jeudi 4 novembre 2010

L'ex de l'Académie des pairs

Moi qui ne suis pas un expert (heureusement), ni en climatologie, ni en économie, ni en quelque science que ce soit, y compris les ingénieries techniques, j'observerai que cette histoire du réchauffement climatique causée par l'homme est fort instructive en ce qu'elle énonce et constate la faillite conjointe, au faîte d'un système en phase terminale, de l'expert et de sa caisse de résonance le média (dominant).
Alors que les experts de tous poils se sont relayés pour expliquer au moment du sommet de Copenhague qu'aucun doute scientifique n'était permis et que le réchauffement climatique était bien dû à l'homme maléfique et destructeur, qui plus est dans des proportions catastrophiques et apocalyptiques, voilà que désormais le rapport de l'Académie des sciences reconnaît qu'un débat important a lieu et que la certitude experte se commue plus raisonnablement (etscientifiquement) en prudence incertaine, toujours en quête.
Mais les médias? Après avoir pris fait et cause pour la propagande lancée et soutenue par les fonds financiers centrés autour de la City de Londres, avec le charismatique et charlatanesque Al Gore en emblème, nos médias sont passés de l'hystérie apocalyptique imminente à un relatif silence à propos de leurs erreurs énormes, tant sur le plan factuel que sur le plan théorique. A l'occasion du rapport de l'Académie des sciences, les mêmes organes qui claironnaient qu'une mutation de l'économie en décroissance écologique était le défi qui attendait l'humanité si elle voulait survivre reprennent du poil de la bête et travestissent grossièrement l'esprit du rapport pour hurler aux loups que désormais la preuve du réchauffement climatique dû à l'homme est apportée de manière irréfutable - et que les climatosceptiques (encore un terme qui ne veut rien dire, succédant aux insultes comme négationnistes) n'ont qu'à se rhabiller.
Oubliant sans doute que le mythe de la certitude scientifique repose sur le scientisme le plus étriqué, voire stupide, nos médias recommencent à promouvoir sans condition l'ordre des experts mondialistes (comme le GIEC) au service de l'oligarchie. On se souvient de ce brillant académicien français Serres appelant, sous couvert d'innover, à mélanger la démocratie libérale avec un coefficient d'experts non élus mais experts, comme si l'avis citoyen pouvait être complété par la certitude experte de quelque ordre que ce soit. Eh bien, voilà que nos médias recommencent leur fredaine et entonnent l'air de la propagande oligarchique.
Les voilà démasqués : on savait avec notamment l'affaire rocambolesque du 911 et de sa VO insoutenable et grotesque que les médias mentaient aux ordres. Le masque est désormais tombé : si vous attendez la vérité en Occident, commencez par ne surtout pas consulter les avis médiatiques des experts journalistes alliés aux experts scientifiques, car nos traîtres répètent comme des perroquets nimbés d'un prestige académique illusoire (comme tout prestige académique pur) les airs que leur serinent les porte-paroles des intérêts oligarchiques.
Vous voulez démasquer cette farce tournant à la pantalonnade? Lisez le rapport de l'Académie des sciences à propos de la question climatologique. Non seulement l'urgence du débat scientifique est affirmée haut et fort, mais l'incertitude balbutiante des sciences climatologiques est rappelée comme une évidence irréfragable. Il ne s'agit pas de renverser les bobards des médias en une apologie inconditionnelle de ceux qui contestent les thèses validées par le consensus mou autour du GIEC; mais de rappeler que ce rapport très prudent ouvre le débat et se garde bien, qu'on soit d'accord ou non avec certaines de ses thèses, de trancher trop définitivement dans un sujet qui n'est qu'ébauché et empli d'incertitudes.
La preuve? Toutes les parties ont signé le compromis. Mais pas de scientisme sournois et débridé : ce rapport fait le point, pas le contrepoint, et compose avec l'arrière-plan politique, dans le contexte d'une crise dévastatrice. Comment insinuer qu'on a déconné sans perdre la face? En aucun cas, notre rapport, pas plus qu'aucun autre travail, fût-il estampillé GIEC, ne peut prétendre délivrer une vérité scientifique définitive, ce qui serait une aberration et contredirait sa remarque sur le caractère débutant de la science climatologique.
Plus intéressant que le débat scientifique lui-même, qui ne fait que commencer véritablement, étouffé qu'il était auparavant par cet invraisemblable consensus médiatique plus scientiste que scientifique, c'est le débat autour de l'expert et de son fidèle média officiel qui est mis sur la table. A quoi servent les experts? A confirmer que le point de vue des plus forts est aussi le plus irréfutable. On a vu pendant un demi siècle les experts de l'économie libérale nous pondre des théories éculées et inébranlables qui aujourd'hui sont toutes balayées comme d'orgueilleuses et fausses cités de la démesure. La faillite du savoir expert s'accompagne de la faillite de la déontologie médiatique.
Le journaliste est un expert du fait qui renvoie à la faillite des experts. Les médias sont les caisses de propagande de l'expertise d'autorité - vite autoritaire. Les médias (dont les journalistes) sont les experts des experts. Ils relayent le droit du plus fort à être le droit de la certitude. Bien entendu, la VO du 911 est fausse - comme la thèse du réchauffement climatique dû (durablement) à l'homme est saugrenue. Dans vingt ans, on ne s'avisera pas seulement que la Terre n'a pas gagné deux degrés ou que les prévisions autour du Groenland vert sont hyperboliques. Un mérite : ces fredaines auront ruiné le crédit scientiste des experts. Loin de produire une réaction antiscientifique, comme certains le redoutent, sans doute mus par l'esprit de scientisme et de propagande déguisé, c'est plutôt contre le scientisme et pour la véritable démarche scientifique que jouera cette faillite des experts travestis en savoir scientifique enfin incontestable.

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