samedi 16 août 2008

En radical

Dans le cas de la colonisation immanentiste de l'Amérique par l'Occident, le succès de cette colonisation mérite d'être tempéré à l'aune de deux remarques :
1) la colonisation n'a fonctionné que parce que d'une certaine manière le réel a rejoint l'Hyperreél dans ses prétentions - il les a même devancées. On pourrait avancer que le réel a pris les désirs de l'Hyperreél pour des réalités. Les historiens estiment ainsi que la principale explication à la disparition des Indiens tient aux épidémies qui les ont décimés. Egalement le refus pour cette civilisation de continuer à vivre - dans le surgissement et le rugissement de l'immanentisme?
2) Les esclaves noirs américains manifesteront dans le futur, tel le retour du refoulé, la révolte des porteurs de réel à l'intérieur du système américain contre le système immanentiste qui ne cesse de les opprimer parce qu'il sait trop pourquoi (même si ce savoir en trop est tout à fait insidieux et non-dit).
Ce qu'il faut surtout retenir, c'est qu'entre la colonisation américaine et la colonisation israélienne, en moins de deux siècles, l'immanentisme a tellement dégénéré que son processus s'est accéléré et qu'on assiste à une radicalisation de l'immanentisme.
Cette radicalisation prend exactement le visage d'un fondamentalisme qui agit comme une mise en abîme du processus immanentiste : l'immanentisme recrute on l'a vu essentiellement ses élites dans les fondamentalismes monothéistes et/ou transcendantaux; l'immanentisme contemporain vire lui aussi au fondamentalisme. C'en serait très drôle si les manifestations n'étaient pas des plus inquiétantes, ainsi qu'on l'observe dans toutes les formes d'extrémisme. Je vise en particulier le culte mortifère de la pureté et le poison de l'intégrité des valeurs et du sens.

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