mardi 4 mai 2010

Rédaction : face à la réaction

Bon sens ne saurait mentir.

Le spatialisme désigne l'objectif de diriger l'homme vers l'espace. Ce n'est pas seulement une nouvelle odyssée - ou une nouvelle aventure. C'est tout bonnement le seul moyen de poursuivre le sens qui distingue dans son premier sens et dans son sens le plus profond la direction. Pas de sens sans direction. A l'heure actuelle, la seule direction qui permette à l'homme de poursuivre son histoire se situe dans l'espace. Pas de sens sans espace.
Le planétarisme désigne l'évolution de l'État-nation né du traité de Westphalie vers un État de dimension planétaire (en connexion avec l'espace). Pas de planétarisme sans plusieurs États- de taille planétaire et interconnectés. Il convient de distinguer radicalement le projet mondialiste qui inspiré de l'impérialiste britannique progressiste Keynes - favorable à la domination mondiale et au progrès de l'impérialisme - bloque le processus de croissance humaine aux limites de la Terre - alors que le planétarisme n'est possible que dans le cadre d'une aventure spatiale (avec cette idée cardinale que le sens implique un horizon de développement qui excède l'activité humaine présente).
Dans cette configuration où les références de l'avenir humain sont le spatialisme et le planétarisme, les valeurs politiques vont énormément changer. Nous nous trouvons à une époque de mutation (et de crise) dans laquelle on reproche (à juste titre souvent) aux partis de gauche comme de droite de prôner peu ou prou les mêmes politiques. En gros, il s'agit d'un alignement aussi impressionnant que monolithique sur les positions (peu éloignées) du libéralisme (dont le processus historique est de grader de manière inexorable vers de plus en plus d'ultra-libéralisme, selon le même schéma d'extrémisation que son pendant le communisme).
Dans un schéma où le progrès géographique sera incarné par le spatialisme et le progrès étatique par le planétarisme, les valeurs qui ont à l'heure actuelle la cote (progressiste) passeront pour rétrogrades, obscurantistes et réactionnaires. Le propre du réactionnaire est d'estimer que le meilleur se situe dans le passé, soit d'adhérer au programme du nihilisme selon lequel l'impossible est le réel. Comme on ne saurait jusqu'à plus ample informé revenir dans le passé, le réactionnaire est un soutien certain du nihiliste.
Ce qui dans une conception figée de type mondialiste peut apparaître comme position politique progressiste est en fait clairement réactionnaire - et sera inévitablement considéré comme tel dans une configuration de progressisme réel, soit de progrès par la croissance. Plaçons-nous dans un schéma où l'aventure spatiale est solide, concrète, effective. Des propositions politiques comme la décroissance ou le mondialisme sont réactionnaires. Ne sous-estimons la décroissance comme l'expression étriquée d'un mouvement écolo bobo minoritaire, voire confidentiel. C'est la ligne que défendait le prestigieux et médiatique sommet de Copenhague auquel les dirigeants politiques de pays occidentaux apportaient une ligne de soutien inconditionnel de type décroissant (le masque agréable légitimant l'impérialisme, la post-industrialisation, l'effondrement économique...) alliant l'hypocrisie et la perversité.
Derrière des idéologies étriquées et criminelles comme la décroissance, c'est l'ensemble de l'édifice idéologique libéral qui s'effondre. La décroissance ou le mondialisme ne sont que des idéologies terminales internes au libéralisme. Le libéralisme est ce gros vaisseau-pirate donnant corps idéologique à l'impérialisme britannique. Le libéralisme comprenait de multiples divisions, qui, sous l'action destructrice progressive de l'impérialisme, se sont peu à peu effondrées. En premier lieu, les lignes progressistes - dont certaines sont encore aujourd'hui tenues pour antagonistes du libéralisme, comme le communisme.
Les lignes conservatrices ont triomphé et ont cru à la fin de l'histoire, soit à leur caractère immuable et éternelle (tel le dogme confondant de naïveté d'un Fukuyama, qui indique à quel point l'on peut être un ultra-diplômé ultra-célébré tout en exprimant la bêtise la plus stupéfiante). En réalité, l'effondrement de leur pendant antagoniste n'a fait qu'accélérer le processus de dégradation de leur expression, qui passe par l'extrémisme.
Si l'on considère ce que sont des positions dites ultra-libérales ou néo-libérales comme celles théorisées par les porte-paroles de la Société du Mont-Pèlerin, les Hayek et les von Mises, les Friedman, on se rend compte que ce libéralisme qui s'exprime manifeste une dénaturation du principe libéral classique (pris dans une acception non dynamique) vers de plus en plus de réduction, à tel point que l'on distingue entre le libéralisme politique et le libéralisme économique. Mais le libéralisme réputé strictement économique n'est jamais que l'expression de cette réduction du politique à l'économique (soit du lien infini/fini vers le strictement fini excluant l'idée d'infini).
D'une manière générale, la réduction vers le libéralisme de plus en plus ultra (néo) indique le processus d'extrémisme/dégradation. Dans cette extrémisation, la phase terminale est personnifiée par les idéologies (internes au libéralisme) qui défendent des principes de délabrement ou de dégradation en les faisant passer pour positifs, légitimes ou progressistes. Cas de la décroissance (dans un sens généralisé à l'idéologie de l'écologie financière). Cas de l'alliance objective du néo-malthusianisme et du mondialisme (le mondialisme étant le projet d'obédience impérialiste babylonienne de nouvelle Babel).

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