lundi 21 décembre 2009

Le Protocole des Sages de La Mecque

http://www.marianne2.fr/La-bonne-blague-Hortefeux-prime-pour-son-combat-contre-le-racisme_a183154.html

Si l'on parcourt cet article édifiant, un sioniste manifestement extrémiste décerne le prix de l'antiracisme (entre autres bons points) à un ministre français qui a abondé en mesures proches des thèmes nationalistes, sécuritaires, voire carrément fascistes (je pense à l'évocation du droit de la terre). L'islamophobie est devenue le cheval de bataille de ceux qui prétendent lutter contre le racisme et surtout contre l'antisémitisme. Une lutte contre un terme impropre ne saurait être qu'impropre. En particulier les nouveaux antiantisémites sont des censeurs qui entendent interdire la critique. En langage direct, on appelle cette conduite de la censure. C'est le programme un brin déconcertant de ce modéré de Pipes, qui explique sans sourciller que la critique contre Israël et contre le sionisme est d'ores et déjà antisémite.
Outre que l'emploi d'antisémitisme signale un véritable scandale sémantique, l'interdiction de critique ne fait que redoubler les ardeurs de critique. Au départ, les censeurs se félicitent du résultat et justifient par les critiques virulentes le bien-fondé de leur censure. Peu à peu, ils sont submergés par les critiques et finissent oubliés, discrédités et découverts - en tant que censeurs. Leur stratégie s'est retournée contre eux tellement leur mentalité est inepte. La censure se présente au nom d'une excellente raison morale. Ici, c'est la lutte contre le racisme, en particulier le conséquent antisémitisme. Cette excellente raison se trouve déjà déconsidérée par la mascarade sémantique. Une raison qui se fonde sur une erreur est une excellente mauvaise raison. Oraison des raisons.
Selon Marcel Proust je crois, la tache reparaît derrière les différentes auréoles. Cela signifie que les formes d'un processus identique diffèrent en fonction de leur existence. Dans le cas du racisme, le précédent de la Shoah justifie la culpabilité occidentale autour de la question des juifs. On a peur de recommencer les persécutions juives depuis l'abject précédent historique des nazis et de cette période fasciste. On oublie trop souvent que selon cette mentalité dévoyée, les juifs n'étaient que les premières têtes d'un cortège de condamnés qui appartenaient à la lie de l'espèce humaine.
En outre, en vertu de cette loi qui veut qu'un mécanisme identique se produise toujours sous un succession de formes différentes, il apparaît que :
1) le mécanisme du fascisme ne saurait revenir uniquement sous sa forme d'avant la Seconde guerre mondiale. En nos jours post-911, le fascisme se manifeste sous les attitudes ultra-libérales du fascisme financier et des politiques malthusiennes qui en découlent;
2) le mécanisme du racisme ne saurait revenir uniquement sous la forme unique de la judéophobie (terme valide qui devrait remplacer, sur le modèle de l'islamophobie, le terme impropre et confus d'antisémitisme). En nos jours post-911, jours de haine mondialiste où les normes sont la guerre contre le terrorisme ou le nouvel ordre mondial (écologico-terroriste?), le racisme ordinaire en terre occidentale vise (largement) plus les musulmans que les juifs. Pis, il tend à émaner des rangs extrémistes d'un certain type de sionisme lui-même instrumentalisé par les factions financières impérialistes d'obédience britannique.
Ce n'est pas un mince paradoxe que de considérer que parmi les anciennes victimes des persécutions antijuives, on recrute les meneurs de l'islamophobie ou du racisme antiarabes cristallisés notamment par la haine des Palestiniens. C'est vrai qu'au nom des lois du bouc émissaire, le bourreau s'acharne d'autant plus sur sa victime que cette dernière est innocente. Le bourreau est aussi très fréquemment une ancienne victime qui reproduit un schéma de violence dont il n'a pas su se départir.
Cas tragique de la pédophilie, où le pédophile est souvent une ancienne victime d'abus sexuels pédophiles. Sans comparer le racisme à la pédophilie, c'est le cas évident et nullement exceptionnel de certains juifs extrémistes sionistes qui au nom de la Shoah deviennent des bourreaux. Au passage, ils en oublient que l'opération qui consiste à se présenter comme victime au nom d'une filiation victimaire historique se nomme de la victimisation. Si l'on veut vraiment enrayer le cercle vicieux de la violence mimétique, on ne saurait être victime de père en fils.
Un exemple de dérapage? Vous avez dit dérapage dans les parages?

"11 mai :« L’Europe est complice du Califat qui vient ». 17 mai : « La France et le renouveau de l’Islam », dans lequel l’auteur s’inquiète de voir la France devenir une république islamique. Et surtout, le 11 septembre dernier : « Un cheval de Troie moderne : la doctrine islamique de l’immigration ». Il n’est plus question ni d’islamisme, ni de mosquées. Seulement d’immigration musulmane: « un projet insidieux vieux de 1 400 ans, de conquête et de domination », conçu « pour dominer les sociétés non musulmanes et paver la voie à leur totale islamisation », selon une « véritable stratégie », destinée à « tromper la vigilance des occidentaux portés à croire que les musulmans qui émigrent, le font essentiellement pour des raisons économiques – pour améliorer leur sort ». Un véritable complot mondial, en quelque sorte. Remplacez dans ce texte le mot « musulmans » par le mot « juifs » et vous avez une copie conforme des Protocoles des Sages de Sion..."

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