dimanche 24 janvier 2010

Pourquoi les crimes reviennent toujours

La dernière fois je suis tombé sur une recension de livre alléchante et prévisible.
http://ecodemystificateur.blog.free.fr/index.php?post/2018/01/02/Pourquoi-les-crises-reviennent-toujours
Je donne le lien de la recension critique, pas le titre de l'ouvrage, car c'est une propagande typique et prévisible en faveur du modèle néo-keynésien appelé à sauver le monde de la crise économique systémique qui sévit. A vrai dire, la recension pseudo-critique ne vaut pas mieux que l'ouvrage encensé. Pardon : recensé. Je m'y suis arrêté pour deux raisons :

1) Le livre empeste la propagande pompeusement baptisée du doux nom de néo-keynésien.


Quand je pense qu'on nous présente Keynes en Occident comme un progressiste en oubliant soigneusement de nous préciser quel type de progressiste il est : un progressiste impérialiste qui produit une théorie économique en faveur de son cher Empire britannique. Keynes manifesta avant la Seconde guerre mondiale de l'admiration pour la politique de Schacht, le ministre de l'Économie du Troisième Reich entre 1934 et 1937. Keynes travaille en faveur de l'Empire britannique, pas du progressisme authentique.
Quel néo-progressiste que celui qui milite aujourd'hui en faveur d'un Nouveau Keynes! Krugman est une sorte de représentant expert du courant impérialiste progressiste : bardé des plus prestigieuses distinctions, dont l'ineffable Prix Nobel d'économie 2008, il est une voix autorisée des factions financières de l'Empire britannique. Le Nobel (au passé si chargé) s'est définitivement grillé en remettant sa dernière attribution pour la Paix au néophyte belliqueux et atlantiste Obama.
Là n'est pas le signe le plus manifeste : dans l'article Wikipédia qui lui est consacré avec une forme de détachement complice, nous apprenons que notre bon Krugman a enseigné à la London School of Economics (l'antre des théories financières de l'Empire britannique) et qu'il appartient au groupe des trente, une organisation caritative désintéressée, financée par les cartels de la finance internationale et présidée par le monétariste P. Volcker (l'ancien président de la FED de 1979 à 1987 et récent directeur du Conseil pour la reconstruction économique d'Obama). Rien à voir avec le cinéma.
Arrête de te tourner des films! Vous êtes étonné par l'absence de clivage politique chez ces experts infaillibles et sentencieux? C'est normal : un Krugman est rien moins qu'un théoricien impérialiste progressiste stipendié par les factions financières impérialistes apolitiques et apatrides pour ajuster aux goûts du jour la politique impérialiste. Le goût du jour tournant autour de la crise systémique et de l'effondrement de l'Empire, Krugman plaide en faveur de mesures qui ne feront que progresser l'Empire : gouvernement mondial, commerce mondial, contrôle mondial des produits financiers...

2) Le livre propose rien moins qu'un monétarisme échevelé en guise de remède contre la crise systémique du libéralisme.


C'est logique dans la mentalité d'un impérialiste déguisé en progressiste. Le monétarisme est la mesure technique économique impérialiste fondamentale selon laquelle la création d'argent engendre la création de richesses effectives. C'est le centre de la théorie économique de Keynes. C'est aussi le cœur de la politique économique actuelle d'un Bernanke, lui aussi ancien professeur à la London School of Economics, qui y a gagné le sobriquet d'Helicopter Man en proposant d'arroser généreusement de devises les marchés financiers en cas de crise. On voit que les adages populaires ont toujours plus de lucidité que les jugements experts et savants.
C'est la politique prônée par les théoriciens impérialistes britanniques et c'est la politique suivie par les démocraties occidentales depuis le démarrage de la crise, dont on nous promet tous les six mois une fin imminente grâce à cette politique monétariste enfin adaptée et perspicace. On voit quel économiste novateur et intelligent est Krugman. Il reprend sans honte des faux remèdes qui non seulement ne fonctionnent pas mais en plus sont des recettes de grimoires impérialistes remontant aux Pères fondateurs du libéralisme britannique, Smith, Ricardo et Bentham. On y ajoute une pincée de von Mises, une louche de Friedmann et l'on se présente encore comme progressiste après cette entourloupe grossière?

Bien entendu la seule solution que Krugman présente pour la fin de la crise est une progression de mesures impérialistes, soit un accroissement de la destruction économique fardé en l'appellation vague et ambivalente de progrès. Quel progrès? Le progrès favorable au système en place ou le progrès comme alternative remplaçant ledit pouvoir? Dans le second cas, qui est la seule possibilité viable, ne cherchez pas en un Krugman des solutions. Ce type d'expert sert à rassurer les peuples ébranlés et craintifs en laissant entendre que des solutions internes existent et que des représentants distinguées travaillent ardemment en ce sens.
Krugman distille le poison le plus rance derrière des professions de fois fausses et encourageantes. La politique conservatrice et systémique du progressiste président Obama s'explique par le soutien de pareils garants. Le système est gangrené par une mentalité diffuse et prégnante qui empêche le bon sens de revenir et de rappeler qu'on ne ranime pas un grand corps malade, fût-il à la renverse. On peut à la rigueur prolonger son agonie. C'est ce qu'on fait actuellement avec le système économique international, sur lequel repose ce qu'on appelle la mondialisation.
Si l'on veut vraiment parvenir à un état de globalisation terrestre heureuse, il faut en finir avec le libéralisme impérialiste et il faut s'engager vers la conquête spatiale. Il faut en finir conjointement avec le règne croissant et orwellien de ces experts d'autant plus reconnus qu'ils sont médiocre et insignifiants, d'autant plus encensés qu'ils sont multiples et interchangeables, d'autant plus prestigieux qu'ils servent la même soupe aveugle et fade, des aristocrates de l'esprit qui minent la démocratie et empêchent que ce soient les citoyens qui gouvernent. Sinon nous aurons des médecins-empoisonneurs comme ce bon Docteur Krugman qui regretteront que les crises reviennent toujours dans le meilleur des mondes, le monde de l'impérialisme libéral et démocratique...
N'est-ce pas Aristote? N'est-ce pas l'oligarchie?

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