jeudi 7 août 2008

Remise en place

On entend souvent critiquer le sionisme. Quelle est la valeur de cette critique au bas mot récurrente, en particulier chez ceux qui essayent de comprendre comment fonctionne le monde? On entend souvent en réponse que ces critiques contre le sionisme cache un antisémitisme forcené et simpliste. Pourquoi cet antisémitisme alors, à moins de postuler que tous ces observateurs ont un cerveau détraqué et psychopathologique?
Il serait temps de répondre à ces questions malaisées et emplies de malaise que l'explication par le sionisme du fonctionnement du monde, surtout quand il va mal, est certes simpliste, mais qu'il n'est pas facile de ne pas sombrer dans l'antisionisme ou l'antisémitisme quand on comprend que c'est du côté de ces idéologies que les décisions suprêmes se prennent. La distinction entre tous les Juifs et certains extrémistes parmi eux n'est pas facile à établir régulièrement. La haine est meilleure conseillère que la distinction.

Maintenant, distinguons, et comprenons que ce que nous prenons pour du sionisme ou pour des réalités qui ont encore une identité religieuse et/ou de peuple répond à une réalité bien plus complexe. Ce sont les factions qui mènent le monde et les factions possèdent une identité qui ne saurait appartenir aux définitions reconnues et établies.
Grosso modo, l'identité transcendantale engendre le peuple. Le fond de l'identité, c'est le religieux. L'identité factionnelle n'obéit à aucune logique transcendantale, raison pour laquelle ni le judaïsme ni le sionisme ne sauraient relever d'accusations fondées. Il ne s'agit pas d'innocenter les crimes sionistes ou les crimes d'Israël. Il s'agit de comprendre que les exactions institutionnelles réalisées par Israël obéissent à une logique qui n'est pas factionnelle.
Sans doute des factions manipulent-elles par derrière les institutions israéliennes, comme elles l'ont fait dans le 911. Mais l'identité de ces factions est-elle juive? Quand bien même les acteurs israéliens de ces factions seraient juifs, obéissent-ils à des intérêts juifs ou israéliens? La réponse est bien entendu non, de la même manière qu'au niveau non israélien, l'implication des Juifs, même si elle crève les yeux dans les élites occidentalistes ou mondialistes, ne découle pas du tout du fait que ces gens sont juifs (en plus, l'insigne majorité des Juifs n'est pas impliquée dans ces dévoiements).
Allons plus loin : ces sionistes qui sont des fondamentalistes et qui se distinguent toujours par leur appétence pour l'argent et le pouvoir économique, ces gens d'origine juive trahissent et la religion juive et la culture juive. Dès lors, ce n'est pas parce que ces gens sont d'origine juive qu'ils agissent de la sorte. Pas davantage que c'est parce qu'ils sont d'origine protestante. Même raisonnement pour n'importe quelle origine. Ne racialisons pas un affaire humaine! Les religions transcendantales et les cultures qui en découlent ne sont pas incriminables dans ces affaires.
Le principe de responsabilité que l'on évoque avec raison est à chaque fois faussé si l'on commence à chercher une responsabilité classique, soit une responsabilité institutionnelle au sein de cultures descendant de religions transcendantales. Le contresens est complet. Il est bien plus pertinent de chercher une identité factionnelle et de donner un nom à cette identité aussi irréfutable qu'invisible d'un point de vue historique et religieux. Justement, la religion actuelle est d'obédience immanentiste. Je lui donne un nom philosophique parce que la philosophie est mise en avant en lieu et place de la religion, du fait de la prééminence affichée et revendiquée de la Raison.
L'élément qualifiant et commun à tous ces groupes, l'identité véritable, c'est la faction et c'est l'immanentisme. Quand on comprend ce fait, qui sera reconnu par la suite, on cesse de prêter des identités plus ou moins classiques à des phénomènes qui dérivent peut-être de certaines identités classiques, mais qui sont des phénomènes aux identités nouvelles et non reconnues.
Dans cet ordre d'idées, Israël n'est pas la cause, il est le jouet. Israël semble manipuler parce qu'en tant que créature artificielle de l'immanentisme tardif, il est le jouet de cet immanentisme tardif. Les immanentistes influents se servent d'Israël pour perpétrer leurs hauts faits, mais ce ne sont jamais les Israéliens en tant que peuple ou en tant que Juifs qui agissent. Eux-mêmes sont piratés à leur insu par les immanentistes.
Tant que l'on ne comprend pas ce fait, on est condamné à mal interpréter la réalité et à prendre des vessies pour des lanternes. Une fois que l'on comprend ce fait, la responsabilité devient factionnelle et le racisme s'évanouit comme par enchantement. Mieux, on comprend par miracle la logique jusqu'alors suicidaire et délirante de la politique israélienne, qui obéit à une logique factionnelle, sans quoi elle serait tout simplement démente. Et l'on comprend aussi pourquoi l'on retrouve tant de cercles israéliens, sionistes et juifs aux commandes du pouvoir mondialisé : non pas parce que les Juifs jouent un rôle néfaste et caché au sein de ce pouvoir; mais parce que les immanentistes se sont épanouis pour une large part au sein des Juifs rejetés et que désormais ils les manipulent comme un ventriloque pervers fait parler sa poupée inanimée et inconsciente.

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