d’une manifestation organisée au printemps 2007 à Berlin par la Fondation Adenauer qui a réuni des opposants au régime cubain venus du monde entier pour débattre du renversement du «régime Castro».

«Profiter d’importantes catastrophes naturelles pour provoquer un changement de régime»

Dès le premier jour, un participant a fait une déclaration digne d’être signalée: Le régime est si bien en selle qu’il faudrait peut-être «profiter d’importantes catastrophes naturelles pour provoquer un changement de régime».
Qui connaît en Allemagne le HAARP (High Frequency Active Auroral Research – Recherches dans le domaine des hautes fréquences appliquées aux aurores boréales) appelé également «arme climatique»? Pourtant, dès les années 1970, la 31e Assemblée générale des Nations Unies avait abordé la question et s’était déclarée favorable à l’interdiction de la «guerre climatique». Le HAARP est constitué de 180 antennes situées en Alaska dont les ondes à hautes fréquences bombardent l’ionosphère et peuvent être dirigées à la façon d’un miroir parabolique vers n’importe quel endroit de la Terre.
Un article de la Berliner Zeitung du 3 février 1977 intitulé «Des guerres avec tremblements de terre et cyclones?» fait remarquer que le danger résulte du fait que, théoriquement – et aussi déjà en partie pratiquement – il est possible de libérer assez facilement d’énormes quantités d’énergie. L’ampleur de ces catastrophes naturelles déclenchées artificiellement est pour ainsi dire inimaginable. Ainsi, un cyclone tropical libère chaque jour une quantité d’énergie 400 fois plus puissante que la bombe d’Hiroshima. L’énergie de forts tremblements de terre est comparable à celle de quelques mégatonnes de TNT, explosif très puissant.
Les militaires américains ont intégré ces faits dans leurs réflexions. Dès 1952, ils déclaraient: «La bombe atomique est actuellement le plus puissant instrument de destruction de la vie. La maîtrise du climat pourrait le devenir.» […]
Le grand danger pour l’humanité représenté par l’utilisation abusive de la maîtrise du climat a été démontré par des opérations secrètes des Américains pendant la guerre du Vietnam. Elles ont provoqué par la suite dans les territoires libérés des inondations et des tempêtes de feu destructrices.
A ce propos, Rosalie Bertell écrit dans son dernier livre «Planet Earth – the Latest Weapon of War» que l’arme HAARP sera totalement achevée en 2004.

Une aide de plusieurs milliards de dollars en provenance du Laos, du Viêt-nam, de la Thaïlande, de la Chine, de l’Indonésie et de l’Iran

C’est pourquoi les forces de paix et les personnes réalistes du monde entier devraient insister pour que l’Assemblée générale des Nations Unies soit saisie de la question de l’utilisation très probable de cette arme par les Etats-Unis et non pas, comme le demande la Chancelière fédérale Merkel, de celle des prétendus obstacles opposés à l’aide humanitaire par le gouvernement du Myanmar.
A propos de cette aide, il est intéressant de constater que les médias occidentaux n’ont pas dit un mot de l’aide de plusieurs milliards de dollars en biens humanitaires apportée par le Laos, le Viêt-nam, la Thaïlande, la Chine, l’Indonésie et l’Iran. Comme si seules les puissances occidentales étaient en mesure d’apporter une «véritable» assistance au Myanmar.
Le devoir des pays de s’entraider lors de catastrophes est inscrit dans plusieurs conventions internationales, mais des conventions internationales, par exemple, ne peuvent aucunement annuler le principe de non-ingérence dans les affaires intérieures des pays inscrit dans la Charte des Nations Unies (chapitre premier, article 2, alinéa 7).
D’ailleurs, les Etats-Unis ont eux-mêmes interdit à d’autres pays (p. ex. à Cuba) d’apporter de l’aide, bien que celle-ci n’ait pas été de nature militaire, lorsque la Nouvelle-Orléans a été inondée à la suite du passage de l’ouragan Katrina, il y a quelques années. (Que l’on considère la proximité de Cuba et de la Nouvelle-Orléans!) A l’époque, le gouvernement des Etats-Unis laissa surtout les couches les plus pauvres de la population noire une semaine sans eau ni nourriture. Quand on considère l’objectif politique de l’arme climatique HAARP, on comprend pourquoi l’armée américaine n’a pas pu ou n’a pas été autorisée à apporter une aide d’urgence à la Nouvelle-Orléans alors qu’elle l’impose quasiment à des Etats frappés par des typhons et des inondations, Etats qui lui sont pourtant hostiles. •
Un certain nombre de données concernant le Myanmar proviennent d’une conférence faite récemment à la Karl-Liebknecht-Haus par Mme Esche, docteur ès lettres et épouse d’un ambassadeur de RDA au Myanmar, qui y a vécu 20 ans en tant que professeur de langue et littérature allemandes. Aujourd’hui encore, elle y passe six mois par année.
(Traduction Horizons et débats)

Ben Laden se planque sur le K2!

D'après cette information, Oussama ben Laden serait sur le point d'être arrêté à la frontière fort montagneuse du Pakistan. Je me permets de douter de cette information tonitruante. Pensez : le plus grand criminel sur le point d'être enfin arrêté! Le Vieux de la Montagne enfin capturé! J'ai déjà publié des sources qui indiquaient que ben Laden était décédé en 2002 environ. Bien entendu, il s'agissait de rumeurs seulement plausibles et il est toujours possible que ces rumeurs soient fausses, comme il est possible qu'elles soient vraies.
Toujours est-il qu'en 2008, 7 ans après les attentats du 911, l'accusé principal des ces attentats n'a toujours pas été arrêté, et pour cause : il n'est pas poursuivi par le FBI, ni aucune autre instance américaine! Pis, il est certain selon de nombreuse sources, dont Le Figaro ou RFI, que ben Laden séjournait en juillet 2001 dans un hôpital militaire américain de Dubaï, où il reçut la visite du correspondant local de la CIA.
Tous ces faits (et d'autres) sont suffisamment exorbitants pour qu'ils suffisent à rendre l'accusation contre ben Laden dans le 911 (pas seulement) et la version officielle du 911 largement frelatées, d'autant que les enquêteurs ont reconnu que la culpabilité de ben Laden dans les attentats du 911 était indémontrable. Dont acte. Alors, si je devais me risquer à un pronostic hasardeux, j'oserais que ben Laden est sans doute décédé des suites de son insuffisance rénale. Mais quoi qu'il en soit, vivant ou non, ben Laden ne saurait être légalement arrêté, puisqu'il n'est pas légalement accusé... A suivre et à méditer!

http://www.amnistia.net/news/articles/nouvdes/benladen_k2_123.htm

"
Lundi 26 mai 2008.



Le sommet du K2.


"Oussama Ben Laden se cache dans le Nord du Pakistan, tout près du K2". La télévision satellitaire "Al-Arabiya" est certaine de son information. Selon la chaîne d'info de Dubaï, les services secrets américains sont en train de préparer une opération militaire d'envergure dans la partie septentrionale de la zone tribale entre l'Afghanistan et le Pakistan.
Les responsables US se sont réunis à la base militaire de Doha, au Qatar, pour mettre au point le plan d'attaque. L'ambassadeur US à Islamabad, Anne Peterson, a participé à la réunion, tout comme le général David Petraeus, commandant les forces USA en Irak. Selon les informations de "Al-Arabiya", Ben Laden se trouverait bien dans la région du K2. Plus précisément, entre la province de Konrad et la chaîne montagneuse du Nurestan. Une zone de frontière entre le Pakistan, l'Afghanistan et le Nord de la Chine..."

lundi 26 mai 2008

Du pareil au même

Dans le cadre de l'immanentisme, l'alliance entre le fondamentalisme religieux et la laïcité moderne pourrait paraître antithétique. Comment concilier en effet des formes religieuses extrémistes et une pensée qui se targue d'être sortie de la religion? Avant tout il importe de constater ici que le fondamentalisme est un mouvement religieux transversal, qui ne s'attache pas à une religion particulière.
Qu'est-ce que le fondamentalisme? Dans fondamentalisme, le plus intéressant est cette recherche des fondements. C'est bien l'entreprise à laquelle se livre la modernité hyperrationnelle que de chercher des fondements. Le fondamentalisme peut être dit mouvement religieux transversal dans la mesure où il résume une attitude commune de chercher des fondements indubitables à la pratique religieuse.
C'est la raison pour laquelle le fondamentalisme s'attache avec fermeté et précision à la pratique des rites. Chercher les fondements, c'est trouver des rites, soit exhumer des pratiques qui soient définies avec précision dans le sensible. C'est bien ce trait qui importe dans le fondamentalisme : la quête de définition sensible par le rite. Dès lors, peu importe quelle est la religion et quels sont les rites. Le fondamentalisme ne s'attache pas à une forme religieuse précise, mais traduit une aspiration du religieux en tant que mouvement humain universel.
Je connais de nombreux individus qui se targuent d'une certaine forme de supériorité dans la mesure où ils sont sortis de la religion grâce à l'exercice de leurs lumières rationnelles. Ces individus sont en général des Occidentaux attachés à la laïcité ou des occidentalistes qui partagent des valeurs communes un peu partout dans le monde. Souvent on entend des voix discordantes qui mettent en doute la supériorité de cette attitude et le vrai sens qu'elle abrite en son sein.
Il est urgent de constater que le laïc n'est pas l'opposé véritable du fondamentaliste, mais qu'une sourde réconciliation les unit tant bien que vaille. Le laïc considère le fondamentaliste comme l'expression de l'abrutissement et du fanatisme. Fidèle en cela à l'héritage des Lumières, il identifie dans le fondamentaliste l'Infâme à éliminer. C'est suite à cette tradition du libéralisme et de la laïcité démocratique qu'a pu s'épanouir l'aberrant message subliminal contenu dans la guerre contre le terrorisme : c'est bien une lutte de la civilisation laïque et libérale contre le fondamentalisme musulman qui est ici projetée.
Le fondamentalisme musulman est l'ennemi désigné en ce qu'il est précisément musulman, soit en ce qu'il est le monothéisme dégénéré et attardé qui trahit le christianisme et qui ne peut aboutir qu'à un fondamentalisme profondément retors et rétrograde. L'Occidental laïc et moderne ne considère-t-il sourdement pas que toute pensée méprisante concernant le judaïsme ressortit de l'antisémitisme, alors que cette même pensée apposée à l'étude de l'Islam n'est pas fondamentalement révoltante?
Le mépris qui entoure l'Islam n'est pas seulement un mépris découlant de l'ignorance. Le préjugé selon lequel l'Islam est une religion dégénérée et hérétique est le substrat qui contamine la laïcité occidentale et qui permet à cette dernière de triompher sur le mode : la laïcité est la sortie de la religion en ce que la sortie de la religion ne pouvait se produire qu'à partir de la forme supérieure de religion, du christianisme évoluée et subtil (on peut dès lors y adjoindre le judaïsme comme ancêtre du christianisme et évoquer les chrétiens sionistes comme réconciliation improbable et atterrante de ce modèle).
Tandis que l'Islam interdit la sortie de la religion en tant que religion et que le fondamentalisme n'est jamais que la dégénérescence prévisible d'une religion elle-même dégénérée, il faut bien comprendre que le laïc se considère comme participant d'un mouvement de pensée supérieur et radicalement divergent du fondamentalisme. Sans doute un jour associera-t-on couramment le laïc et le fondamentaliste, bien que les deux s'étrangleraient de cette parenté contre-nature.
Qu'est-ce pourtant qu'un laïc sinon un individu qui se croit supérieur parce qu'il possède les fondements? Alors ce fondamentaliste à l'oeuvre dans la laïcité n'est jamais qu'un fondamentaliste qui se prétend cette fois achevé, mais c'est le propre de tous les fanatismes que de se croire supérieurs. Sinon le fondamentaliste ne serait pas fondamentaliste!
Dans le registre des correspondances, ce n'est pas tout : le fondamentaliste est en quête de fondements dans la mesure où il prétend suivre scrupuleusement des commandements rituels. De ce point de vue, la certitude du fondamentaliste s'appuie sur le besoin de définir un donné objectif et stable. Le fondamentaliste est extrémiste en ce qu'il a besoin urgent et impérieux de commandements clairs et définis pour mener à bien son entreprise religieuse.
Le fondamentaliste a le besoin d'envisager la question religieuse sous l'angle prépondérant et primordial du rituel, soit du commandement donné et défini. Le fondamentaliste réduit son besoin spirituel à la pratique la plus sensible par exigence de définition claire. De ce point de vue, tous les fondamentalistes se ressemblent et partagent ce souci du rituel.
Le plus intéressant ne tient pas à la communauté des fondamentalistes, mais à l'identité scandaleuse entre ces fondamentalistes ultrareligieux et ces laïcs méprisant la religion ou considérant l'avoir dépassée une bonne fois pour toutes. J'ai déjà eu l'occasion de noter que l'expression de la sortie de la religion signifiait en fait la religion masquée de la sortie de la religion.
De ce point de vue, la sortie de la religion est le slogan de l'immanentisme. Mais il serait erroné de penser que la sortie de la religion est incompatible avec le fondamentalisme religieux. Au contraire, ce sont deux formes de religion connexes et voisines. Qu'est-ce que l'état laïc, sinon l'idée que la Raison est capable d'agencer le monde selon les normes d'un donné rationnel et défini? Une fois que l'on constate cette évidence, la parenté entre le fondamentalisme et la laïcité coule de source.
Tous les deux en fait communient dans ce besoin de définir le réel de manière finie et stable. Peu importe que ce soit la Raison ou le divin religieux qui aient la charge de définir de manière stable le fondement. Dès lors, il est capital et opportun de comprendre que l'immanentisme n'est pas seulement la laïcité comme dépassement du religieux. L'immanentisme est le religieux niant el religieux, qui affirme haut et fort que le réel est définissable en tant que donné fini.
Ce religieux réunit en son sein les deux frères ennemis, qui sont ennemis parce que frères : la sortie de la religion et le fondamentalisme. C'est dire que l'immanentisme réunit en son sein de manière paradoxale ces deux mouvements contraires, dans la mesure où ces deux mouvements sont en fait complémentaires et se réclament l'un et l'autre du donné sensible et défini.
Quand on évoque l'immanentisme, on a du mal à comprendre que des mouvements fondamentalistes puissent côtoyer en leur sein des mouvements progressistes de la rationalité comme la laïcité. Traditionnellement, on identifie la laïcité comme étant précisément le strict opposé et l'adversaire du fondamentalisme. Le progressisme éclairé versus l'obscurantisme délétère.
En fait, ces deux mouvements sont des jumeaux qui célèbrent tous deux les vertus de l'immanentisme. Il reste à intégrer ce schéma selon lequel l'immanentisme n'est certainement pas incompréhensible ou seulement composé de l'immanentisme explicite qu'est la laïcité. L'immanentisme est un mouvement qui précède de très loin la laïcité puisqu'il a toujours existé depuis que les hommes existent.
Simplement, l'immanentisme a toujours été dominé jusqu'à présent par le transcendantalisme. Aujourd'hui qu'il domine à son tour et que le transcendantalisme est moribond, il est très mal compris parce que les gens identifient l'immanentisme au progressisme rationnel. Ce n'est pas le cas. L'immanentisme est à rapporter à la soif déraisonnable de définir le réel.
Dans cette acception, on comprend l'immanentisme quand on associe le fondamentalisme au progressisme de la sortie de la religion. Comprendre l'immanentisme : cette tâche est capitale car on se rendra compte plus tard qu'en dépassant le transcendantalisme, ces excès et ces inconvénients indubitables, par l'immanentisme, on n'a fait qu'empirer les choses.

samedi 24 mai 2008

Grand Djihad

J'écoute l'historien autoproclamé nietzschéen Paul Veyne. Un peu de lacanisme : la pensée de Veyne est vaine comme toute pensée sous la coupe de Nieztsche est une déveine. Tout disciple d'un génial dynamiteur de la pensée comme Nieztsche ne peut accoucher que de petits marquis terroristes à l'instar de Veyne. Terroristes au sens intellectuel, il va sans dire.
Sont-ce des terroristes parce qu'ils dynamiteraient les préjugés? Si seulement! Non, nos petits marquis sont des terroristes acoquinés avec leur triste époque parce qu'ils ont le chic pour détruire sans rien proposer en guise de reconstruction. Ainsi va Veyne le vaillant. Je l'écoute, ce grand spécialiste de Rome exposer les faits qui sont à l'origine de la chute de Rome. Il en donne trois. Je suis assez convaincu par cette érudition, mais j'attends toujours l'interprétation qui suit. Il faut bien interpréter et en ce sens l'histoire est le disciple des sciences humaines en ce qu'elle fait mine de dépasser l'interprétation sous le masque trompeur de l'objectivité factuelle et de l'analyse non essentialiste.
A ce titre, Veyne qui se veut nietzschéen n'est jamais qu'un indirect disciple d'un certain positivisme qui ne dit pas son nom et qui voudrait que l'objectivité existât. Veyne subitement s'énerve un tantinet et se dresse de toute sa grandeur d'historien contre le moralisme et l'essentialisme. Veyne est un petit descendant de Foucault, soit déjà l'affadissement postmoderne et néo-nihiliste de Nieztsche.
Et Veyne se trahit : son interprétation consiste à s'opposer à l'idée de décadence de l'Empire romain. Fort bien, écoutons. Pourquoi cette opposition? Parce que selon lui il n'y a aucune explication causale, historique et factuelle pour étayer cette thèse, qui, du coup, serait une explication essentialiste et idéaliste. Moi, j'écoute, de moins en moins convaincu, parce que je saisis bien qu'il y a toujours des causes à un fait historique et qu'au bout de tant de siècles, ces causes ne peuvent pas demeurer tout à fait invisibles et inconnues.
Mais Veyne enfonce le clou : non seulement la chute de Rome est inexplicable, mais en plus, il serait bon d'admettre que certains faits sont inexplicables définitivement et répondent au hasard. Là, je bloque, parce qu'il s'agit tout simplement d'un gros bobard mal digéré. Il s'agit surtout d'une pensée typiquement nihiliste qui ne dit qu'imparfaitement son nom et qui ne cite pas Nieztsche par hasard.
Il s'agit enfin d'un refus de l'explication en tant que l'explication pourrait sans doute apporter des éléments de compréhension au fonctionnement historique et social de l'homme. J'écoute Veyne expliquer de manière très idéologique que la chute de l'URSS était bel et bien une décadence de type économique. Notre partisan lutterait-il contre le moralisme par idéologie? Récapitulons en effet : l'URSS serait en décadence, un petite Empire d'à peine cent ans, et l'Empire romain séculaire aurait chuté de manière inexplicable?
On expliquerait un évènement récent et relativement bref (qu'est-ce que cent ans pour l'histoire? Qu'est-ce que cent ans pour Rome?) et on serait dans l'incapacité d'expliquer un évènement ancien et autrement plus important? Veyne est un idéologue qui se moque du monde et qui produit de l'idéologie nihiliste quand les faits tendent à lui donner tort. C'est ainsi que le hasard et l'incompréhensible causal sont les remparts opposés à l'interprétation historique quand cette interprétation délivre des verdicts désagréables, voire contradictoires.
C'est un peu comme les idéologues impétrants qui aujourd'hui nous serinent les oreilles avec la rengaine de la décadence française comme manque de travail, alors que les chiffres les plus officiels démontrent le contraire, en particulier vis-à-vis du Royaume-Uni (et de l'Allemagne)! Alors que faudrait-il penser de cette chute de l'Empire des empires? J'avoue que je ne suis pas assez calé pour répondre à cette question épineuse et que j'ai surtout repéré la mauvaise foi et la capitulation de la vanité intellectuelle, de la part d'un histrion fort peu historien et fort propagandiste du nihilisme tant stipendié par Nieztsche dans la mesure où il le préfigurait avec ironie et tragique.
Que Rome n'ait pas chuté par décadence, pourquoi pas, mais : pourquoi Rome a-t-elle chuté? Si c'est pour nous expliquer que sa chute est inexplicable, bien le merci! Dans ce cas, la critique du moralisme sert surtout à valider l'idée selon laquelle pour les évènements les plus importants, l'explication est un simple fantasme de l'esprit humain. Le mieux est d'accepter béatement les choses en faisant en sorte qu'on ne comprenne rien à rien. Le plus commode revient encore à sous-entendre que toute explication dérangeante serait moralisante, procéderait de la vieille rengaine de la décadence des valeurs morales et que de ce fait mieux vaut ne rien dire que d'énoncer des propos moraux ou moralistes.
Eh bien, vaille que Veyne, ce n'est pas sérieux, que de substituer aux faits historiques et aux interprétations historiennes des propos idéologiques et superfétatoires! Qu'est-ce que la décadence si elle ne repose pas sur des critères moraux et sur des explications causales? Au lieu de répondre à cette question passionnante, l'idéologue nietzschéen et nihiliste se défile et file un mauvais coton en finissant par expliquer pourquoi il n'explique pas la chute de Rome et pourquoi par contre il explique si bien la chute plus récent de Moscou : il assène sans se rendre compte qu'il divague et dit vague...
Eh oui, Veyne est peut-être spécialiste de Rome, certainement pas de l'histoire contemporaine. Sinon il n'aurait pas asséné en guise de dessert qu'il faudrait un peu plus de scepticisme dans les pays islamiques/islamistes. A ce propos, quelle est la différence entre islamiste et islamique? Surtout, propos peu courageux, cette manière de laisser entendre que les problèmes actuels du monde proviennent des pays musulmans et de leur fanatisme! Point n'est besoin de nier le fanatisme actuel en pays musulman (bien réel, mais mineur) pour réfuter que les problèmes actuels viennent de ce fanatisme. Le fanatisme musulman, problème irréfutable pour l'Islam, n'est certaienment pas le problème majeur du monde.
Il est historiquement certain que l'islamisme est une conséquence du colonialisme et que la crise islamiste renvoie en fait par projection à la crise du monde, qui est une crise mondiale, mondialiste et qui est surtout une crise de l'Occident. Cette manière que Veyne a de marcher dans la combine en faisant comme si le problème n'existait pas ou se trouvait ailleurs!
Le problème n'est pas dans l'Islam. L'Islam n'est qu'un problème superficiel. Le vers est dans l'Occident. Les Occidentaux qui veulent se voiler la face se cherchent des ennemis extérieurs. C'est ce que font les innocents occidentalistes comme Veyne qui acceptent que le monde traverse une crise (surtout pas une décadence!) à condition que ce soit de la faute des méchants islamistes, soit des autres.
Les occidentalistes un peu moins innocents (quoique...) pensent régler le problème avec des actes conséquents et visionnaires comme le 911. Soit avec des entreprises hasardeuses pour surmonter la crise et inverser le cours des choses (surtout pas de la décadence!). Mais Veyne lui-même décrypte très bien son propos en expliquant que son maître Aron, un penseur mineur pour disciples saumâtres, appelait de ses voeux la venue de sceptiques contre le fanatisme pour contrer un faux problème, la montée en puissance du marxisme d'après-guerre, notamment pour ses compagnons de route en France (Enthoven le nombriliste occidentaliste ne comprend pas que le problème est tellement plus profond que ses ratiocinations!).
Veyne de ce point de vue a bien raison sans s'en aviser : il s'agit d'un faux problème. Nous sommes pour finir d'accord! Les communistes, un faux problème; les islamistes, un faux problème. Idem. Et le vrai problème évacué en touche, l'Occident. C'est cela, la décadence : nier les vrais problèmes. C'est aussi une tactique de diversion que les musulmans connaissent bien : nier que le vrai ennemi soit intérieur et que l'ennemi extérieur soit toujours un faux problème. C'est cela, le Grand Djihad?

vendredi 23 mai 2008

Bas les masques!

Pourquoi l'introduction d'un qualificatif comme immanentiste pour qualifier les nouvelles identités factieuses et factionnelles qui caractérisent notre époque de mutation et de destruction massive? Non pas pour remplacer par ce néologisme un qualificatif de peuple ou de communauté (comme les tout désignés Juifs); ou pour donner une explication artificielle au 911 en forgeant de toutes pièces une cause ex nihilo.
Quand je considère tous ces discours qui cherchent à impliquer des institutions dans le 911, je me rends compte que la plupart des version alternatives n'ont pas intégré que les anciens modèles de formes et de fondements comme les institutions ou les États ne sont pas en mesure d'expliquer le 911. Ce sont des factions qui ont réalisé le 911. Peu importe leur nationalité ou leur communauté, car ces factions n'ont pas agi en tant que nationalités ou communautés.
Quand on est confronté à un symptôme, on ne le trouve jamais si l'on s'échine à chercher autre chose que les vraies causes. En particulier, l'on ne risque guère de trouver si l'on subit les affres d'un mal rare et inconnu. Autrement dit, les conséquences sont incompréhensibles si l'on passe à côté de la clé véritable des causes.
C'est bien ce qui se produit avec le 911 : on ne peut comprendre le 911 que si l'on abandonne les identités classiques et que si l'on comprend que les nouvelles identités sont des identités pirates, qui se logent dans les interstices identitaires et qui subvertissent les identités classiques et pérennes. Le meilleur moyen de comprendre le 911 est de comprendre que les factions ou la nébuleuse d'Al Quaeda sont une merveilleuse projection des véritables factions qui sévissent derrière le 911.
Il est important de constater que selon le version officielle et mensongère du 911, les factions d'Al Quaeda sont profondément maléfiques et destructrices. C'est vrai. L'action des factions est profondément destructrice, en premier lieu pour les propres lieux qu'elles piratent et subvertissent. De al sorte, il est totalement inopérant d'expliquer l'identité des responsables à partir de notions identitaires classiques.
Tout au contraire, ces responsabilisations laissent place au contresens caractérisé parfois, au faux sens le plus souvent, c'est-à-dire à l'imprécision ou au sens partiel et/ou parcellaire. Par exemple, quand l'on impute la responsabilité aux Juifs et/ou aux Israéliens, l'argument à opposer à cette accusation n'est pas l'antisémitisme ou la peur d'accepter que des Juifs soient les instigateurs du 911 au nom de la Shoah. Quelqu'un qui a subi la Shoah, même fort indirectement, ne saurait tremper dans le 911?
Un peu de sérieux. Le vrai argument à opposer est tout simplement que la présentation d'identités classiques n'est pas en mesure d'expliquer le 911. Ce ne sont pas les Juifs qui ont fait le coup, tout simplement parce que les identités populaires, nationales, étatiques ou communautaires ne rendent pas compte du 911. Tout simplement parce que ceux qui ont fait le coup ne l'ont pas fait parce qu'ils sont juifs, Israéliens, américains, Anglais, Britanniques - ou que sais-je?
Admettons que dans l'hypothétique liste des cerveaux du 911, on retrouve une liste d'Israéliens, de Juifs anglo-saxons et de non-Juifs sympathisants du sionisme comme des Américains ou des Britanniques. Mais ces Juifs par exemple visés n'ont pas agi en tant que Juifs, en tant qu'Israéliens, pas davantage que les Américains ou les Britanniques (ou d'autres encore) ne l'auraient fait au nom de leur nationalité respective!
Au contraire, la plupart des commentateurs n'auraient aucune peine à montrer que la réalisation du 911 est aussi contraire à l'esprit du judaïsme qu'elle est contraire à l'esprit de l'Islam. Ce qui est valable pour les uns l'est aussi pour les autres. L'islamophobie accouche du même verdict de judéophobie concernant les Juifs. Dès lors, cessons avec ces accusations sans fondement et regardons la vérité en face : si les Juifs qui ont trempé dans le 911 ont agi en tant que factions, avec des intérêts de factions, alors les Juifs ne sont pas dans le coup. Le même raisonnement vaut aussi pour toute autre communauté, peuple et/ou nationalité.
Que nous rabâche-t-on avec Al Quaeda? Qu'il s'agit d'un nébuleuse terroriste, soit profondément destructrice. Al Quaeda détruit la civilisation, notamment le paradigme occidental de la civilisation. Cette version à peine maquillée est à mes yeux profondément raciste, comme si la civilisation humaine était avant tout dépendante et tributaire des innovations occidentales. Bref. Toujours est-il que cette explication est parfaitement juste si l'on comprend quelles vraies factions sont derrière Al Quaeda, notamment en Irak.
Les factions terroristes sont occidentales et/ou occidentalistes. L'ennemi est intérieur. Les barbus islamistes qui sont accusés n'ont pas le pouvoir pour faire le 911, ni pour fomenter des attentats partout dans le monde. Je ne dis pas qu'il n'existe pas parmi les islamistes des êtres haineux et désaxés capables de tuer et de détruire au nom de Dieu. Mais ces gens sont juste capables d'agir avec l'aide de puissances bien plus orchestrées et huilées qui eux oeuvrent vraiment.
Les factions détruisent en premier lieu les institutions qu'elles investissent. Les factions détruisent donc les États-Unis, le Royaume-Uni et Israël en premier lieu. En second lieu tout l'Occident. Pendant qu'on perd son temps à accuser l'Occident ou Israël des crimes factieux, les factieux s'empressent d'user de leur bonne vieille politique classique, qu consiste à détruire et à pirater.
Autant dire que ce type de reproche tend à conforter les factions en ne les démasquant pas. Si l'on comprend enfin que les Juifs incriminés seraient les premiers à détruire Israël et à détruire les populations israéliennes et/ou juives du monde, alors on comprend que les Juifs incriminés en question ne sauraient être appelés Juifs, pas plus que des musulmans qui extermineraient ne sauraient être appelés musulmans, puisque le musulman véritable est un homme de paix, ainsi qu'en atteste l'étymologie même d'Islam.

La finance folle ne doit pas nous gouverner

http://www.lemonde.fr/opinions/article/2008/05/21/la-finance-folle-ne-doit-pas-nous-gouverner_1047738_3232.html
Cette tribune est quand même plus glorieuse pour Le Monde que l'intervention surréaliste de Redeker le Panseur de notre époque mytheuse. Qui a dit que la sociale-démocratie était morte?


"LE MONDE | 21.05.08 | 14h15 • Mis à jour le 21.05.08 | 14h15.

Cette crise financière n'est pas le fruit du hasard. Elle n'était pas impossible à prévoir, comme le prétendent aujourd'hui des hauts responsables du monde des finances et de la politique. La sonnette d'alarme avait été tirée, il y a des années déjà, par des individus lucides. La crise incarne de fait l'échec de marchés peu ou mal régulés et elle nous montre une fois de plus que ceux-ci ne sont pas capables d'autorégulation. Elle nous rappelle également les inquiétantes inégalités de revenus qui ne cessent de croître dans nos sociétés et jette de sérieux doutes sur notre capacité à nous engager dans un dialogue crédible avec les nations en développement concernant les grands défis mondiaux.
Les marchés financiers sont devenus de plus en plus opaques et l'identification de ceux qui supportent et évaluent les risques se révèle être un défi titanesque. Le secteur bancaire dit "de l'ombre", peu ou pas régulé, n'a fait que croître au cours des vingt dernières années. Les grandes banques ont participé à un jeu de "creation and distribution" de produits financiers extrêmement complexes et elles se sont embarquées dans la vente, sous un emballage assez douteux, de dettes liées à des emprunts immobiliers à haut risque. Des régimes de primes inadéquats, une vision à trop court terme et les conflits évidents d'intérêt ont encouragé les transactions spéculatives.
Les prêts hypothécaires douteux, basés à tort sur l'idée que les prix de l'immobilier continueraient d'augmenter sans cesse, permettant ainsi de rembourser la dette contractée, ne sont que les symptômes d'une crise plus large en matière de gouvernance financière et de pratiques commerciales. Les trois plus grandes agences de notation au monde ont noté ces drôles de valeurs comme étant relativement sans risque. Une banque d'investissement a gagné des milliards de dollars américains en spéculant à la baisse sur les titres subprimes tout en les vendant à ses clients, ce qui résume de façon plus qu'éloquente la perte de toute éthique dans le monde des affaires !

Nous avions été mis en garde des dangers de cette situation. Alexander Lamfalussy et le Comité des sages, dans un rapport sur les marchés des valeurs européennes (2001), ont souligné le lien entre l'apparente efficacité accrue de ces marchés et le prix à payer en matière de stabilité financière. Paul Volker, il y a quelques années, avait déjà exprimé son inquiétude. Paul Krugman a également pointé le doigt vers les menaces posées par des entités financières non régulées en croissance il y a à peu près une décennie. En 2003, Warren Buffett a taxé les produits dérivés d'"armes financières de destruction massive".

Un rapport de la Banque d'Angleterre sur la stabilité financière a mis en avant le fossé dangereux existant entre les créanciers et les conséquences de leurs décisions. Le problème réside dans le modèle actuel de gouvernance économique et d'entreprise axée sur une maigre réglementation, sur un contrôle inadéquat et sur une offre trop faible de biens publics.

La crise financière ne démontre que trop clairement que l'industrie financière est incapable d'autorégulation. Il est impératif d'améliorer le contrôle et le cadre réglementaire des banques. Il faut également revoir les cadres réglementaires pour les instruments d'investissement. L'utilisation d'instruments financiers (comme les CDO, obligations adossées à des actifs financiers divers) doit être réglementée. Toutes les institutions financières devraient, à l'instar des banques, maintenir des réserves minimales, et le ratio d'endettement ne peut rester illimité. Enfin, les régimes de primes doivent être revus afin d'éviter que la prise de risques inconsidérés ne soit encouragée sans une certaine prudence.

En ce qui concerne les conséquences de cette crise sur l'économie réelle, il semble que les experts économiques du monde entier aient été frappés d'un accès de timidité. Presque tous les instituts de prévisions revoient leurs évaluations de croissance à la baisse pour les pays développés en 2008 et 2009. Mais personne n'ose dire clairement si l'Europe est menacée d'une récession économique ou pas. Certains symptômes toutefois ne trompent pas. Dans le cas de l'Union européenne, une récession cette année ou l'année prochaine aurait des conséquences dramatiques.

L'inégalité croissante de revenus s'est produite parallèlement à une croissance continue du secteur financier. Il est vrai que les progrès technologiques ont contribué de façon significative à des différences de plus en plus importantes de revenus en favorisant la main-d'oeuvre hautement qualifiée. Toutefois, les politiques mal avisées ont également eu un impact majeur dans ce domaine. Le capital financier représente à présent quinze fois le produit intérieur brut (PIB) de tous les pays. La dette cumulée des ménages, des entreprises financières et non financières et des autorités publiques américaines représente plus de trois fois le PIB des Etats-Unis, soit deux fois le niveau enregistré lors du krach boursier de 1929.

Le monde des finances a accumulé une masse gigantesque de capital fictif mais qui n'améliore que très peu la condition humaine et la préservation de l'environnement. Cette crise financière a permis de cerner un peu mieux les alarmantes disparités de revenus qui n'ont fait qu'augmenter au cours des dernières décennies. L'ironie de la chose est que les salaires et les primes de nombreux PDG ont atteint des niveaux extrêmement élevés alors que le rendement de leurs sociétés stagnait ou même baissait. L'enjeu éthique est donc majeur !

Les marchés libres ne peuvent faire fi de la morale sociale. Adam Smith, père du laisser-faire économique, a également écrit la Théorie des sentiments moraux (PUF, 1999) et Max Weber a établi le lien entre le dur labeur et les valeurs morales d'une part, et l'avancée du capitalisme de l'autre. Le capitalisme décent (soit un capitalisme respectueux de la dignité humaine, pour reprendre les propos d'Amartya Sen) requiert une intervention publique efficace. La recherche du profit constitue l'essence de l'économie de marché. Mais lorsque tout est à vendre, la cohésion sociale s'effrite et le système s'effondre. La crise financière actuelle réduit la capacité de l'Occident à entamer un dialogue plus constructif avec le reste du monde sur les défis mondiaux, sur la gestion des effets de la mondialisation et du réchauffement de la planète - alors que le boom économique extraordinaire de l'Asie pose de nouveaux défis sans précédent.
Les augmentations spectaculaires des prix de l'énergie et des produits alimentaires viennent aggraver les effets de la crise financière et sont de mauvais augure. Il est très significatif que les fonds spéculatifs ont contribué à la hausse des prix des denrées de base. Les citoyens des pays les plus pauvres en seront les plus touchés. Nous risquons de nous trouver face à une misère sans précédent, à une prolifération d'Etats en faillite, à des flux migratoires plus importants et à davantage de conflits armés.
Certains clament haut et fort que l'Europe compte "des économies solides", avec un meilleur contrôle financier et une meilleure réglementation qu'aux Etats-Unis. On pourrait dire qu'il en est en partie ainsi. Mais n'oublions pas les problèmes croissants sur les marchés immobiliers au Royaume-Uni, en Espagne et en Irlande et le marasme économique qui se répand partout en Europe. Pensons également au nationalisme économique et au populisme qui ont tous deux le vent en poupe.

Les décideurs européens, tant au niveau de l'Union qu'au niveau national, doivent apporter une réponse ferme à l'actuelle crise financière. Nous avons besoin de pragmatisme, d'ouverture d'esprit et de coopération dans la poursuite d'objectifs communs.

L'Europe doit étudier ces évolutions et identifier les conséquences prévisibles dans le court et le long terme afin d'élaborer des propositions à l'adresse de la communauté internationale permettant de contrer les effets et les causes profondes de cette crise.

Il est temps de créer un comité de crise européen qui rassemble des représentants politiques de haut niveau, d'anciens chefs d'Etat et de gouvernement ou des ministres des finances ainsi que des économistes renommés et des experts financiers de tous les continents. Ce comité doit se donner comme tâche de :

- Procéder à une analyse détaillée de la crise financière dans le contexte plus large que nous avons essayé de décrire plus haut ;

- Identifier et évaluer les risques socio-économiques que comporte la crise financière pour l'économie réelle, en particulier en Europe ;

- Proposer une série de mesures au Conseil de l'UE afin d'éviter ou de limiter ces risques ;

- Présenter au conseil des ministres, aux Etats membres du Conseil de sécurité de l'ONU, au directeur général du FMI et à toutes les autorités et instances concernées une série de propositions afin de limiter les effets de la crise et préparer une conférence financière mondiale afin de repenser les règles de la finance internationale et de la gouvernance concernant les thèmes économiques mondiaux.

En 2000, nous nous sommes accordés pour faire de l'Union européenne la région la plus compétitive au monde. Cette ambition a été réitérée en 2005. Nous devons garantir que la compétitivité de l'Europe soit soutenue et non minée par les marchés financiers. Nous devons agir sans plus tarder : pour nos citoyens, pour davantage d'investissements, pour la croissance économique, pour la justice sociale, pour des opportunités d'emplois, et en définitive, pour un meilleur avenir pour tous les Européens.


Jacques Delors, Jacques Santer, anciens présidents de la Commission européenne ;

Helmut Schmidt, ancien chancelier allemand ;

Massimo d'Alema (Italie), Lionel Jospin (France), Pavvo Lipponen (Finlande), Goran Persson (Suède), Poul Rasmussen (Danemark), Michel Rocard (France), anciens premiers ministres ;

Daniel Daianu (Roumanie), Hans Eichel (Allemagne), Par Nuder (Suède), Ruairi Quinn (Irlande), Otto Graf Lambsdorff (Allemagne), anciens ministres de l'économie et/ou des finances."

Je joins à cette tribune remarquable le commentaire aiguisé de Solidarité et Progrès, pour que le lecteur comprenne dans quel monde nous vivons et quelle crise nous affrontons. Il va sans dire que ces éléments sont des conséquences directes du 911 et que ce n'est pas un hasard si les médias de la propagande officielle nous rabâchent pendant ce temps les oreilles avec des nouvelles réjouissantes, comme le Tour de France ou la vie conjugale de la dernière fleur éphémère du R&B version postmoderne.
http://www.solidariteetprogres.org/article4185.html

"23 mai 2008 (Nouvelle Solidarité) –
« Cette crise financière n’est pas le fruit du hasard. Elle n’était pas impossible à prévoir, comme le prétendent aujourd’hui des hauts responsables du monde des finances et de la politique. La sonnette d’alarme avait été tirée, il y a des années déjà, par des individus lucides (…) ». C’est sur ce ton que commence la tribune publiée jeudi dans Le Monde par un groupe d’anciens hauts dirigeants européens dont deux anciens présidents de la Commission Jacques Delors et Jacques Santer, l’ancien chancelier allemand Helmut Schmidt, six anciens Premiers ministres dont Lionel Jospin, Laurent Fabius et Michel Rocard, et cinq anciens ministres de l’économie et des finances.

Titrant « la finance folle ne doit pas nous gouverner » (une expression hors norme pour Le Monde), cette tribune demande la création urgente d’un « comité de crise européen » en vue notamment de « préparer une conférence financière mondiale afin de repenser les règles de la finance internationale et de la gouvernance concernant les thèmes économiques mondiaux ». Elle a été également adressée sous forme de lettre à Nicolas Sarkozy, qui prendra la présidence de l’Union européenne le 1er juillet prochain, et au président de la Commission José Manuel Barroso. Le porte-voix de la finance britannique, le chroniqueur Ambrose Evans-Pritchard, a immédiatement réagi en dénonçant vivement l’appel dans le London Telegraph, le qualifiant de « menace pour la City de Londres ».

Si cet appel se concentre sur la crise financière sans aborder ce que serait la nouvelle architecture économique internationale, il établit cependant un précédent pour les élites politiques. Il reconnaît en effet que le capital financier accumulé au niveau mondial, et qui équivaut « à 15 fois le PIB de tous les pays » n’est qu’une « masse gigantesque de capital fictif » (souligné par nous) ; un terme rarement utilisé depuis que Rosa Luxembourg n’est plus de ce monde. D’ailleurs, les signataires de l’appel évoquent les liens de causalité entre la crise financière et la crise alimentaire dans laquelle nous sommes plongés, reconnaissant que « les fonds spéculatifs ont contribué à la hausse des prix des denrées de base ». Et la gravité de la situation globale n’est pas mise de côté puisqu’ils écrivent que « nous risquons de nous trouver face à une misère sans précédent, à une prolifération d’Etats en faillite, à des flux migratoires plus importants et à davantage de conflits armés », tout en notant que la crise financière « réduit la capacité de l’Occident à entamer un dialogue plus constructif avec le reste du monde ». Et pour ceux dont les illusions les poussent à répéter comme une mantra que la crise s’arrêtera aux portes de l’Europe (qui peut encore le croire ?) il est rappelé que « la marasme économique se répand partout en Europe », a commencé avec « les marchés immobiliers du Royaume Uni, d’Espagne et d’Irlande ». Ils notent aussi que les mécanismes des subprimes ayant sautés l’été dernier n’étaient que « les symptômes d’une crise plus large ».

Après avoir lu ce manifeste, Helga Zepp-LaRouche, initiatrice de l’appel « Nourriture pour la paix, doublons la production mondiale » demandant une réorganisation du système international en faveur de la production et de la vie humaine, a qualifié cette prise de position par les doyens de la social-démocratie européenne, de « revers sérieux pour l’oligarchie britannique »."

Jesse Ventura craint que “nous ne nous soyons infligé le 11/9 à nous-mêmes”

La vérité progresse...
http://news.reopen911.info/


"Paul Joseph Watson pour http://www.prisonplanet.com/articles/may2008/052108_ventura_fears.htm
le 21 mai 2008.

L’ancien gouverneur sermonne l’incrédule Howard Stern sur l’impossible effondrement des tours.

Aujourd’hui, l’ex-gouverneur Jesse Ventura est allé plus loin que jamais dans l’expression de son scepticisme à propos du 11/9 [1] en déclarant dans l’émission de Howard Stern [2] qu’il craignait qu’une composante du gouvernement US n’ait mis en oeuvre les attentats: « J’ai bien peur … que nous ne nous les soyons infligés à nous-mêmes. »

« Il y a beaucoup de questions très délicates qui sont restées sans réponse, et personne ne semble vouloir en fournir » a dit Ventura à Stern, ajoutant que la plus pénétrante était « qu’un troisième bâtiment pouvait s’effondrer sur ses fondations cinq heures après [la chute des Tours Jumelles] sans que quelque chose de significatif l’ait frappé… La commission du 11/9 ne s’est même pas penchée sur le sujet. »

Poussé par Stern à donner sa propre explication des événements, Ventura a affirmé, “J’ai bien peur que ce qui s’est passé ait été orchestré par nous-mêmes », ce à quoi Stern a répondu : « Vous me faites marcher. »

Ventura a expliqué qu’il avait travaillé dans la démolition quand il était dans la Marine et qu’il s’était demandé comment les bâtiments avaient pu s’effondrer à la vitesse de la chute libre.

L’ex-gouverneur a contré le scepticisme de Stern et des autres animateurs en faisant remarquer que les tours du WTC avaient été conçues pour résister à l’impact d’un avion de ligne.

Stern a indiqué qu’il était « impensable » que notre propre gouvernement ait pu perpétrer les attentats, ce à quoi Ventura a répondu « Rien n’est impensable – il s’agit ici de pouvoir, il s’agit d’une politique internationale qui a changé suite à cet évènement, il s’agit d’avoir une emprise sur le pétrole au Moyen-Orient. »

Le second présentateur de l’émission a ensuite tenté de déstabiliser Ventura en arguant que Bush ne serait pas capable d’organiser l’attaque, ce à quoi Ventura a répliqué, « Je ne sais pas si lui en est capable, mais je suis sûr qu’il y a des gens qui le sont. »

Jesse Ventura

Ventura a ensuite souligné que la température de combustion du kérosène n’est pas assez élevée pour faire fondre des poutres d’acier et a demandé pourquoi les bâtiments, en s’effondrant, se sont pulvérisés au lieu de produire de gros blocs. L’associé de Stern a alors régurgité le bon vieil argument des « démystificateurs » selon lequel l’acier s’était affaibli et avait fléchi, provoquant ainsi l’effondrement.

« D’accord, si c’est le cas, si on utilise cette analogie-là, alors quand vous allez faire du camping et que vous utilisez une cuisinière alimentée au propane, qui brûle d’ailleurs à une température plus élevée que celle du kérosène, si vous placez une grosse boîte de haricots sur le gril et que vous la laissez brûler pendant deux heures, le gril ne devrait-il pas s’effondrer ? » a demandé Ventura.

« C’est n’importe quoi ! » s’est exclamé Stern, sans expliquer pourquoi les arguments de physique élémentaire de Ventura les avaient, lui et son équipe, autant décontenancés.

« Ces deux tours étaient des gouffres financiers, elles perdaient de l’argent, elles avaient de l’amiante à l’intérieur et le désamiantage exigé par la loi aurait coûté 1 milliard de dollars » a indiqué Ventura, faisant remarquer que le propriétaire du WTC, Larry Silverstein, avait obtenu 7 milliards de dollars de son assurance après les attentats [3].

La première fois que Ventura a fait publiquement part de sa remise en question du 11/9, c’était lors d’une interview filmée avec Alex Jones en juin 2006. Il a développé sa pensée à l’occasion de deux interviews radio en avril et mai de cette année.


Notes de traduction :

[1] Jesse Ventura a « traversé les lignes ennemies » en exposant au grand public quelques incohérences majeures de la version officielle du 11 Septembre. Il a tenu tête à quelques-uns des animateurs les plus retors des médias dominants, parmi lesquels Sean Hannity sur Fox News et Opie & Anthony sur XM Satellite radio.
En tant qu’ancien gouverneur, Ventura est l’une des plus hautes personnalités étasuniennes à prendre au sérieux les remises en question du 11/9. Ancien membre des forces spéciales de la Marine reconverti avec succès dans le catch, gouverneur du Minnesota, professeur à Harvard, Ventura, qui jouit toujours d’une grande popularité, est encore plus difficile à ignorer que les célébrités ou les membres du Congrès qui ont déjà soulevé de telles questions.

[2] Howard Stern est un célèbre animateur de radio. Depuis plus de 25 ans, il anime des émissions « chocs », ainsi il est très connu pour son sens de la provocation. Ce comportement lui a déjà valu plusieurs sanctions, y compris des interdictions d’animer son émission, en guise de punition, qui est actuellement diffusée par des centaines d’antennes dans tout le pays des Etats-Unis, ainsi touchant des millions d’auditeurs tous les jours. Son émission est aussi diffusée par satellite.

[3] Silverstein, qui avait assuré les tours spécifiquement contre les risques d’attentats terroristes 6 semaines avant le 11 Septembre, a dû intenter un procès pour réclamer ce qu’il estimait être son juste dédommagement : un maximum de 7,1 milliards d’euros, 3,55 milliards par attentat. En 2004, la justice lui a donné raison en confirmant que les deux attaques constituaient deux actes terroristes distincts. Ainsi, la compagnie d’assurance a été condamnée à verser un peu plus de la moitié de ce que Silverstein réclamait soit 4,577 milliards de dollars pour les deux attentats.