mercredi 17 mars 2010

La manie pue l'action


Ronaldo n'a rien perdu ! (24/02/2010)
envoyé par R9onaldo. - Plus de vidéos de sport professionnelle et amateur.

Vous avez aimé cette vidéo envoûtante? Oubliez-la. Le Brésil est aussi la grosse bulle financière qui monte.

Bon, on va gagner du temps. Alors que les bonnes gens d'Occident (on dira bientôt Occis-dent) passent plus de temps à suspecter le complotisme qu'à dénoncer les complots si destructeurs, alors qu'ils redoutent plus le piège officiellement éclairé que le piège du piège (le piège du pouvoir oligarchique), la plupart des coups tordus, des manipulations et des actions nuisibles le sont à ciel découvert, soit de manière non secrète.
Peut-être pas de manière officielle (criée sur les toits, comme les singeries d'Obama), mais de manière assez vérifiable. L'esprit critique des populations occidentales (les oligarques susurrent avec commisération la populace) se trouve tellement en berne qu'elles ne sont plus capables de vérifier banalement, de recouper les informations sans déformation, à une époque pourtant où Internet est l'outil idéal pour ce genre de pratique buissonnière et rapide. Il est vrai que l'attribution majoritaire d'Internet sert à mater des films porno sans interdit, sans payer et sans décoder. Sans déconner...
Au lieu de complots, parlons de manipulations. Les complots prospèrent en particulier en périodes de déclin. Nous vivons une période de déclin, mais les manipulations aussi s'accroissent durant ces tristes ères sans air - et surtout les manipulations permettent d'expliquer plus que les complots. Le secret accroît le danger de l'entreprise; quand la manipulation se fait au grand jour et prospère à l'air libre (quoique fort prisonnier des rets et des rots oligarchiques).
Qu'est-ce qu'un complot? C'est faire du mal à un tiers de manière cachée. Un complot d'État est le fait pour un élite oligarchique de faire du mal à la majorité (moutonnière et silencieuse). Qu'est-ce qu'une manipulation? C'est mentir pour dominer. La manipulation survient dans une conception oligarchique et impérialiste, où le réel est conçu comme un ensemble fixe et fini. Impossible de manipuler (et de comploter) dans une représentation ontologique qui comprend l'infini.
Il n'est envisageable de dominer que dans le réel circonscrit à un certain ordre baptisé donné. Impossible de manipuler sans croire que la domination est la clé de voûte du comportement humain. Les manipulateurs sont décelables parce qu'ils cherchent à dominer. Il est très difficile d'expliquer l'interprétation complotiste du fait des lacunes majeures mécomprises dans le complot. Il est plus plausible d'expliquer le phénomène de la manipulation par la grille d'analyse nihiliste (la domination dans un réel fini).
Nous nous situons dans un monde impérialiste (immanentiste). Rien d'étonnant et de détonnant à ce que les impérialistes abondent en manipulations, surtout à un moment d'effondrement : c'est quand l'impérialisme s'effondre que les impérialistes manipulent de plus en pus. La dégénérescence du processus de manipulation donne lieu à un accroissement des complots, qui traduisent l'effondrement de l'impérialisme (de stade terminal) et qui ne favorisent nullement les menées impérialistes (seulement la destruction des menées impérialistes).
La dégénérescence du processus impérialiste de manipulation est inscrite dans la conception dudit processus. Dans un univers fini, on commence par dominer (on manipule pour dominer); puis on réduit la quantité de manipulation disponible et l'on complote; on réduit, on réduit - on dégénère. Au final, on en est réduit à des coups tordus minables, vraiment minables. C'est ainsi qu'il faut comprendre la visite diplomatique du président brésilien Lula en Israël. Officiellement, Lula se pose en émissaire de paix. Une colombe face aux faucons.
Lula en colombe... On connaît la légende de ce grand syndicaliste ami du peuple et des masses et travaillant sans relâche pour l'idéal républicain du peuple brésilien. En réalité, Lula est surtout le symbole actuel du système oligarchique de facture anti-syndicaliste et synarchique. Le Brésil de Lula, loin d'avoir réduit ses inégalités, est devenu une gigantesque bulle spéculative sur le point d'exploser. Le Brésil de Lula est un attractif hedge fund - national et souverain. Quoique. Sa souveraineté oligarchique est contrôlée depuis les paradis fiscaux rattachés à la City de Londres.
Le Brésil de Lula est le symbole du progressisme oligarchique, dont un DSK peut symboliser une autre facette à la tête du FMI. Face au Mensonge Infini. Lula est la colombe oligarchique de l'Empire britannique financiarisé et monétarisé. Bien entendu, on pressent Lula pour diriger bientôt l'ONU. En attendant, il joue les émissaires de paix. Au Proche-Orient, il concurrence l'émissaire américain, qui n'est pas content. Il faut dire que le rôle joué par certaines factions israéliennes contre les États-Unis n'est pas brillant et que les dirigeants américains en ont assez de l'aide consentie à Israël contre des contes tordus.
Rappelez-vous le 911, auquel Israël a participé, avec comme associé l'autre satrapie associée et inavouable, d'Arabie saoudite. Pour semer la zizanie au Proche-Orient, les cabinets de stratégie utilisés comme boîtes à idées par les factions financières mondialisées ont d'abord promu comme émissaire de la paix Tony Blair. Blair grillé à son petit jeu de duperie irakienne, ils lancent une autre figure du progressisme, un autre adepte de la troisième voie fort fabienne et fort peu socialiste. Lula do Brasil. Et pourquoi pas DSK do FMI (da photocopia)?
Si l'on ne se rend pas compte de l'existence de cet Empire britannique postcolonial financier avec ce genre de diplomatie pacifique, on ne comprend rien aux menées stratégiques actuelles. Imaginez le tableau. Dans la satrapie israélienne, le satrape du Brésil réputé progressiste et patelin rend visite au satrape d'Israël, réputé extrémiste, voire terroriste. Finalement, Netanyahu consent à recevoir un barbu à condition qu'il soit satrape et étranger au Hamas. Mais les satrapes de l'Empire se comportent comme les parvenus.
Ils en font trop. Sans doute pour compenser leur relative infériorité, ils affichent un excès de zèle qui les trahit. Le clan Verdurin se comportait avec vulgarité pour rivaliser de snobisme avec les ducs et les barons de Saint-Germain. C'est la queue de la comète qui indique la direction de la comète. On a déjà constaté que les Israéliens ne consentaient à reconnaître que l'existence de la crème oligarchique mondialisée. Fidèles à la mentalité impérialiste britannique (notamment théorisée par Cooper dit la Crème des Sens), les Israéliens accueillent en grande pompe l'oligarque Lula (dit le Barde à Barbe Écologique), à condition bien entendu d'ignorer jusqu'à l'existence des autochtones palestiniens dont ils ont colonisé la terre et qu'ils martyrisent pour prix de leur appartenance impardonnable au réel.
C'est la distinction savante et aristocratique que Cooper explicite entre les impérialistes postmodernes (satrapies comprises), les États-nations inférieurs et les États sauvages franchement repoussants. Les Israéliens sont sincères : faire la paix avec le satrape britannique Lula, oui; à condition de ne surtout pas pactiser avec les barbares autochtones. Les satrapes s'arrangent entre eux et l'on comprend mieux à l'aune de cette grille de lecture qu'ils fassent du flanc et des flonflons.
Encore une visite qui ne servira à rien. Encore une visite intersatrapique. Encore une visite absente. Par contre, cette visite peut nous aider à comprendre l'ordre du monde (ordre oligarchique) si l'on ne le réduit pas à une interprétation seulement antisioniste, voire anti-USraélienne comme trop souvent le Réseau Voltaire la propose.
http://www.voltairenet.org/article164503.html
Si l'on adhère à la vision incompréhensible où les Israéliens font la loi en défi du bon sens, on n'est pas prêt de résoudre le conflit entre l'État satrapique israélien et les martyrs colonisés palestiniens (dont le drame de Gaza offre une illustration aussi cruelle qu'éclatante). C'est sans doute le principal reproche que l'on pourrait adresser à cette vision qui se veut anti-impérialiste et anticolonialiste alors qu'elle déforme les hiérarchies et qu'elle occulte les véritables identités dominantes. Tant qu'on ne reconnaîtra pas l'existence de l'Empire britannique financier aux prolongements satrapiques, on ne pourra résoudre le confit du Proche-Orient fondé sur les désaccords de Sykes-Picot; tant qu'on ne détaillera pas les rouages nauséabonds (et à présent purulents) de l'Empire véritable et vérifiable, il sera impossible de mettre fin à la domination des Palestiniens et aux manipulations incessantes dont les agissements israéliens ne sont jamais que des hoquettements de marionnettes moribondes.
Oubliez le sinistre Netanyahu Jr. ou le pittoresque Lula. Mettez ces sires tristes en pré-retraite (la crise systémique servira de prétexte). Pour Bibi, offrez une anthologie des discours du Duce. Il sera captivé, absorbé, électrique. Pour Lula, les passements de jambes du génial footballeur Ronaldo serviront de viatique hypnotique, voire cathartique. Virez ces imposteurs, ces bretteurs et ces pantins. Pensez aux enfants de Gaza. Parlez des factions financières de l'Empire - britannique.

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