lundi 23 février 2009

Pépito 89.

Tiens, une pépite. Il va sans dire que les pépites pépient ou, plutôt, que les pépites crépitent...


Rue89 face à We Are Change Paris
envoyé par wearechangeparis


"Internet est une technologie qui permet de faire le pire, mais qui permet aussi de faire le meilleur."
Pierre Haski, cocréateur de Rue 89.

"Dans le chaos créatif de la Toile allaient émerger des lieux d'excellence journalistique, c'est-à-dire des lieux où les gens viendraient en sachant qu'ils allaient trouver de l'information, vérifier, pas de la rumeur, ni de la manipulation, et que ça serait des lieux indépendants et libres, et ces lieux-là, ils émergeront, ils commencent à apparaître et ils vont se consolider, et ça, c'est la vraie note d'espoir du monde dans lequel on est."
Pierre Haski, ibid.

"Est-ce que vous trouvez qu'on fait un travail de journaliste sérieusement quand on affirme dans un article la chose suivante, complètement aberrante, que le rapport de la Commission d'enquête du 11 septembre est le travail à ce jour le plus sérieux sur les attentats?"
Intervenant dénonçant les mensonges de la version officielle occidentale colportée par Rue 89 à propos de son travail spécifique consacré au 11 septembre.

"On est peut-être malhonnête, mais on vous a laissé la parole sur le site, parce qu'il y a des centaines de commentaires laissés par des gens qui défendent votre thèse, qui ont pu répondre point par point."
Pierre Haski, ibid.

"Toute vérité franchit trois étapes. D'abord, elle est ridiculisée. Ensuite, elle subit une forte opposition, puis elle est considérée comme ayant toujours été une évidence."
Arthur Schopenhauer.

1) Concernant le pédigrée de Haski ou Riché, je n'ajouterai qu'un commentaire : ces individus sont des propagandistes qui servent à formater l'outil foisonnant et original d'Internet, pour le transformer comme les anciens médias, totalement contrôlés. Libération est l'exemple parfait de ce processus où l'on passe du libertarisme gauchiste à l'ultralibéralisme financier tendance Rothschild, le tout en trente ans... Haski, Riché et Compagnie viennent de Libération et du journalisme classique. Ils font de l'entrisme, comme le faisaient les gauchistes tendance trotskistes (notamment), en particulier ceux qui ont viré vers le néoconservatisme. Toute maladie en s'aggravant devient de plus en plus explicite. La maladie de l'Occident s'aggrave et révèle à quel point ce qu'elle appelle ses relais d'information sont libres et indépendants. Ils sont libres et indépendants dans la mesure où la liberté et l'indépendance signifient l'assujettissement aux valeurs libérales, occidentales et atlantistes. Immanentistes. Résultat : les journalistes officiels sont des propagandistes officieux. Secret de Polichinelle mal conservé, qui transparaît dans la morgue agacée et l'arrogance replète d'un Haski, dont on mesure ce que le ton libertaire peut impliquer de subversion, voire de perversion du sens...

2) Concernant la French American Foundation, qui est un outil de propagande atlantiste explicite, le fait que des journalistes soient cooptés dans ce genre de fondations indique clairement que les buts du journalisme ont été subvertis et que le fonctionnement de la démocratie est en danger. Je voudrais préciser que le rapport entre la FAF, Riché et le 911 s'éclaire d'un jour inquiétant et cruel si l'on s'avise que l'un des créateurs de la FAF est Kissinger et que outre Kissinger, on retrouve, cette fois parmi les donateurs philanthropiques de la FAF, des personnages comme Carlucci, Rockefeller David ou Negroponte, tous membres de l'oligarchie atlantiste. C'est cela, l'indépendance et la liberté de Rue 89?

3) Internet est un vent de liberté d'expression dans le sens où les outils officiels du pouvoir occidental n'ont pas eu le temps d'opérer leur travail de formatage et de censure. La censure en terre démocratique s'opère moins par le recours à la force que par le contrôle. C'est ce à quoi s'attachent des journalistes comme Haski ou Riché ou des médias comme Rue 89. Ils infiltrent l'outil Internet après avoir été des pions du système des médias classiques. A chaque fois, la démarche est identique : on commence par infiltrer un outil de communication, on en prend petit à petit le contrôle, puis on le subvertit au nom de la liberté : en vue de la censure. Nous sommes au milieu du gué avec Internet, qui est investi de forces de propagande et de contrôle classiques. Le cheval de Troie qui a fonctionné avec Libération fonctionnera-t-il avec Rue 89? La subversion d'Internet marchera-t-elle (sur la tête) ou échouera-t-elle? Le formatage d'Internet? On peut se poser la question, à l'heure où le libéralisme s'est effondré après le communisme et que nous affrontons dans un grand silence béant une époque de transition des plus chaotiques et imprévisibles. En tout cas, il est significatif qu'un Haski considère que la liberté consiste à autoriser en commentaires des réponses contradictoires à la thèse de l'article. Normalement, le travail journalistique supposerait au contraire que l'article intègre dans son déroulement l'exposition de points de vue contradictoires. Cette manière de procéder est un aveu : Haski explique implicitement que l'article est un travail de propagande, soit une thèse à charge en faveur de la version officielle. Dans cette configuration de propagande et de censure, le maximum de la liberté revient bien à autoriser avec mansuétude et commisération des commentaires contredisant l'institutionnel et l'officiel...

samedi 21 février 2009

L'an mail

Quand sera l'an Mille venant après l'an Mille
Un ordre noir et secret aura surgi
Sa loi sera de haine et son arme de poison
Il voudra toujours plus d'or et étendra son règne sur toute la terre
Ses servants seront liés entre eux par un baiser de sang

Les hommes justes et les faibles subiront sa règle
Les Puissants se mettront à son service
La seule loi sera celle qu'il dictera dans l'ombre
Il viendra le poison jusque dans les églises
Et le monde marchera avec ce scorpion sous son talon.

Saint Jean de Jérusalem, Livre de l'apocalypse.

Change

"Le système va changer!"
Marc-Édouard Nabe, Café littéraire.

mercredi 18 février 2009

Dodo avec le Savant K.

Allez, pour rire un bon petit coup, Guillon le satiriste au vitriol allume DSK le patron du FMI et figure du progressisme mondialiste et oligarchique.

Stéphane Guillon humilie DSK sur France Inter - Le Matin Video
L'humoriste du 7/10 sur France Inter a écrit un billet au vitriol qui n'a pas du tout plus à Dominique Strauss Kahn, l'invité du jour.


Et la réponse de DSK, qui n'est pas content du tout du tout. De la vérité?


En tout cas, DSK commence par s'indigner, puis par raconter des histoires peu galantes et reluisantes à ses interlocuteurs : encore un économiste qui débite des âneries? Rappelez-vous : en 2008, on vous a expliqué que la crise avait été dure mais qu'elle était jugulée. Elle était imprévisible et foudroyante. Elle découlait de la crise des subprimes. Désormais, les mêmes experts incompétents admettent que la crise n'en est qu'à ses débuts. Spéciale dédicace à un autre expert pontifiant et incompétent, Attali de Lazard (ça fait chic, le patronyme aristo-bancaire?). Je renvoie à ce que dit un véritable expert en économie, soit quelqu'un qui a averti de la crise depuis belle lurette et avec précision pédagogique, Lyndon LaRouche : il existe des millions de milliards de dollars de produits dérivés, soit d'argent toxique dans le monde. Le seul moyen de remédier à la crise qui menace de virer au chaos est de déclarer en faillite les activités de spéculation démente des financiers.
L'option des bad banks est une mesurette inefficace, qui retardera l'échéance seulement et qui épargne (c'est le cas de le dire) les factions bancaires aux abois. Dernière petite précision à l'adresse de DSK le prophète du FMI : la crise ne provient pas du tout d'une crise du crédit, soit de crédits inconsidérés émis dans un système viable. La crise des crédits, dont les subprimes seraient l'étincelle, n'est que la conséquence visible et prévisible de la politique monétaire folle qui consiste à avoir découplé la valeur de l'argent et la valeur de l'économie réelle (depuis 1971 et la sortie des accords de Bretton Woods conçus par F.D. Roosevelt). La création de dettes est inévitable dans un système qui endette l'économie physique au profit de spéculations virtuelles. Le FMI en sait quelque chose depuis qu'il sévit, notamment dans les pays du Tiers monde. Les monétaristes inconséquents, qui croient que c'est l'argent qui crée la valeur, et non l'inverse, ont accordé des crédits inconsidérés parce que leur système était au bout du rouleau.
Il ne s'agit pas d'un accident, mais d'une crise systémique, dont DSK s'empresse de dissimuler le vrai visage. Question : pourquoi DSK joue-t-il ce jeu pervers, qui consiste à pratiquer une fausse critique pour mieux empêcher la vraie critique? Divertir avec une explication superficielle et parcellaire pour éluder l'explication fondamentale et essentielle? DSK se fourvoie parce qu'il appartient à cette génération d'économistes au service des théories oligarchiques, selon lesquelles la valeur de l'argent se mesure par le volume des échanges autour de la monnaie, notamment d'une devise comme le dollar. La crise du crédit s'explique par la crise de cette conception désaxée, et non par trop de crédits ou trop de dettes. D'ailleurs, d'où viendrait cette erreur subite? D'où vient la dette, hein?
DSK est l'une des cautions intellectuelles de l'économiste savant de type progressiste, qui ne peut pas défendre les élites bancaires parce qu'il est progressiste et qu'il veut le Bien des peuples mondialisés. Pas de l'oligarchie financière. La preuve.

lundi 16 février 2009

Mon beau miroir

Le monde du sport révèle le fonctionnement de l'oligarchie financière.

J'ai lu le livre de Declan Hill sur le trucage dans le football. Eh oui, après les multiples scandales et les livres qui démontrent que le dopage est au moins aussi présent dans le football que dans le cyclisme, il serait temps de relier le dopage au trucage. Comprendre que le football n'est plus un sport de compétition, mais un spectacle sportif. Le spectacle nécessite que tout soit planifié. C'est le cas.
Par ailleurs, je n'opère pas un détour artificieux et lointain entre la crise systémique actuelle et le football. Le football est le sport le plus populaire du monde. Il reflète l'évolution des sports médiatiques vers le dopage et le trucage. En ce sens, le football est le miroir de notre société et de la mentalité immanentiste qui est la religion de notre temps et qui se définit par le déni de la religion. En d'autres termes : la religion de la négation de la religion.
Le football s'effondre comme notre société unifiée et globalisée s'effondre. Le même déni populaire entoure le football et le système politique actuel. Les deux sont totalement gangrénés par une mentalité nihiliste et perverse. Qui accepte de regarder les choses en face et de reconnaître que le sport que nous adorons n'a pas grand chose à voir avec le spectacle effectif qui nous est offert?
Les gens ne veulent pas voir parce qu'ils préfèrent ne pas voir. On nous explique doctement que le cyclisme échappe progressivement au dopage, alors que les moyennes horaires augmentent d'année en année, ou alors ne diminuent que de manière non significative. Pareil pour le foot. L'on comprend à moitié les récriminations des amoureux du vélo, qui vous expliquent que l'acharnement contre le cyclisme est un peu comme l'arbre qui cache la forêt. Les amateurs de vélo crient au scandale : au lieu de se focaliser seulement sur le vélo, que l'on se penche aussi sur les cas d'autres sports aussi médiatiques, comme le football et le rugby. Que se passe-t-il pendant les Coupes du monde ou les Ligues des champions en Europe? Dans de nombreux matchs ordinaires, voire inintéressants, autour du globe?
Ces dernières années, l'Italie ou l'Espagne ont été le théâtre de multiples scandales de trucage et/ou de dopage. Nous avons les preuves de l'implication d'organisations criminelles dans ces scandales trop vite oubliés. En France, nous avons eu les années Tapie et Bez, avec du dopage et du trucage prouvés. Ceux qui se levaient aux exploits enthousiasmants de l'Olympique de Marseille en Ligue des champions (ou son équivalent) au début des années 90 ont dû déchanter. Trucage et dopage étaient les mamelles de l'Olympique. Les exemples les plus consternants interviennent contre le Milan Ac en Ligue des champions, mais nous avons aussi d'autres exemples comme le Spartak de Moscou et surtout le traitement infligé aux joueurs qui ont dénoncé la corruption dans l'affaire VA. Où a évolué Glassmann après avoir fait montre d'honnêteté dans cette affaire? Spéciale dédicace à ceux qui croient que l'honnêteté est la règle des sociétés en Occident...
Au cas où l'on estimerait manquer de recul et de données, les années soixante et soixante-dix servent d'éclairage sur les pratiques courantes dans le monde du football, qui prouvent déjà l'existence du dopage et du trucage comme mentalité quasi ordinaire. La mentalité existait déjà. Les moeurs n'ont fait qu'empirer. Hill se penche notamment sur les cas avérés de trucage dans le championnat anglais. Nous pouvons à la lumière de ces cas détaillés comparer le match France/Brésil de Coupe du monde 1986 avec la rencontre identique de 2006. Vingt ans. En vingt ans, le rythme de la rencontre a muté. Le football a muté. L'accélération est spectaculaire. On a l'impression que les Platini, Giresse, Tigana, Careca ou Socrates, les meilleurs joueurs de leur époque, sont des vétérans poussifs, perclus de rhumatismes par rapport aux joueurs d'aujourd'hui. Pourquoi?
De qui se moque-t-on? Le mérite de Hill est d'aborder le trucage et non le dopage. L'ouvrage de Hill explique que le trucage repose sur une méthode complexe, qui nécessite que l'on achète les meilleurs joueurs et qui est souvent indétectable. Si le défenseur rate un tacle intentionnellement et que l'attaquant réussit son dribble volontairement, par exemple, il est impossible de prouver quoi que ce soit. Le défenseur peut être acheté, l'attaquant aussi, parfois les deux en même temps. Chacun des deux peut aussi être dupe et de bonne foi. On peut donc truquer sans grossières manœuvres de ratage et en manipulant certains des acteurs impliqués. C'est l'élément inquiétant et récurrent qui ressort des témoignages recueillis dans l'enquête de Hill.
Par contre, la naïveté du grand public n'est possible que parce qu'il préfère ne pas (sa)voir. Du moins au début. En France, on veut ignorer les multiples signes qui démontrent que la Coupe du monde 1998 a été entachée par de graves suspicions de dopage, notamment avec le refus par la délégation française de procéder à des contrôles antidopages à partir de décembre 1997 environ. Les contrôles de la FIFA par ailleurs sont reconnus comme une grossière supercherie. Toutes ces données, et d'autres, sont occultées au nom des grandes fêtes populaires et des comparaisons saugrenues (98 et la Libération par exemple).
On est aussi confronté au cas de ceux qui condescendent par morale antisportive à analyser la dérive du sport vers le spectacle et le business, sans relier cette dérive sportive avec la dérive religieuse de notre temps, de l'Occident mondialisé, des méthodes immanentistes, soit la gradation de l'ultralibéralisme et du capitalisme sauvage. On peut rapprocher le déni dans le football du déni dans le 911 ou du déni de la crise monétaire et financière actuelle. Les arguments consistent en gros à refuser de voir la catastrophe qui ne manque jamais de survenir chaque fois que l'homme, pris de démesure, se pique d'imposer l'Hyperreél, soit les effets de son désir, comme si son désir avait le pouvoir de décider du cours du réel. Dans le cas de la crise actuelle, l'homme, frappé de folie, décide de créer de la valeur en créant de la monnaie. Il oublie que la monnaie a besoin d'une référence réelle et que l'homme n'est pas le créateur de ses valeurs.
C'est une tactique diabolique que de laisser l'homme se substituer à Dieu (le créateur classique des valeurs). Ne l'oublions jamais : l'homme nie d'autant plus le phénomène du diable qu'il manifeste un comportement diabolique. Dans le cas du 911, l'homme croit qu'il peut par des complots grossiers remplacer le principe du sacrifice classique par un sacrifice qui l'agrée. Du coup, le caractère monstrueux du 911 transparaît sans que le public accepte de cerner le carnage, ou, plus précisément, le sacrifice qui a été planifié minutieusement par des putschistes bien plus expérimentés que les fantoches inoffensifs, désignés par une version officielle impitoyable et hypocrite. Tuer des innocents en quelques instants est un acte d'autant plus effrayant que l'on mesure l'identité du commanditaire. Non pas le lampiste Oussama, insaisissable depuis, mais le cœur des factions financières occidentalistes.
Le football agit comme le miroir de notre société en décomposition. Il s'agit de créer un homme à la mesure démesurée du désir : un Superman, un champion, qui repousse sans cesse les limites physiques et qui corresponde à ce que l'on attend du footballeur. Un être exceptionnel, qui explose sans cesse les records vers des sommets inaccessibles. Plus haut, plus vite, plus fort. On s'étonne des accointances fascistes du créateur des Jeux olympique modernes. C'est parfaitement compréhensible : fabriquer un homme bionique, un homme machine, nous sommes aux portes de la réalisation du rêve des Docteur Jekyll ou des Frankenstein. Le mythe moderne délivre l'identité de la mentalité moderne : la démesure.
Maintenant, si l'on a en tête les multiples exemples de trucage et de corruption démontrés par Hill, en Asie, en Europe ou ailleurs, l'on peut en parallèle consulter le livre sur les arcanes corrompues de la FIFA et de ses dirigeants sinistres, de Havelange à Blatter, Carton rouge de Jennings. Ces références illustrent que la tactique poursuivie par les dirigeants du football n'est pas viable, puisque si elle contribue à accroître leur emprise et leur pouvoir sur le court terme, elle discrédite le football sur le long terme.
Idem pour le système politique actuel, qui ment, manipule et organise des complots attribués à des ennemis fantasmatiques et inexistants (ou presque) sans se rendre compte qu'il court à sa perte en oubliant le fondement de la politique : organiser le réel pour l'homme. Aménager le réel de manière anthropomorphique.
Hill a enquêté longuement dans les championnats asiatiques, là où sévissent les parieurs les plus visibles d'une méthode qui est en fait intrinsèque au milieu et à la mentalité du football. L'Asie des gangs et des cartels n'est que la partie immergée d'un iceberg significatif du fonctionnement social contemporain, dans lequel c'est l'oligarchie qui domine, avec en toile de fond le fait que la vraie mafia porte col blanc (au sens où l'on dit porter patte blanche). Le lucre des paris clandestins n'est que l'aspect sulfureux d'une méthode qui est systémique. La mafia n'a fait que reprendre les méthodes des officiels. La mafia n'est que la partie émergée de l'iceberg. Très populaires, les championnats d'Asie sont devenus peu à peu totalement discrédités et boudés du public, non pas parce que les Asiatiques n'aiment pas le football, mais parce qu'ils en ont marre du trucage.
L'autre exemple est à prendre aux États-Unis, dont l'éthique est si hypocrite qu'elle autorise tacitement le recours aux dopants. Elle l'encourage plutôt en fermant les yeux et en se désintéressant de ce problème. Ceux qui estiment que le meilleur moyen de résoudre un problème consiste à le supprimer feraient bien de s'aviser de l'exemple américain du traitement sportif : en légalisant le dopage et en fermant les yeux sur le trucage, on détruit le sport qu'on prétend favoriser. Aujourd'hui, les sports populaires aux États-Unis, comme le base-ball ou le football américain, sont boudés de plus en plus par le public à cause des scandales de dopage, de trucage ou autres. Quand on sait que le club de foot le plus riche au monde, Manchester United, a été racheté par un magnat du sport US, on a de quoi frémir de l'influence que ce Glazer et ses enfants peuvent apporter au foot.
A la lumière de ces deux exemples parlants, on comprend que le destin qui attend le football est le désintérêt. Le processus qui triche perd son intérêt, s'effondre. Après tout, le sport ne devient populaire et professionnel qu'à partir de la fin du dix-neuvième siècle, soit au moment où apparaissent les idéologies et où l'immanentisme sombre dans le tardif et le dégénéré. Le sport est l'expression du jeu dans la conception immanentiste. L'immanentisme triche et ment : il s'effondre.
Le sport est l'expression de la morale dégénérée de l'immanentisme. Le destin du sport professionnel est de virer au spectacle. Si l'on contemple l'état du football, on se rend compte qu'il a viré à l'inégalitarisme le plus viscéral au moment où les théories économiques dressaient l'apologie de l'ultralibéralisme éhonté. On peut citer ainsi l'arrêt Bosman. Ces lois antisportives, au nom de l'équité du marché libéral, ont engendré l'inégalitarisme entre les richesses.
C'est ainsi que les championnats sont de plus en plus inégaux et qu'on observe une scission entre les différents continents. L'état du foot africain est chaotique. Dans les pays du Golfe, les vétérans prestigieux viennent pour les dollars. En Asie, le développement suit une courbe mimétique et peu évidente. Autant dire que le football professionnel exprime au plus près le visage de la société mondialiste.
C'est l'Europe qui domine, le Vieux Continent qui a gardé la mainmise sur le sport le plus populaire. L'Europe domine le foot comme elle domine le monde. Le parallèle mérite d'être souligné. Les Européens ne se rendent pas compte qu'ils perçoivent l'état du foot par le petit bout de leur lorgnette, soit d'une manière déformée et avantageuse. Car ils contemplent le spectacle le plus riche et favorisé dans le monde. C'est en Europe que les championnats ont le plus de moyens et atteignent le niveau le plus haut. On pourrait certes établir des sous-distinctions entre les différents champions européens et observer par exemple que c'est le championnat anglais, soit le lieu de l'ultralibéralisme et de la City, qui présente le plus de richesses (y compris occultes).
Par ailleurs, il est frappant de constater que le seul endroit du monde où le football ne connaisse pas vraiment l'engouement se trouve aux États-Unis, où le football populaire est le football dit américain. Pas facile d'expliquer cette indifférence, ou cette différence, en tout cas au niveau professionnel. Comme si le football par cette distinction voulait indiquer que la tradition américaine s'oppose à la tradition impérialiste européenne. Le football serait la triste expression de cette Europe impérialiste, quand les États-Unis essaieraient de fonder un nouveau football, le foot US, il est vrai tout autant récupéré par le dopage et le trucage, soit par les mêmes vices et les mêmes effets.
Les citoyens européens ont du mal à comprendre que le monde est dans le même état que le foot, parce qu'ils vivent dans des endroits très favorisés et qu'ils éprouvent les pires peines à concevoir que c'est pour prolonger leur niveau de vie que le reste de la planète est en ruines et en guerre. Les factions oligarchiques qui dominent le système immanentiste ont utilisé les ressources de l'ensemble de l'humanité pour favoriser un cinquième de privilégiés (avec de nombreuses disparités internes de surcroît). Et on baptise ce système démocratie et libéralisme?
Et on fait mine de croire que les problèmes viennent du fait que le monde n'imite pas l'Occident - et non que l'Occident n'est prospère en premier lieu que parce qu'il pille le monde?
Idem pour le foot, qui pille outrageusement et impunément les ressources du monde pour ravitailler en esclaves riches et dopés les meilleurs championnats d'Europe. Au final, l'état du football européen n'est pas représentatif de l'état du football mondial. Pis, le football européen pille dans le moment où ce pillage l'appauvrit lui-même. On constate ainsi que les championnats les plus mercenaires ne correspondent pas aux sélections les plus fortes.
Il est saisissant que ce pillage prédateur recouvre l'action de pirates des factions oligarchiques mondialistes. Le foot européen est un football de pirates qui se ravitaille dans des pays pauvres ou sous la coupe oligarchique, comme en Afrique ou au Brésil. Mais également en Argentine et en Amérique du sud. Pourtant, les endroits qui produisent les meilleurs footballeurs ne correspondent pas aux meilleurs championnats, pas même aux meilleures sélections.
Maintenant, Hill, suite à son enquête remarquablement illustrée, indique qu'il était au courant des scores de deux matchs pendant la Coupe du monde 2006 : Ghana/Brésil et Italie/Ghana. L'indication ne portait pas forcément sur un score exact, mais sur un écart de buts : par exemple au moins deux buts d'écart. Le Brésil l'emporte contre le Ghana par 3 buts à 0.
Si l'on se focalise sur le premier but inscrit après quelques minutes par le grand buteur Ronaldo, on se rend compte que c'est le but qui signe le record du monde des buts inscrits en Coupe du monde : 15 réalisations, soit une unité de plus que le buteur allemand Gerd Muller. Il s'agit d'un but important pour Ronaldo. Pourtant, sa réalisation est entachée de graves irrégularités, guère envisageables à ce niveau. N'oublions pas que le Ghana ne présentait pas une équipe d'amateurs, mais de professionnels aguerris, rompus aux championnats les plus exigeants, certains remarquables joueurs.
Hill insiste sur le fait que ce sont les meilleurs joueurs qui sont achetés. En l'occurrence, que l'on commence par regarder attentivement la vidéo de Brésil/Ghana 2006. Le but de Ronaldo intervient dès la 5ème minute de jeu.


Que constate-t-on? Kaka, le meneur de jeu talentueux du Milan AC, est libre de tout marquage au milieu. Il remonte tranquillement le ballon et a le loisir d'ajuster une ouverture précise pour Ronaldo lancé en pleine course. Ronaldo, fidèle à son style caractéristique, a amorcé un démarrage fulgurant. Mais l'analyse de cette séquence laisse stupéfait n'importe quel connaisseur objectif de ballon rond. Il est suicidaire de laisser seul un attaquant avec les caractéristiques de vitesse et de puissance de Ronaldo. Le but de Ronaldo ressemble étrangement à une offrande d'une complaisance douteuse.
Ronaldo est laissé libre de tout marquage par les deux défenseurs centraux. Quatre joueurs ghanéens ne servent à rien. Ils forment une ligne biscornue sans marquage qui permet tranquillement à Ronaldo de démarrer et à Kaka d'adresser sa passe. Édifiant. Pire, un défenseur latéral droit couvre largement la défense fort peu défensive du Ghana. Il annule ainsi la possibilité de hors jeu de Ronaldo, pourtant prudent et expérimenté sur le coup, et d'Adriano, l'attaquant de l'Inter, qui inscrira un but dans cette rencontre. A la lumière du ralenti, il est totalement incroyable que les Ghanéens aient laissé Ronaldo libre de tout marquage et se soient placés d'une manière si candide qu'ils aient presque incité Kaka à adresser son ouverture, rendue facile et évidente.
Maintenant, si l'on en venait à estimer qu'après tout, le Ghana est une équipe africaine, donc bohème, voire farfelue, ce qui constitue un préjugé vaguement raciste, que l'on consulte un but autrement plus scandaleux. Il émane d'un match que l'on voudrait fameux, la victoire de la France contre le Brésil en 2006, vingt ans après un succès désormais légendaire, la victoire aux pénaltys de la bande à Platini.
Zidane a remplacé Platini et réalise une prestation exceptionnelle au milieu de terrain. On aimerait que Zidane soit le successeur de Platini et que le France/Brésil 2006 soit la digne réplique du match de 1986. Le Brésil était le grand favori de la compétition et alignait une équipe de rêve, avec Ronaldo, Ronaldinho, Kaka, Robinho, Adriano, Carlos, Cafu et les autres. C'est la renaissance de l'équipe de France championne du monde et d'Europe, le retour des Zidane, Thuram, Henry et consorts. Retour gagnant. Retour concluant? Voire. A voir.



L'extrait vidéo en anglais permet de revoir au ralenti la scène avec un angle de côté, juste après la première minute. Ce décalage permet notamment de mesurer l'aberration de l'alignement défensif et surtout le comportement invraisemblable de Carlos, qui se relève juste après que le coup franc ait été tiré.
Le coup franc est obtenu à partir d'une faute pour le moins bénigne sur Malouda, de l'expérimenté capitaine Cafu. Zidane tire le coup franc. On notera le flottement dans la défense brésilienne, avec pas moins de 7 Brésiliens qui effectuent un marquage lâche, voire inexistant. Cependant, l'élément décisif tient à la position surréaliste du latéral gauche Roberto Carlos, qui est plié en deux avant le coup franc (environ à la 27ème seconde). Carlos est un des plus grands défenseurs latéraux de l'histoire du football et un joueur extrêmement expérimenté. C'est sa troisième coupe du monde.
Carlos se trouve au marquage de Henry, qui est le seul attaquant de l'équipe de France. C'est un coup franc dangereux, qui constitue une occasion de but. Il est impossible de ne pas prendre au marquage le seul attaquant dans une telle situation. Il est important de noter que Carlos ne peut agir ainsi par inconscience ou désinvolture. Qu'un joueur de ce niveau commette une telle erreur involontaire serait de l'incompétence crasse. On voit Henry trottiner et passer tranquillement devant Carlos qui demeure plié et immobile, comme s'il indiquait au sens propre comme au sens figuré qu'il se couche.
Le gros plan se focalise sur Zidane, au moment où il va frapper le coup franc. Puis la caméra se déplace au milieu de la défense brésilienne, là où Vieira et Thuram se préparent à éventuellement réceptionner le ballon et où la réalisation attend le danger de but. Aucune caméra ne s'enquiert que Henry a plongé au second poteau, où il est seul. Personne ne s'appesantit sur l'attitude ubuesque de Carlos, qui a manifestement oublié qu'il défendait dans un match capital de la Coupe du monde.
Au moment où Zidane frappe, pas moins de quatre Brésiliens sont au niveau de la ligne de la surface de réparation et ne prennent personne au marquage. Autrement dit, ils ne servent à rien, ou ils facilitent la possibilité d'un but, ce qui est invraisemblable à ce niveau. Quant aux deux Brésiliens qui sont au point de pénalty, ils sont au milieu de trois Français, qu'ils ne marquent que très théoriquement, en plus de Henry totalement seul au deuxième poteau.
Cette configuration est au mieux une énorme faute défensive. Mais on passe de l'énorme à l'impossible quand on s'avise que Carlos n'a pas bougé depuis tout à l'heure. Il a laissé Henry lui passer devant et se démarquer seul au deuxième poteau. C'est dire que Zidane, qui n'est pas un manchot, a juste besoin de déposer le ballon au deuxième poteau, sur Henry, à l'endroit où la défense brésilienne a laissé un trou béant. Personne ne gênera Henry, puisque Carlos a démissionné et puisque personne ne s'avise de cette carence pour le moins gigantesque. Carlos est toujours couché. Il va se relever (environ à la 34ème seconde).
La suite est profondément consternante pour un amateur de foot : Carlos se relève subitement après que Zidane ait frappé le coup franc. Tout se passe comme s'il avait envoyé un signe et que son manège se finissait. Henry totalement démarqué inscrit une belle reprise de volée au deuxième poteau. Certes, le geste est difficile, mais pas extraordinaire. Surtout à ce niveau et surtout parce qu'il est facilité par la désinvolture impossible de Carlos. Face à la démission et à la faute de Carlos, Zidane et Henry n'ont plus qu'à combiner.
J'ignore si Zidane et Henry sont dans le coup du trucage, mais il est évident que cette action repose sur le principe du trucage. Est-ce certain? J'ai montré cette action à plusieurs footballeurs chevronnés. Tous ont halluciné, car ils n'étaient pas au parfum du déroulement exact de la scène. En direct, il est quasi impossible de déceler la supercherie. Quand on réalise la faute étrange de Carlos, l'interprétation se démarque notablement, sans vilain jeu de mots.
L'attitude de Carlos est totalement inexplicable autrement. Si Carlos était sincère, il aurait été immédiatement lynché par ses coéquipiers et par ses entraîneurs, dont l'exigeant Pareira. Au lieu de quoi on nota quelques commentaires timides sur Carlos qui refaisait ses lacets. Personne ne protesta contre un geste qui était pourtant totalement déplacé et incompréhensible.
Je crois me souvenir d'un site Internet qui avait indiqué après la rencontre que Carlos refaisait ses lacets au lieu de marquer Henry, Les Cahiers du football si ma mémoire est juste. C'est encore pire. Carlos ne refaisait pas ses lacets. Il attendait tranquillement que Zidane tire le coup franc en se couchant dans tous les sens du terme. Il se relève tranquillement le coup franc tiré. Il a laissé Henry inscrire un but important. Et l'on voudrait après avoir disséqué cette action au ralenti que l'on manifeste de la passion débordante et innocente pour le football? Comment s'intéresser à un sport qui obéit à d'autres lois que celles du jeu?
Il n'est pas possible de contester que cette action engendre de très fortes présomptions de trucage. Il est par contre aisé de rapprocher ce complot sportif d'autres complots criminels comme le 911 et de comprendre que le fonctionnement du football indique dans une forme de loupe le fonctionnement de l'humanité mondialisée. Le football fonctionne comme l'immanentisme. Qui comprend le football comprend l'immanentisme. En particulier, qui comprend l'aveuglement et la mauvaise foi des supporters, qui préfèrent se cacher la vérité pourtant évidente, comprend l'individualisme, l'égoïsme et l'immoralité des citoyens mondialisés, qui préfèrent soutenir leur système matérialiste que de manifester l'esprit critique salvateur. SalvatUeur?

samedi 14 février 2009

Caroline Fourest, une critique-pas-veineuse de la critique

Excellent article de Mahler sur le discours des journalistes officiels et cooptés, dont Caroline Fourest est l'emblème avec sa ligne antifanatisme et protolérance.
http://www.alterinfo.net/Caroline-Fourest,-une-critique-pas-haineuse-de-la-critique-des-medias_a29736.html
La ligne théorique de Fourest présente l'insigne avantage d'empêcher toute critique, puisqu'elle est parfaite et inattaquable. Comment ne pas être in abstracto contre le fanatisme ou contre l'intolérance? Fourest se situe sur une ligne démocratique, laïque, tolérante, qui est typiquement la ligne d'un libéral progressiste. N'oublions jamais, même si les lignes politiques ont peu changé depuis les Lumières, que Voltaire était un libéral pur jus et que la filiation dont se réclame Fourest est éclatante. Ajoutons que celui qui se réclame de Voltaire pour mieux le trahir, l'ineffable et inénarrable Valtaire, appartient à la mouvance sécuritaire du libéralisme, soit à une ligne proche du néoconservatisme. En gros, le sécuritarisme libéral se targue de défendre la liberté contre les menées terroristes. Dans ce cas, Fourest est finalement très proche du sécuritarisme avec son discours de la tolérance indéfectiblement attaché aux valeurs occidentales.
Dans l'intervention que relate Mahler sur France Culture, qui devient de plus en plus la version intellectualiste et bobo du discours de propagande journalistique et institutionnel, on peut commencer par observer la dépréciation qualitative abyssale et inquiétante qu'engendre le système de propagande : à force de vendre des fausses idées critiques, soit des idées favorables au pouvoir, on finit par produire des pensées et des penseurs affligeants. De faux penseurs. Nous sommes loin de la vraie réflexion, de la philosophie ou de la religion. Nous sommes dans le règne des experts, dont les journalistes sont le versant informatif.
L'intellectuel s'est commué en journaliste. J'en veux pour preuve la figure d'un Joffrin, ancien coopté de la FAF, comme Colombani, faux gauchiste et vrai bobo, qui ne cesse de pondre des nullités réflexives et qui est sans cesse invité sur les ondes pour nous déballer sa conscience sans science de pacotille. Pire que Jean Daniel, c'est possible, quoique difficile : exemple de Joffrin, l'ancien de Nouvel Obs, désormais attaché aux basques de Libération, le quotidien libertaire qui a fini dans l'ultralibéralisme financier. Libération et Joffrin, finalement, même combat.
Une petite précision : le vrai nom de Joffrin est Mouchard. Cette coïncidence hilarante indique mieux qu'un long discours le lien entre ces journalistes et la propagande qu'ils nous servent comme une sauce indigeste trop lourde.
Quand Fourest intervient, il faut la ressituer au niveau de Joffrin : Fourest est vraiment une propagandiste, qui est démasquée depuis belle lurette comme telle et dont les réactions sont prévisibles. Sa participation à Charlie Hebdo en atteste. Ses envolées contreproductives contre Meyssan également. Récemment, Fourest a dévoilé (c'est le cas de le dire) la nature de son engagement antifondamentaliste, en soutenant l'indéfendable, soit l'agression monstrueuse et criminelle d'Israël contre Gaza. Commencer par défendre les homosexuels et finir par défendre les Israéliens criminels de guerre, faut le faire! Faut se taire?
http://www.agoravox.tv/article.php3?id_article=21755
Fourest aux côtés de Muhlmann, c'était comique : la mauviette foi journalistique additionnée à la mauvaise foi politologique. Deux propagandistes du choc chic au service de leur travestissement de la vérité. Deux sionistes qui se prétendront seulement laïques. Deux occidentalistes qui dévoient l'idéologie sioniste au nom de leur pseudo impartialité antiidéologique. C'est logique. Il ne fallait pas y penser.
Si l'on reprend l'intervention de Fourest sur les ondes salies par tant d'inculture de France Culture, on se rend compte que notre Fourest occidentale culte est emblématique du discours de propagande contemporaine en Occident : en gros, rendre la critique impossible en se réclamant du Bien et de la Vérité. A partir de cette ligne simpliste, les dérapages sont autorisés. Tous les dérapages. En premier lieu, le dérapage numéro un dans le domaine des idées : l'absence d'argumentation.
Pourquoi argumenter si l'on dit la vérité? Pourquoi se justifier si l'on sait que l'on a raison? La ligne de propagande de Fourest implique le formatage le plus violent. L'oraison de la raison. C'est que Fourest est formatée comme rarement on observa formatage. Son formatage implique l'absence de remise en question. Formatage irrationnel au nom de la raison. Déraison au nom de la raison. Il est vrai que l'essence de la propagande implique le formatage.
Fourest ne justifie pas de sa position et ne montre jamais en quoi les critiques qu'elle reçoit ne sont pas fondées ou sont fausses - selon elle. Elle mord en guise de réfutation. Si l'on n'est pas d'accord avec elle, c'est que l'on a tort. Postulat : ceux qui la critiquent ont tort. Conséquence : les critiques de la vérité sont l'incarnation du Mal. Ils sont pêle-mêle antisémites, complotistes, poujadistes, haineux... Sous-entendu : le Bien est du côté du plus fort. On cerne pourquoi Fourest joue l'air de l'écolière modèle comme variante de la perverse ingénue : elle sert un discours oligarchique en guise de propagande.
Quant au critique de Fourest et de la propagande oligarchique : il est haineux s'il s'oppose au discours de la vérité. Il a faux parce qu'il n'est pas du côté du plus fort. Enfin, du plus fort : de celui que Fourest estime le plus fort, parce que manifestement Fourest et tous les occidentalistes atlantistes n'ont pas compris que leur pouvoir s'effondrait, que leur système s'effondrait et qu'ils avaient pariés sur le mauvais cheval. Le bourrin de l'académisme prétentiard et lisse pour Fourest. C'est drôle, les manipulateurs et les arrivistes, parce qu'arrive forcément le moment tordant où ils se manipulent. Le manipulateur manipulé. Mani pulite.
Il sera plus inquiétant d'assister à l'amalgame que Fourest opère, au nom de la lutte contre l'amalgame, entre le discours haineux qu'elle stigmatise et Internet. Internet a ouvert un vent de liberté d'expression dont une Fourest devrait se féliciter. Si l'on est pour la liberté d'expression, on ne peut que se féliciter de l'accroissement de la liberté d'expression...
Pas du tout, car cette liberté d'expression s'exerce contre les méthodes orwelliennes de censure et de propagande au nom de la tolérance et la liberté, dont Fourest est le suppôt diabolique et revendiqué (avec un simplisme à faire pâlir d'envie tous les propagandistes). Toute personne saine face à la critique répond. Fourest non. Elle devrait se demander pourquoi elle suscite tant de critiques et pourquoi la liberté d'expression d'Internet se retourne contre elle, l'hypertolérante et hyperlibertaire new wave... Si on la critique, c'est qu'on a tort, c'est qu'on est méchant, c'est qu'on est vilain. C'est qu'on est antisémite, complotiste, haineux... Homophobe? En se positionnant contre la critique sur Internet et en réclamant qu'Internet remplisse des fonctions que l'on puisse encadrer et formater, Fourest montre clairement qu'elle dispense un discours de censure, un discours liberticide au nom de la liberté.
Propagande et censure sont les mamelles de la luxure. Si l'on veut s'aviser du vide sidérant de la pensée de Fourest (je m'excuse d'utiliser ce terme pour une production aussi affligeante), que l'on considère le fondement à partir duquel Fourest bâtit ses théories. Le socle est édifiant : ceux qui sont du côté du pouvoir occidental, ceux qui sont du côté des institutions occidentales, ceux qui sont des journalistes officiels et des propagandistes officieux, ont raison, parce qu'ils ont raison. Triste oraison.
En filigrane, on sent poindre un argument typiquement oligarchique : c'est que les bons intellectuels, soit les intellectuels du côté de l'officiel du moment, disposent et bénéficient de qualités qui leur permettent justement de s'élever au-dessus de la masse des critiques nauséabondes, haineuses et médiocres d'Internet. L'officiel est la supériorité. L'officiel hait la supériorité? Les seules critiques admissibles et admises sont ainsi des critiques factuelles et ponctuelles qui se contentent de pointer des erreurs sporadiques et qui valident du coup le discours - et la supériorité du discours officiel. CQFD.
Face au constat de la nullité de ces impensées, Fourest, Venner, Val, Enthoven, toute la clique de Charlie Hebdo, du Monde, de Libé, du Nouvel Obs, de l'Express (une pensée pour le remarquable ami d'Enthoven Jr., Christophe Barbier le Juste de Gaza), il faut espérer que ces censeurs et propagandistes ne viendront pas à bout de la liberté certaine dont jouit Internet et ne parviendront pas à imposer leur formatage et leurs fromages de renards faméliques.
J'oserai une hypothèse sur le cas Fourest. Le parcours Fourest, de Prochoix à Charlie le Retour. Fourest ne fait pas mystère de son homosexualité. D'où vient que Fourest la propagandiste sorte avec Venner la propagandiste? Curieux mariage d'un seul et même genre, que je n'oserai baptiser de genre homosexuel. Venner a commis un ouvrage de propagande sur le cas Meyssan, accusé de tous les maux parce qu'il a osé prétendre que l'avion de la version officielle n'a pu s'écraser sur le Pentagone le triste jour du 911. Venner réussit l'exploit de postuler que Meyssan est un imposteur sans jamais revenir sur les propos en question de Meyssan et sans jamais démontrer en quoi Meyssan affabule. Venner devrait piger pour Rue 89, l'émanation Internet de la propagande néo-Libé et les spécialistes pour en guise de démonstration répéter servilement la ligne officielle. Sacrée démonstration que la répétition servile et moutonnière!
Comment peut-on arriver à faire ce métier aussi dégradant de propagandiste et de menteur au service de la mauvaise foi? Sans doute les explications sont-elle plurielles, complexes et variées. Dans le cas de Fourest, je me demande si ses discours de défense des homosexualités, au nom du refus de l'homophobie, ne l'ont pas amenée à se décentrer idéologiquement, à entériner des discours faussement marginaux et vraiment conformistes, qui tendent à rapporter l'homosexualité à des questions seulement sociales, comme les études queers de mode anglo-saxonne.
Sous prétexte de verser dans l'analyse de l'homophobie, Fourest a initié son parcours de propagnadiste en accréditant des thèses simplistes et aberrantes. Cet exercice de pensée autre, différente, aux marges, pas comme les autres (soi-disant), l'a amenée à estimer que le fait de penser étrangement impliquait que l'on pense bien. La vraie pensée, le bien et la vérité se situaient du côté de l'étrange (étymologie de queer)!
Et puis, il a fallu lutter contre les condamnations de l'homosexualité et des différences sexuelles. Dans ce combat, on commence forcément par s'en prendre aux religions instituées. Cas de l'Eglise catholique. Cas de l'Islam patriarcal. Et puis on en vient à comprendre que c'est dans l'espace de la laïcité que les droits des homosexuels sont le plus garantis. Et puis l'on en arrive à exiger les mêmes droits pour les minorités sexuelles et pour la majorité. Et puis l'on finit par exiger que toutes les sexualités aient accès au mode de vie libéral et occidental, soit aux droits bourgeois, atlantistes et démocratiques.
On commence à déraper sévèrement. Et puis on estime que le régime qui défend le plus les minorités sexuelles est le régime le plus juste. On a dérapé vraiment à partir de ce moment précis. Et puis on se met à défendre l'atlantisme sous prétexte que c'est le régime le plus juste. On devient spécialiste de la laïcité, de la démocratie, du libéralsime, de l'atlantisme, du sionisme, à partir d'un combat initial pour la tolérance envers les minorités sexuelles.
Il est où, le lien? T'as dérapé grave et t'es fier de ta descente aux Enfers! T'es passée de l'exigence de tolérance à l'intolérance propagandiste au nom de la tolérance. T'es à côté de tes pompes et tu nous pompes l'air. Sévère. Caroline, tu est lasse de pique. Le joker du Bien. T'as égaré carrément tes pompes en chemin. En attendant que tu contemples un jour ton reflet dans le miroir de ton égarement, j'attends ta prochaine intervention avec un petit sourire : l'avantage avec les propagandistes qui sont en décalage avec le reél parce qu'ils essaiment le Bien, c'est qu'ils sont drôles. BHL est drôle. Pipes est drôle. T'es très drôle, Caroline. Vraiment drôle dans ton rôle de troll. Sur mesure.



http://www.alterinfo.net/Caroline-Fourest,-une-critique-pas-haineuse-de-la-critique-des-medias_a29736.html

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Caroline Fourest, une critique-pas-haineuse de la critique des médias

Le vendredi 30 janvier 2009, l’émission « Les Matins » sur France Culture avait pour invité Laurent Joffrin, dont le livre est un chef d’œuvre culturel tellement « incontournable » que nous en reparlerons … et que France Culture se devait de dérouler un tapis rouge tourné vers l’Académie de sciences morales et politiques. Car Laurent Joffrin y siègera sans doute bientôt.

Pendant plus d’une heure, le néant critique put s’exhiber tout à loisir, grâce aux contributions d’Ali Baddou, d’Alain-Gérard Slama, de Marc Kravetz et… de Caroline Fourest. Pour célébrer un genre à la mode : la critique-pas-haineuse de la critique des médias et la dénonciation par amalgame. Temps d’arrêt sur la chronique de Caroline Fourest.

Avant même que le héros du jour ne fasse son entrée en scène sur le plateau de l’émission, Caroline Fourest [1], l’honore : « "Médias paranoïa", le livre de Laurent Joffrin met le doigt sur un phénomène que connaissent tous les journalistes. » L’honore et surenchérit.

La rhétorique est toujours la même : décréter que la critique des médias - quand elle n’émane pas de leurs tenanciers ou de leurs hôtes attitrés, quand elle descend dans l’arène au lieu de se réfugier dans les médias dominants ou les colloques académiques - relève de la haine. La suite coule de cette source : tous poujadistes et complotistes, à la façon des racistes et des antisémites.

Il est toujours plaisant d’écouter les défenseurs de la nuance et de la complexité se livrer avec délice aux amalgames qui les répugnent, du moins quand ils croient en être les victimes.

Sus aux poujadistes

« Dans la famille des derniers poujadismes en vogue, la haine des médias et le système médiatique semble devoir jouer le même rôle que la haine du lobby judéo-maçonnique, la focalisation sur l’immigration… ». La haine, donc. Et rien d’autre. Une haine qui équivaut à l’antisémitisme et au racisme. Rien que ça. Puisqu’elle joue le même rôle. Quel rôle ? « celui du bouc émissaire » [2]. De quoi les médias sont-ils le bouc émissaire ? Ce n’est pas ici que nous l’apprendrons.

Ainsi, les médias et les journalistes, selon Caroline Fourest, seraient l’objet d’une haine qui les englobe tous et qui est semblable à toutes les haines antisémites, xénophobes ou racistes : « De même que les juifs seraient obsédés par l’argent, les musulmans terroristes, les arabes voleurs, les noirs fainéants, les médias seraient tous un peu sionistes, un peu manipulateurs et vendus au pouvoir. » La comparaison est d’autant plus suggestive qu’elle est insistante. Et elle laisse de plus en plus clairement entendre, mais sans le dire, que ceux qui critiquent les médias sont tous « un peu » antisémites. Une calomnie par sous-entendu qui n’est pas moins « en vogue » que sa version explicite…

« Qu’importe, poursuit Caroline Fourest, qu’il existe plusieurs façons d’exercer le journalisme que de journalistes, qu’ils aient des opinions très différentes sur le conflit israélo-palestinien, qu’ils soient parfois proches du pouvoir et parfois franchement anti-sarkozystes, qu’importe. » Qu’importe particulièrement qu’il existe plusieurs façons de pratiquer la critique des médias…

Dans la série des dernières imbécillités en vogue, il convient d’ajouter, sans transition, que ces poujadistes haineux sont complotistes. En quoi, pourquoi, comment ? Qu’importe : « Le propre d’une pensée complotiste est l’absence délibérée de discernement et de raisonnement, le réflexe, l’amalgame, le préjugé remplacent l’analyse. » Et l’analyse dénuée de tout préjugé et exempte de tout amalgame, c’est évidemment celle que l’on peut découvrir en écoutant et en lisant la critique de la critique des médias en version Fourest ! Comme le montre sa chronique.

« Cette caricature, insiste Caroline Fourest qui vient de la dessiner à gros traits, est par essence l’ennemi de tout travail journalistique ; elle fait logiquement bondir tout journaliste un tant soit peu amoureux de son métier et donc attaché à la précision. » A preuve, ce que dit Caroline Fourest qui permet elle-même d’admirer à quel point elle est « attachée à la précision » [3] .

Sus aux internautes

Peu à peu se découvre cet ennemi invisible et omniprésent traquant les journalistes comme les racistes et les antisémites haïssent les noirs, les arabes et les juifs : c’est l’internaute. Une seule personne aux mille visages : « Quoi qu’on fasse, quoiqu’on dise, il y aura toujours quelqu’un sur Internet pour vous aligner. […] » Jusqu’alors, il est vrai, la presse imprimée et les chroniqueurs tous médias détenaient une sorte de monopole…

Qu’importe s’il y a aussi sur Internet d’autres intervenants que des « snippers » et d’autres interventions que de simples « coups de fusil » : Caroline Fourest a retenu la leçon de Philippe Val, pour qui Internet est le territoire exclusif des « paranoïaques » et des « délateurs » [4] Et qu’importe si les journalistes ne sont pas – et de loin – les seules et les principales cibles des criailleries anonymes qui parsèment les forums sur Internet Car c’est bien de ces forums qu’il s’agit finalement, sans que rien dans le début de la philippique généreuse en amalgames ne nous ait prévenus.

Le cauchemar de Caroline Fourest ? Les multiples visages de « on » : « Si vous parlez sans détour, on vous accuse d’être prétentieux. Si vous prenez des précautions, vous êtes une chiffe-molle. Si vous traitez uniquement du sujet qui est votre spécialité, on vous accuse d’être obsédé. Si vous équilibrez, on vous soupçonne de ruse. Bref, rien n’est simple. »

Ces internautes, haineux poujadistes, et semblables aux antisémites et aux racistes sont évidemment tous des imbéciles qui menacent d’anéantir la culture et les libres méditations des chroniqueurs en charge de sa protection.

Caroline Fourest : « Il y a des moments où on se prend à regretter le temps où il fallait au moins prendre sa plume, rédiger une lettre, payer un timbre et aller à la poste pour vous donner des leçons, ne serait-ce que pour avoir le plaisir de lire des choses plus argumentées. » Ah, heureux temps du « courrier des lecteurs » que l’on pouvait tranquillement laisser sans réponse et jeter à la poubelle ! Désormais, le temps est compté : c’est à peine si Caroline Fourest peut s’accorder « le plaisir de lire des choses plus argumentées »… comme les publications de notre association.

Et Caroline Fourest de défendre « le journaliste » contre « l’internaute », confondu avec l’auteur anonyme qui n’interviendrait dans les forums que pour dire n’importe quoi n’importe comment, sans laisser la possibilité au premier de lui répondre. Toujours le même « souci de la précision » [5].

Vive nous !

Une fois prononcé l’essentiel du réquisitoire, il faut bien introduire une nuance et ménager une concession.

Voici la nuance : « La propension peut-être de finir par haïr l’interactivité et l’outil web lui-même : ce serait pourtant commettre la même erreur que ceux qui croient vraiment pouvoir enfermer tous les journalistes dans le mot média. Alors qu’il existe parfois des miracles, des commentaires constructifs qui vous signalent une erreur ou qui vous mettent sur une piste et contribuent à ouvrir votre horizon de journaliste. Le propre du journaliste c’est d’avoir le cuir assez épais pour discerner le commentaire imbécile de l’alerte utile. » Le cercle de la critique légitime à peine entrouvert se referme aussitôt : puisque la seule critique admissible doit être « constructive » et que seuls les journalistes peuvent lui accorder les brevets d’intelligence et d’utilité.

Et voici la concession : « Par exemple, à propos du débat sur le traité constitutionnel. Il faut bien l’admettre que beaucoup de journalistes effarés par les arguments populistes et démagogiques de certains partisans du "non" ont eu tendance à minimiser les arguments plus rationnels ou justifiés. Dans ces cas-là, le Net peut servir d’alerte ou de grand défouloir. » Dans l’énoncé de cette très timide autocritique, est comprise sa limite. Une double limite, en vérité. D’abord parce que l’emportement de « beaucoup de journalistes » est justifié dans sa présentation même : ils étaient « effarés par les arguments populistes et démagogiques ». Ensuite et surtout parce que les arguments rationnels, quand ils s’exposent sur le Net, n’ont qu’une fonction d’ « alerte » et de « défouloir » : il revient encore et toujours aux journalistes et à eux seuls de distinguer ce qui est rationnel et ce qui ne l’est pas…

… Sur France Culture par exemple, où il est rationnel de présenter ceux qui critiquent les médias et les journalistes sans avoir reçu l’autorisation préalable des professionnels de la profession comme un ramassis de poujadistes haineux et complotistes, à la façon des antisémites et des racistes.

Tout cela avant qu’entre en scène, au cours de la même émission, l’un des plus grands spécialistes de la dénonciation par amalgame : Laurent Joffrin.

Henri Maler

Notes

[1] Egalement journaliste à Charlie Hebdo, éditorialiste au Monde et cofondatrice de la revue ProChoix.

[2] Passons sur un détail : il faut sans doute comprendre que la haine transforme son objet en bouc émissaire.

[3] Et ce serait cet amour du métier et ce souci de la précision qui expliqueraient que « des » journalistes résistent : « C’est ce qui explique pourquoi des journalistes, sous opinions par ailleurs très variées, voire opposées, peuvent se retrouver dans l’allergie à la pensée bouc émissaire en vogue sur Internet. » Dans l’allergie à la pensée bouc émissaire ou dans le refus de toute critique… animée par le souci de la précision ?

[4] Dans l’édito paru dans Charlie Hebdo le 10 janvier 2001 : « A part ceux qui ne l’utilisent (Internet) que pour bander, gagner en bourse et échanger du courrier électronique, qui est prêt à dépenser de l’argent à fonds perdus pour avoir son petit site personnel ? Des tarés, des maniaques, des fanatiques, des mégalomanes, des paranoïaques, des nazis, des délateurs, qui trouvent là un moyen de diffuser mondialement leurs délires, leurs haines, ou leurs obsessions. Internet, c’est la Kommandantur du monde ultralibéral. C’est là où, sans preuve, anonymement, sous pseudonyme, on diffame, on fait naître des rumeurs, on dénonce sans aucun contrôle et en toute impunité. Vivre sous l’Occupation devait être un cauchemar. On pouvait se faire arrêter à tout moment sur dénonciation d’un voisin qui avait envoyé une lettre anonyme à la Gestapo. Internet offre à tous les collabos de la planète la jouissance impunie de faire payer aux autres leur impuissance et leur médiocrité. C’est la réalité inespérée d’un rêve pour toutes les dictatures de l’avenir. »

[5] « Aujourd’hui, dit-elle, l’internaute possède sur le journaliste un avantage qui ne sert pas forcément le débat public, en un clic anonyme, le moindre redresseur de torts peut mentir, tronquer et insulter sans avoir à se justifier. » Comme si les journalistes étaient les seuls à payer le prix d’un accès libre à des « forums » qui servent trop souvent de crachoirs. Comme si, surtout, on ne trouvait pas en grand nombre sur les forums des critiques justifiées, sans mensonges, ni citations tronquées, ni insultes. Seulement voilà : le « souci de la précision »…


Jeudi 12 Février 2009

Les vEmpires

http://www.alterinfo.net/La-loi-martiale,-le-plan-de-sauvetage-financier_a29455.html

Que l'on consulte cet article. Il est rédigé par un ancien diplomate canadien. Quelqu'un qui connaît les coulisses du pouvoir. Que nous explique cet universitaire? Que les transitions présidentielles servent à contraindre le nouveau président élu à suivre la voie des intérêts oligarchiques. En gros, ces intérêts oligarchiques pencheraient vers le républicanisme, puisque le nouveau président est contraint s'il est démocrate, alors qu'il est soutenu s'il est républicain.
Une autre précision est des plus pertinentes. Concernant Kissinger, qui est un K bien plus marquant que le cas Kouchner de France. A quand une enquête de Péan sur Kissinger? Quoi qu'il en soit, Kissinger était déjà conseiller sous Johnson, le trouble président démocrate qui succéda à JFK assassiné. On murmure que Johnson faisait partie de la conjuration (conjuration longtemps déniée et aujourd'hui largement reconnue).
On connaît la rengaine : Kissinger a trahi les démocrates qu'il conseillait pour tuyauter les conservateurs de l'administration Nixon. Plus tard, Kissinger le secrétaire d'État et Prix Nobel de la Paix sera fortement soupçonné d'avoir trahi Nixon en étant indirectement impliqué dans l'affaire du Watergate. Kissinger se sert ainsi des trahisons, des complots et des coups tordus pour affaiblir les politiciens et s'en servir comme boucs émissaires et fusibles. Comme paravents aussi.
Pour le compte de qui agit Kissinger? Il serait fortement simpliste d'estimer que Kissinger agit pour ses intérêts et qu'il est le maître du monde. Il en va de même avec la croyance que les sionistes dominent le monde. Les juifs sionistes et les chrétiens sionistes fanatiques, certainement pas. Ceux qui manipulent les sionistes, certainement. Ce sont les mêmes qui manipulent les sionistes et qui manipulent Kissinger (sioniste convaincu et extrémiste). En ce sens, l'on peut dire que Kissinger est le laquais et le valet de ces intérêts, qui sont les intérêts de l'oligarchie. Kissinger est le représentant diplomatique, le conseiller et l'expert de ces milieux. La compétence de Kissinger est diplomatique dans la mesure où elle est sécuritaire.
Ancien directeur du NSC, Kissinger diplomate ne ce que sa compétence s'exprime dans les questions stratégiques d'ordre sécuritaire. On se souviendra que Kissinger est soupçonné fortement d'avoir conspiré dans le 911 et qu'à l'aune d'un pareil soupçon (étayé), il conviendrait de se demander de quel type de sécurité il s'agit.
Sécurité : pas la sécurité des nations ou des peuples que Kissinger méprise. La sécurité des factions. Des factions de l'oligarchie. Kissinger n'est jamais que le représentant des factions oligarchiques financières. Comme tel, il n'a jamais vraiment quitté la scène depuis ses débuts dans les années soixante. Il est intéressant de constater que Kissinger est l'employé explicite des intérêts Rockefeller, dont la puissance dépasse de très loin l'apparence somme toute assez modeste. Les Rockefeller appartiennent typiquement à l'oligarchie financière américaine, dont le siège se situe symboliquement à Wall Street, mais pourrait également être déplacé dans le même temps à Chicago, temple de la pensée ultralibérale et du soutien au régime de Pinochet.
Kissinger a joué un rôle majeur dans ce soutien, ce qui montre que les intérêts oligarchiques financiers ne fonctionnent que parce qu'ils sont à la tête de la diplomatie et des questions stratégiques. Qui dit stratégie implique le contrôle de l'armée. Finalement, le 11 septembre 2001 ne fut que la réplique d'un autre sinistre 11 septembre, chilien celui-là. Peut-on penser que c'est un hommage pervers et historique qui poussa les planificateurs du 911 à retenir une date chargée d'émotion et pour eux de succès?
Les Rockefeller ne sont pas plus les fantasmatiques maîtres du monde que Kissinger. Par contre, Kissinger est le représentant des intérêts Rockefeller depuis les années soixante. Il a ainsi collaboré au Rockefeller Brothers Fund et il appartint en tant que secrétaire d'État à l'administration Ford, dont Nelson Rockefeller était le Vice-Président. Par la suite, il collabora avec David Rockefeller, le banquier de la Chase Manhattan Bank, dont la fortune est de très loin inférieure à l'influence effective dans les milieux des affaires et dans les clubs de pensée qui servent de prétexte et de caution intellectuelles à l'oligarchie financière et la mentalité impérialiste.
On retrouve ainsi les complices David et Henry (orthographe anglaise s'il vous plaît) dans de nombreux think tanks.
- Le CFR, qui est le lieu de décision de la politique étrangère américaine et qui a pour spécialité depuis la Seconde guerre mondiale de réécrire l'histoire du côté des vainqueurs, soit des intérêts oligarchiques.
- Le Bilderberg, qui fut créé par David Rockefeller, le prince Bernard de Hollande (un ancien officier nazi) et d'autres protagonistes du même tonneau (oligarchique).
Deux exemples qui pourraient être assortis d'une multitude d'autres illustrations, notamment la Trilatérale, qui fut fondée par Rockefeller David, Brzezinski et Kissinger. Au fait, Brzezinski est le conseiller inspirateur d'Obama.
Contre ceux qui pensent que l'oligarchie fonctionne sur un modèle aristocratique classique, avec des dominateurs et des maîtres, je rappellerai que le modèle de l'identité immanentiste suppose l'éclatement, le morcèlement et la différance. Autrement dit, le milieu de l'oligarchie n'est pas un milieu uni et homogène, forcément d'accord sur tous les points et soumis au même prince des ténèbres cachés.
A chaque fois que l'on soulève le problème du complot en démocratie et que l'on parvient à la question cruciale de l'oligarchie (et du nihilisme en ontologie), la propagande oligarchique discrédite l'analyse en présentant un modèle de complot fou et simpliste. C'est ainsi que le complotiste (ce qui met en lumière un complot) aura forcément une vision politique simpliste et folle, selon laquelle les comploteurs sont toujours les mêmes et toujours d'accord. C'est exactement l'inverse qui est vrai.
Si les comploteurs existent bel et bien, les exemples historiques pullulent, ils ne sont d'accord sur rien et ils ne maîtrisent pas le complot qu'ils ont intenté et qu'ils croient dans leur grande folie ou leur égarement comique susciter pour changer le cours des choses. Le milieu de l'oligarchie financière n'est pas une structure pyramidale qui serait ainsi inféodée in fine à la famille des Rockefeller aux États-Unis.
On retrouve énormément de dynasties financières, sur le modèle des soap feuilletons comme Dallas ou Santa Barbara, qui font du sensationnalisme à partir de la connaissance que les scénaristes ont de la société américaine et du milieu des affaires. Mais on retrouve toujours des individus dont l'identité est toujours incomplète ou morcelée. Ils expriment à leur corps défendant l'inverse de leur fantasme de toute-puissance. en tant que mentalités de l'oligarchie, ils aimeraient dominer, se situer au-dessus de la mêlée humaine.
Chacun est dépendant des autres et aucun en peut vraiment présenter la structure de l'identité complète. Ils se trouvent victime du syndrome de Dracula ou des vampires, qui ne peuvent vivre normalement et qui sont condamnés à vivre de nuit et à obéir des règles extrêmement strictes et préjudiciables. Derrière leur aspect tyrannique et nuisible, ces êtres mutants expriment en fait le châtiment qui s'attache aux semelles de ceux qui veulent remplacer les lois du réel par celles de leur désir.
On passe de l'identité classique et assumée à l'identité nihiliste et différante. Il n'est pas question de passer d'un extrême à l'autre. De verser dans l'insignifiance des Rockefeller après avoir soutenu leur omnipotence. Ni l'un, ni l'autre. Les Rockefeller sont emblématiques de l'oligarchie américaine. Ils représentent par leur fortune, leur nom et leur gloire une parte de l'histoire américaine, du capitalisme et de la réussite.
D'un côté, les Rockefeller sont omniprésents dans l'histoire de l'oligarchie depuis le siècle, de John D. à David, en passant par la Chase, l'ONU, la Trilatérale, Kissinger, etc. De l'autre, il est certain que dans la mentalité du déni (qui est la définition de l'oligarchie travestie en démocratie, de l'oligarchie qui ne peut prospérer que sur le lit de la démocratie, comme le pirate ou le parasite ne prospèrent que dans le nid des institutions), les noms qui sont mis en avant ne sont pas les plus influents.
Est-ce la raison pour laquelle on retrouve si souvent les Rockefeller dès qu'on se pique de comprendre les rouages et le fonctionnement de l'oligarchie américaine? En tout cas, David Rockefeller est partout et Kissinger aussi. Quant aux enfants, on les voit peu, si bien qu'on peut supposer que leur influence est soit inexistante, soit s'exprime par le truchement de la philanthropie et de l'engagement caritatif. Notamment avec la question de l'écologie, qui permet sous couvert de sauver la planète de renforcer l'emprise oligarchique et d'imposer la politique malthusienne (entériner le déclin de l'homme par l'exigence écologique).
On pourrait ainsi sans peine ajouter le nom d'autres dynasties plus discrètes de la vie industrielle et financière américaine. De la vie oligarchique. C'est ainsi que les amis de LaRouche dénoncent souvent les menées de Shultz, le parrain de l'administration W., ou de Rohatyn, le banquier de Lazard, un démocrate pur jus. Cette myriade disparate de noms et d'identités incomplète suffit à contredire une bonne fois pour toutes les arguments (de mauvaise foi pour toutes) selon lesquels les dénonciateurs de complots verraient de manière hallucinatoire des complots partout sous prétexte que les complots ne peuvent être fondés sur les accords, l'unité, la communauté, etc.
En réalité, l'oligarchie est un monde de requins, de crocodiles ou de caïmans. Les Rockefeller en sont ainsi qu'une influe,ce, non négligeable, de l'oligarchie, version américaine. Evidemment, les Rockefeller sont puissants parce que l'oligarchie américaine est puissante. Le symbole Wall Street (incomplet lui aussi) en atteste. Kissinger est l'homme de main de cette faction de banquiers qui s'agitent autour des Rockefeller. De ce fait, Kissinger n'est pas le valet de l'oligarchie unifiée, mais le valet d'une faction oligarchique, il est vrai puissante. Particulièrement élitiste et symbolique de ce qu'on nomme les WASP.
Maintenant, si l'on examine le lien entre le mondialisme comme idéologie perverse, la mondialisation comme phénomène historique recoupant le mondialisme, il appert que l'oligarchie est par essence liée au mondialisme. Il suffira de citer le concept de Nouvel Ordre Mondial, qui est l'expression de ce mondialisme débridé. L'oligarchie financière n'est pas cantonnée aux États-Unis. Une fois que l'on a compris que Kissinger représentait des intérêts américains et atlantistes, regroupés symboliquement (et hâtivement) sous le nom de la légende Rockefeller, avec le ténébreux et répugnant David, il faut comprendre les liens entre les oligarchies mondialisées.
Les oligarchies ne remontent pas, tels les fils de la toile, vers les États-Unis et les intérêts Rockefeller. Ces intérêts existent bel et bien, mais outre qu'ils sont extrêmement diversifiés et disparates, ils dépassent de loin les factions américaines. En fait, la seconde illusion, après l'illusion de la domination sioniste, consiste à croire que ce sont les factions oligarchiques américaines qui dominent.
En réalité, ce sont toujours les plus exposés qui sot les moins influents. C'est ainsi que les Israéliens sont les pantins manipulés de ce système oligarchique. Restent à savoir qui sont les manipulateurs des pantins - les marionnettistes. Les Américains sont une options trop courte. Comme les Rockefeller sont un raccourci présomptueux. A fortiori Kissinger, qui exprime plus le reflet d'une mentalité et qui est el conseiller de cette mentalité.
Le conseiller principal? Pas même. Un conseiller influent seulement. J'en veux pour preuve le discours que Kissinger émit à Chatham House. Le RIIA est le pendant anglais du CFR américain. On pourrait estimer selon la grille de lecture biaisée précédente que c'est le CFR qui inspire le RIIA. Eh bien, pas du tout! C'est le CFR qui est inspiré par Chatham House. Kissinger en 1982, au moment où il a passé la main et où il acquiert le pouvoir de l'ombre, qui est plus important que le pouvoir en pleine lumière, se rend à Chatham House prononcer un discours historique, dans lequel il fait allégeance aux factions financières nées de la mutation de l'Empire britannique.
Kissinger est un agent britannique, si l'on comprend que désormais le coeur de l'Empire postimpérialiste se nomme la City.
Dès lors, il faut relier les agissements de Kissinger à l'oligarchie dont le centre se tient à la City de Londres - et non à Londres en tant que capitale du Royaume-Uni. Kissinger est un agent de l'oligarchie britannique aux États-Unis. si l'on voulait s'amuser à situer Kissinger, on pourrait oser qu'il dépend étroitement d'un Bernard Lewis comme inspirateur de la politique diplomatique oligarchique. Il serait temps de comprendre à quel point Kissinger est un valet et un fantoche.
On approche de la réalité quand on relie Kissinger aux cercles oligarchiques américains en connexion avec les cercles britanniques postimpérialistes, dont Chatham House est le porte-voix et le porte-étendard. Encore faut-il comprendre que la City comme symbole (et ses excroissances parallèles comme les paradis fiscaux et les produits dérivés aux noms exotiques) est el symbole de la mutation postcoloniale et postimpérialiste dont le cent de gravité historique se trouve sur le Vieux Continent.
Ce n'est pas que l'Empire britannique soit inférieur, tant s'en faut. C'est que les factions financières postimpérialistes se trouvent sur l'ensemble du Vieux Continent et ont des structures très précises chaque fois que des Empires classiques et politiques ont eu lieu. C'est ainsi qu'il serait négligent d'oublier que l'Empire français a vu le jour et a connu des jours florissants. L'existence avérée de la Françafrique atteste de la mutation effective de l'Empire politique en factions impérialistes d'ordre économique et financier.
C'est ainsi que l'on peut regrouper dans le Nouvel Ordre oligarchique mondial (il manque au NOM breveté la précision de l'oligarchie) des intérêts de factions qui sont issus des Empires modernes et politiques et qui sont la mutation impérialiste vers des factions impérialistes, soit la forme mutante d'empire financier et économique. Dans le fond, il s'agit d'une réduction derrière le processus décrit de mutation.
Qui sait? Kissinger se rend-il compte qu'il est le sous-traitant diplomatique de factions qui ne sont pas seulement des factions anglo-saxonnes, comme il aime à le rappeler, mais des factions réellement mondialistes, dont certaines expriment directement l'écho de l'Empire français. Je pense notamment à l'influence de Rohatyn en tant qu'ancien banquier de Lazard, mais aussi à des intérêts allemands ou italiens - notamment. C'est ainsi que Kissinger a ouvert un bureau de renseignements privés qui travaillent concrètement à assurer la liaison entre les renseignements oligarchiques américains (dont l'emblématique Kroll Associates, mais aussi Mac Larty Associates) et les factions oligarchiques du Vieux Continent.

mercredi 11 février 2009

La rage du naufrage

"Vous cherchez seulement à avoir une meilleur chaise sur le Titanic!"
Lyndon LaRouche, discours du 11 février 2008, à propos des autruches chargées de gérer la crise systémique actuelle.

Survie de l'agonie

Bon, maintenant, ça suffit. Ca suffit, on gueule! On se moque de nous. Nous sommes en train de crever la langue à l'air et l'on nous explique que ce n'est ma foi pas si grave, surtout si l'on s'applique à oublier. Penser à des choses plaisantes, totalement privées, comme une partie de pétanques ou un bon match de foot. Je m'étais rendu compte depuis un petit bout de temps de cette curieuse manière de panser, mais se dépenser à ce point, en vain et contre tout, c'est impressionnant. Rue 89 est un site d'information qui se veut original, impertinent et contestataire. Normal, c'est un site qui entend incarner le vent de la liberté qui souffle sur Internet, le nouveau média qui monte et qui finira inexorablement par croquer les anciens médias, comme l'imprimerie a remplacé les anciens moyens de diffusion d'écriture.
Évidemment, Rue 89 entend être rapidement, et même tout de suite, un média sérieux, reconnu, officiel, institutionnel, la transposition du média classique dans le nouveau "média Internet". Il serait temps de démasquer ce genre de "média Internet" : en gros, ce n'est pas parce qu'on se trouve sur Internet qu'on est forcément plus crédible. Rue 89 n'est pas plus crédible, ou plus libre, que les médias officiels dits classiques, parce que Rue 89 se contente d'égratigner la surface et la superficie du système sans jamais toucher un tant soit peu à la profondeur. Encore moins au coeur - du système!
Dommage pour le thème du 911 : le 911 révèle précisément le coeur du système occidentaliste et immanentiste, soit son fonctionnement intime et dénié. Raison pour laquelle ceux qui éludent le sujet 911 au motif que ce n'est qu'un gros attentat passé ou une catastrophe de plus (seulement trop médiatisée parce que survenue sur le sol de l'hyperpuissance américaine), ceux qui avancent que les conséquences du 911 sont plus importantes que le 911 lui-même sont à côté de la plaque : ils ne font au fond que protéger le système auquel ils appartiennent et qu'ils constituent.
Explication de la résistance irrationnelle et intrigante que suscite le 911 à reconnaître la vérité (la version officielle est fausse) : le 911 pour être démont(r)é supposerait que l'on démont(r)e le système. Ceux qui attendent la vérité dans le 911 ne se rendent apparemment pas compte que la vérité sur les commanditaires du 911 ne peut pas survenir avec le système qui a engendré le 911 (et les commanditaires du 911).
Ce paradoxe surréaliste reviendrait à attendre d'un criminel qu'il soit nommé comme juge et qu'il manifeste l'impartialité ahurissante (et surhumaine) de se condamner pour le meurtre dont il est coupable! Les contestataires de la version officielle du 911, improprement (et inconséquemment) surnommés complotistes ou conspirationnistes par les propagandistes du système, ne se rendent pas compte que leur revendication légitime ne reviendrait pas à améliorer le système ou à le laver de ses brebis galeuses - les commanditaires du 911, qui se tapissent au coeur du système occidental.
Leur exigence reviendrait exactement à détruire le système : détruire le 911 revient à détruire le système. Souvent, ces contestataires sont eux-mêmes des partisans du système. Leur revendication partielle (à propos du 911) n'est donc pas en adéquation avec leur conception générale du réel et de la politique. Et leur espoir de parvenir à la vérité n'est pas tant illusoire en tant que tel (tant s'en faut) qu'utopique par rapport à leur conception du système.
Il est totalement utopique d'estimer que l'on peut imposer la vérité du 911 avec ce système présent. L'exigence de vérité concernant le 911 ne peut aller de pair qu'avec le changement du système présent, soit du système immanentiste. Tant que l'on bidouillera avec des réajustements et des raccords, on pourra améliorer provisoirement le problème, mais le problème reviendra : les mêmes causes engendrent (peu ou prou) les mêmes effets. Les causes immanentistes engendrent des effets immanentistes.
Il est dès lors parfaitement évident que le mensonge systémique portant sur le 911 n'est pas seulement explicable par la mauvaise foi ou la perversité d'un système exsangue et à bout de souffle (en atteste la crise actuelle, qui est gravissime et irrémédiable). Le mensonge s'explique bien plutôt si l'on prend en compte que le système se suiciderait ou accepterait de mourir s'il acceptait l'évidence de son mensonge sur le 911.
Que l'on ne s'y trompe pas : le 911 est un évènement systémique. C'est un évènement d'une portée inouïe. C'est un évènement métaphysique. C'est un évènement ontologique. C'est un évènement religieux. Comprend-on ce que signifie le phénomène? Le 911, ceux qui ont fait s'effondrer les Tours ont abattu le système que symbolisaient ces tours. L'ironie emplie de drame réside dans l'identité des criminels. Si les auteurs étaient des islamistes, on pourrait expliquer leur geste par la haine de l'Occident.
Mais les auteurs sont bien plus occidentalistes qu'antioccidentalistes - et parfois tout à fait occidentaux : ils ont donc procédé à un suicide en voulant procéder à un sacrifice salvateur. En voulant sauver leur système, ils ont détruit leur système! C'est un geste aussi terrible que cocasse. Dérisoire en ce qu'il nous montre que notre lucidité et notre intelligence du reél sont des plus limitées.
On peut même discerner un châtiment divin ou surhumain dans ce geste désespéré et suicidaire. Comme si la punition qui attendit les dominateurs du système libéral et capitaliste était la pire de toutes : s'infliger soi-même la punition. Punition maximale et sulfureuse : le suicide. Le suicide perçu comme le salut désespéré. Curieuse manière de se sauver que de se suicider. C'est ce que font d'ordinaire les gens acculés au désespoir le plus violent, à ce que l'on nomme pudiquement la dernière issue.
On entend souvent que le suicide résulte d'un geste inconsidéré. Je ne veux pas juger de ce geste sans tenter de le comprendre, voire de respecter ce qui peut en être respecté. Montrons-nous au moins humble face à un drame qui peut toucher n'importe qui et qui dépasse forcément tout le monde. Mais j'aimerais pour m'interrompre (provisoirement!) revenir à la mauvaise foi inacceptable que les contestataires et les esprits épris de vérité diagnostiquent dans le mensonge systémique concernant le 911 : il ne s'agit pas de mauvaise foi. Les enjeux sont bien plus importants et dépassent de très loin la mauvaise foi. Il s'agit de survie.

Pour ceux qui souhaitent constater les mensonges de Rue 89, je conseille le travail sérieux de Reopen de critique et de démystification. Ce n'est pas que tout soit parfait, mais enfin, c'est déjà largement supérieur à ce que les étudiants-journalistes ont pu pondre, sous la direction (dés)orientée et partiale des sieurs Dasquier et Riché, des journalistes très orientés, notamment sur le 911. On étudiera notamment le recyclage de journalistes du journal bobo-libertaire Libération dans le média Internet et le fait prévisible que l'idéologie consternante de Libération, passé du gauchisme à la finance (le journal est la propriété de Édouard de Rothschild), se reporte sur le site formaté de Rue 89. Dans les deux cas, il s'agit de fausse libération.
http://news.reopen911.info/

mardi 10 février 2009

Copération

L'observation de cette rencontre filmée entre Copé et deux jeunes activistes du mouvement WeAreChange Paris est fort instructive. Elle met en scène ce que sont les think tanks et autres clubs plus ou moins sélects, plus ou moins privés, plus ou moins influents. On nage en pleine atmosphère feutrée d'ambiance anglo-saxonne. A chaque fois, il s'agit de concilier le domaine des idées avec l'action politique. Les penseurs sont devenus des experts, dont Nicole Bacharan est l'illustration emblématique dans la vidéo. Bien entendu, des Bacharan existent par douzaines dans le milieu des experts atlantistes. L'identité immanentiste incline à la reproduction mimétique et à l'incomplétude fragmentaire.
Bacharan est une politologue (parmi tant d'autres) qui intervient fréquemment dans les médias en tant que spécialiste des États-Unis. Comme telle, elle passe pour objective, pour impartiale et pour désintéressée, un peu comme le scientifique qui ne donnerait que des résultats indépendants de son désir ou de sa volonté. D'ailleurs, on notera que la politologie se veut une science humaine, soit la version analogique de la science rapportée à l'étude de l'homme. Prétention fort contestable de prétentiarde fort contestée!
Pourtant, Bacharan est tout sauf objective et désintéressée. A l'instar de ses collègues experts, elle présente des options idéologiques très marquées et très partiales comme le résultat d'une méthodologie impartiale et objective. Sans doute pour y exposer ses résultats décapants, Bacharan fait partie de multiples clubs et think tanks explicitement atlantistes. Est-ce cela, l'impartialité? Proche du Hudson Institute (par l'intermédiaire du club de Copé), elle participe justement à Génération France, fondé en 2006, et à la Hoover Institution de l'Université Stanford chère à DSK et Condoleeza Rice (Californie). Autant dire que Bacharan est proche des cercles néoconservateurs (ou affiliés) américains et que la moindre des choses serait de la présenter comme une experte fortement engagée idéologiquement, tout sauf impartiale et objective.
Plus choquant est le fort probable mensonge de Bacharan chez Calvi : il est hautement incroyable que Bacharan ne soit pas au courant de l'existence du Groupe Bilderberg, alors que son complice Copé en est (comme dirait Proust). Copé dit qu'il y est. Le Groupe Bilderberg est (encore) un club mondialiste qui prétend regrouper, en gros, les dirigeants les plus influents de ce monde. Sans verser dans l'exagération qui consiste à attribuer à cette réunion annuelle une toute-puissance politique, remarquons simplement qu'il n'est pas démocratique que ce genre de réunions ait lieu en privé, voire en catimini. C'est ce qu'on appelle une dérive oligarchique symbolique de la mondialisation et de ce que signifie vraiment la mondialisation.
Est-ce la raison pour laquelle Bacharan, Jean-François Kahn ou Calvi font semblant de ne pas connaître ce qui est facile à découvrir et ce qui ne peut pas leur être inconnu? Quelle ignorance crasse de la part d'experts, qui, outre qu'ils sont des superspécialistes totalement stéréotypés et prévisibles, se montreraient pour le moins incultes et déphasés s'ils ignoraient vraiment le Bilderberg? Concernant le cas Bacharan, cette participante de clubs franco-atlantistes présente fort peu de chances d'ignorer l'existence d'un club illustre et confidentiel, à la réputation sulfureuse, dont ses proches font partie et dont elle est proche pour partie.
Sans parti-pris. Pour une politologue spécialiste des relations franco-américaines, ignorer le Bilderberg, c'est comme pour un historien de la philosophie ignorer l'existence d'Aristote... Bacharan fait ainsi partie de la French American Foundation, encore un think tank créé pour rapprocher les élites franco-américaines autour de l'idéologie atlantiste la plus évidente. Notre politologue américaniste, en fait atlantiste, est membre de nombreux think tanks atlantistes et elle ignorerait l'existence d'un des plus prestigieux clubs d'obédience atlantiste?
Au passage, on appréciera le glissement de sens entre atlantisme et américanisme : comme si l'un impliquait l'autre et vice versa... Le vice versa et verra : Bacharan serait-elle avant tout spécialiste des milieux atlantistes et non de l'histoire et de la politique américaines? Que l'on consulte cet article sur la FAF de Pierre Hillard et que l'on dénonce ce qu'il comporte de faux ou d'erroné.
http://www.voltairenet.org/article146888.html
Si l'on récapitule le parcours de Bacharan, on a affaire à une experte atlantiste de haut vol qui refuse de reconnaître son orientation idéologique atlantiste et qui se présente comme impartiale. Notre politologue participe pourtant à des séminaires et à des colloques très orientés politiquement. Le Hudson Institute se signale par son engagement aux portes de l'extrême-droite, notamment avec ses idées contre l'islamisme et le développement de l'Islam non laïc/occidentaliste (également dans le domaine de l'agriculture et de l'agro-alimentaire, où les experts du Hudson, financés par Monsanto, sont opposés à l'agriculture biologique). Le Hudson est proche de la RAND Corporation, le think tank stratégique qui exprime les préoccupations du complexe militaro-industriel américain et qui eut le privilège de prévoir un scénario assez proche du 911. On le voit, le Hudson est fort bien introduit...
Bien entendu, les préoccupations stratégiques et sécuritaires du Hudson recueillent les louanges du docteur et docte diplomate Kissinger, qui a de quoi apprécier, en bon oligarque, le programme. Les noms des experts du Hudson sont éloquents : l'ancien vice-président Quayle, Bolton, Feith, Libby, Perle... Nous nageons dans le néoconservatisme le plus dur et le plus pur et dans le milieu d'où le 911 a émergé, à l'image d'une pieuvre tentaculaire et hideuse.
Perle est surnommé le Prince des ténèbres et j'ai peine à concevoir Kissinger sans le rapprocher d'un croisement improbable entre le diable et un mafieux. Qui est l'associé de l'autre? Les mécènes philanthropes du Hudson appartiennent au giron des industries agro-alimentaires, chimiques et pharmaceutiques : DuPont, Monsanto, Sandoz, Procter&Gamble... Les conseillers sont-ils les payeurs?
Autant dire que l'on pointe le lien organique et consubstantiel entre l'oligarchie financière/industrielle et le néoconservatisme politique. Bacharan est une passerelle de ces courants atlantistes et néoconservateurs en France. Est-ce ce qu'elle veut signifier à son tour quand elle affirme que les réunions de Génération France et la collaboration avec le Hudson sont des soirées très ouvertes, sans aucune langue de bois et où l'on peut appeler les choses par leur nom?
Est-ce se montrer ouvert que de militer explicitement avec les cercles néoconservateurs? Est-ce faire preuve de liberté et de libération que d'intervenir dans les cercles atlantistes? Bacharan discrédite sa réflexion en mêlant ainsi pensée et propagande. Sa partialité au nom de l'impartialité mérite qu'on appelle un chat un chat : notre politologue est une propagandiste de l'atlantisme le plus pragmatique et conservateur, pas une chercheuse ou un esprit curieux. Est-ce se montrer ouvert et sans langue de bois que de plancher sur des programmes antiislamistes, qui ne manquent jamais de virer au moins insidieusement à l'islamophobie fort à la mode depuis le 911 et la guerre contre le terrorisme?
D'ailleurs, notre politologue émérite se rend-elle compte qu'elle a pris le 911 une position similaire au lyrisme décalé de son camarade de parcours Colombani, lui aussi membre coopté de la FAF? Tous deux n'ont-ils pas déclaré être solidaires du peuple américain dans cette tragédie? Si nous somme solidaires de la souffrance du peuple américain, comme de toute souffrance, nous réfutons vigoureusement, à partir d'éléments factuels (et non idéologiques) irréfutables, la version officielle, notamment dispensée par ces clubs et cercles d'experts atlantistes.
Il est éclairant de constater que l'experte Bacharan (de la maison atlantiste) travaille main dans la main avec le politicien Copé. Au moins Copé ne cache-t-il pas son engagement atlantiste évident derrière l'impartialité méthodologique de sa réflexion. Copé est un membre éminent de l'UMP, soit un conservateur français, avec cette particularité qu'il se meut dans la mouvance atlantiste et financière du conservatisme. Avocat d'affaires, c'est un financier et un banquier qui sort de l'ENA et de Sciences politiques, comme Bacharan.
C'est aussi un juif (non pratiquant), généalogie religieuse instructive quand on connaît la proximité de l'atlantiste et du sionisme. Et surtout le fait immanentiste de sortir de la religion pour la dépasser. En militant cohérent et assumé, Copé n'a pas besoin de cacher son engagement idéologique. En conséquence, il ne présente pas les pertes de mémoire sélectives et inquiétantes d'une politologue comme Bacharan : il se rappelle bien de ce qu'est le Groupe Bilderberg puisqu'il en fait partie. Tout comme il fait partie du Siècle (encore un club, parisien et élitiste) et qu'il a fondé Génération France, club français atlantiste...
Fait saillant et révélateur, Copé présente le Bilderberg comme un club européen, alors que c'est un club aux ambitions mondialistes et atlantistes. Est-ce parce que dans le fond l'atlantisme est dirigé en sous-main par des élites oligarchiques du Vieux Continent? Copé commet-il un lapsus en indiquant que finalement les clubs atlantistes d'Europe ne recopient pas le modèle américain, mais que l'inspiration provient des cercles synarchiques nés sur le Vieux Continent à partir de la mutation des Empires coloniaux - et en particulier du modèle vénitien? Dans ce cas, pourrait-on supposer que le Bilderberg est inspiré par des clubs du Vieux Continent comme le Siècle en France?
En tout cas, Copé présente le Bilderberg avec une certaine désinvolture, voire certaines approximations... Le pire n'est pas là. Le pire est que notre Copé national, chef des députés UMP à l'Assemblée, présente comme si de rien n'était sa collaboration avec les néoconservateurs. Première déformation : Copé explique sans sourciller que la collaboration avec le Hudson Institute équivaut à la collaboration avec les Américains. Je ne savais pas que les Américains étaient des néoconservateurs ou pensaient tous comme les idéologues du Hudson Institute.
C'est à croire que dans sa mentalité, Copé conçoit les Américains de manière positive seulement quand ils lui présentent le modèle qui lui convient. C'est aussi ce que Copé fait avec la France, puisqu'il a la franchise d'intituler son club proche du néoconservatisme Génération France : est-ce à dire que la génération en France qui manifeste son caractère français est la génération qui verse dans le néoconservatisme?
Modèle néoconservateur dont on peut discerner sans trop d'effort la teneur oligarchique derrière les discours de façade, le club de réflexion français, parisien, hexagonal, la volonté d'ouvrir la pensée vers d'autres horizons, l'internationalisation... L'oligarchie, ce sont les financiers, les banquiers et les grands industriels du NOM, que l'on retrouve au Siècle ou derrière le Hudson (ou le Bilderberg). En parlant de Bilderberg, je note qu'on y retrouve le sémillant Kissinger, qui de sa voix cassée et monocorde nous indique la lumière diplomatique et stratégique, comme c'était déjà le cas (de manière plus lointaine et indirecte) concernant le Hudson...
Internationalisation? Deuxième déformation? Le mot est lancé : l'Internationale n'est pas vraiment le crédo de Copé. S'il se convertit au communisme, Copé va écoper. Ou écluser? En tout cas, cette internationalisation dans la bouche d'un politicien français proche des néoconservateurs et des atlantistes a un goût furieux et curieux de mondialisation. L'internationalisation version atlantiste signale la mondialisation ou la globalisation. C'est sans doute ce que Bacharan veut dire quand elle indique que dans ces clubs on peut appeler les choses par leur nom. Les choses par leur NOM, oui!
C'est la preuve que les deux projets sont proches et que tous les projets immanentistes visent la babellisation. La seule différence tient à la nature de la réunion ou de l'unicité : l'immanentisme tend vers l'unicité. Mais l'unicité progressiste promeut la perfection politique, soit la transformation du reél vers la perfection humaine. Le progressisme suppose que l'homme peut transformer le reél. Le pragmatisme postule que le réel est donné tel qu'il est et qu'il est parfait tel qu'il est. Nul besoin de le transformer. En sorte que l'internationalisation suppose la transformation du reél, quand la mondialisation prend le donné tel qu'il se présente.
Est-ce ce que ce pragmatisme désigne ce qu'entend Bacharan quand notre politologue américaniste se félicite de l'absence de langue de bois dans les conversations entre gens du club franco-américain? Pas de langue de bois signifierait ainsi : accepter le donné tel qu'il est. Le seul inconvénient avec ce genre de raisonnements, c'est qu'il infère d'un postulat indémontré à une conséquence déduite. Encore faudrait-il savoir : soit l'on a défini ce qu'était le reél; soit le réel n'est pas défini. C'est le cas.
En ce cas second, il est rigoureusement impossible de décréter que l'on se montre réaliste ou pragmatiste si l'on est incapable de définir le reél. Déduire sans définir, c'est réaliser un coup de force qui en logique consiste à outrepasser la démonstration et à considérer que le postulat équivaut à la démonstration. C'est ce que fait sans sourciller Bacharan, montrant à cette occasion l'illusion de supériorité dans laquelle se perdent les élites supputées de l'Occident. C'est aussi ce qu'ont fait les néoconservateurs au sens premier du terme, puisque leur coup de force s'est accompagné de quelques coups de canons, dont a pu mesurer depuis lors qu'il étaient aussi inutiles qu'irréalistes.
C'est le genre de mésaventure fâcheuse qui survient quand on se passe du réel pour agir. Et c'est l'occasion de rappeler un adage trop facilement oublié par ceux que le reél dérange : on passe toujours à côté du reél quand on s'en réclame - sans le cerner.