mardi 12 janvier 2010

Espèce d'espace!

En attendant que les gens comprennent que l'Empire britannique existe sous forme de factions financières apatrides et aveuglées, dont le centre symbolique gît à la City de Londres, la vraie question du moment affronte le vrai intérêt du moment : comment sortir de l'ornière de l'impérialisme? Connexement : comment sortir de l'impérialisme moderne dont la spécificité tient dans l'impérialisme financier, c'est-à-dire monétariste? On domine en monétarisant?
On domine en spéculant? Quelle spéculation qu'une spéculation monétariste! Ça veut dire que le monétarisme est la spéculation immanentiste - selon laquelle le monde est fini, tellement fini qu'il est réductible au désir humain. Si l'on veut sortir de l'Hyperréel, il importe d'opposer la solution antimonétariste : dans l'état actuel des choses, il convient de revenir à la lecture de Leibniz. Contre le monétarisme qui estime que la création d'argent crée de la valeur, l'économie physique lie la valeur réelle à la production économique physique.
On ne sortira de l'impérialisme monétariste qu'en trouvant une option physique, antispéculative - au sens financier. Il est illusoire de chercher une solution dans les provinces attitrées de l'Empire britannique, soit en Occident. Le seul recours se situe dans la relation entre l'Occident et le Pacifique, en particulier dans la relation entre les puissances pacifiques émergentes et les États-Unis. Développer le continent eurasiatique est le nouvel enjeu. Sortir du monétarisme passe par l'option transpacifique. Et l'impérialisme, me direz-vous? L'impérialisme est vieux comme le monde. Il n'est pas spécifiquement monétariste, encore que la prégnance monétariste constitue toujours un fil rouge.
Le monétarisme est devenu la définition moderne de l'impérialisme, quand autrefois il en était un produit important, mais - mineur. Le seul moyen d'éradiquer l'impérialisme est contenu dans la définition ontologique de l'impérialisme, telle que la fournit notamment Aristote : le réel est fini. Seule une conception finie du réel peut amener à l'idée stupide et dépravée de l'impérialisme. Par définition, dès son avènement, l'impérialisme est assuré de disparition, car il repose sur une conception fausse du réel. Pour en arriver à une politique impérialiste, la conception ontologico-religieuse qui guide l'appétit inconséquent et déraisonnable de domination provient du nihilisme atavique.
Pour se montrer nihiliste, il faut une bonne raison. Nous la tenons en ce moment, nous la prolongions avec Nietzsche, nous la vérifiions avec Spinoza - pas pour rien un disciple radical de Descartes. Dans tous les cas, que l'on remonte à Aristote, aux sophistes, aux matérialistes pré-socratiques ou aux conceptions égyptiennes, mésopotamiennes, hindoues, le constat est le même : c'est en période de changement religieux que le nihilisme pointe le bout de son museau.
Quel changement? Quand le changement semble impossible, c'est-à-dire quand l'horizon de la représentation humaine semble épuisé et qu'il coïncide avec le réel. On connaît le symptôme du kantisme, qui pose un faux problème dans le prolongement de l'irrationalisme impérialiste de Hume. Moralité (religieuse) : pour que le monde de l'homme tourne, il convient que le réel excède la représentation. Pour que le réel excède la représentation, il importe que l'homme reconnaisse l'infini.
L'ordonnation de tout monde de l'homme est finie. De ce point de vue, la représentation est finie. Une représentation finie ne saurait coïncider avec le réel quand la définition du réel renvoie à l'infini. Cas d'un Platon. Cas bien entendu du monothéisme. Quand la représentation coïncide avec le réel, c'est la crise. Crise monothéiste aux temps d'Aristote, crise scolastique débouchant sur le protestantisme aux temps de Spinoza, crise laïque aux temps de Nietzsche, crise terminale aux temps de Rosset. En ces temps-là.
C'est quand un certain système en vient à être périmé que la coïncidence s'opère. La cadence s'accélère. Quand le changement d'importance devient nécessaire - c'est-à-dire quand il faut changer les axiomes d'un système donné, que ce soit au niveau logique, ontologique, artistique ou religieux. Le changement implique en fait que l'on repousse les limites du réel pour que le fini donné ne coïncide jamais avec le réel, en particulier avec la notion essentielle que doit porter le réel et qui diffère radicalement du donné : l'infini.
La définition de l'infini évolue au fur et à mesure que l'horizon de l'homme s'agrandit,
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mais le principe est que l'infini excède toujours le donné de telle manière que l'horizon paraisse infini. A chaque fois que le donné rejoint le réel, à chaque fois que l'infini est nié, à chaque fois qu'on le définit comme le néant, alors la crise systémique est proche. Le nihilisme point, l'impérialisme politique devient une force destructrice paroxystique et surchauffée. La casse est proche, la chasse approche. A l'époque de Platon et consorts, le tremblement vient du changement interne au transcendantalisme entre polythéisme et monothéisme. Aujourd'hui, le tremblement est vraiment de terre : c'est tout le tertre transcendantaliste qui est à changer.
Le seul moyen de sortir politiquement du transcendantalisme passe par le repoussement des frontières actuelles du monde de l'homme, et, en conséquence, du réel donné et exsangue. Concrètement, si l'on veut effacer la crise immanentiste et cesser l'impérialisme monétariste, le développement des échanges transpacifiques ne sera pas suffisant. Au mieux, ils constituent une propédeutique prometteuse. Si l'on veut en finir avec l'impérialisme monétariste qui gangrène la constante extension de l'homme, il faut en finir avec le concept débilitant de mondialisation qui encercle et enserre l'homme dans sa gangue terrienne jusqu'à promouvoir des conceptions dégénérées et dégénératrices comme la transparente décroissance.
Tu crois que l'homme croît quand il décroît? Seul moyen de sauver l'espèce : rompre avec les espèces. Seul moyen de sauver l'espèce : l'espace. Si tu veux que l'espèce paisse, espace le pèze. Pèse l'espace. Laisse passer l'espiègle. L'homme doit aller dans l'espace. C'est son nouvel horizon. Si l'on veut en finir avec l'impérialisme monétariste, l'espace seul permettra de repousser les limites humaines et de changer les axiomes périmés du système actuels. Et si l'on veut comprendre les nouvelles formes religieuses qui adviennent pour succéder au transcendantalisme :
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Servez-vous, tiens, c'est cadeau. Yes papa.

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