vendredi 11 février 2011

La couleuvre de l'argent

L'argent n'a pas d'odeur, mais il a une couleur.

http://www.guardian.co.uk/world/2011/feb/04/hosni-mubarak-family-fortune
http://www.mecanopolis.org/?p=21875

Selon cet article d'un grand journal anglais (et sa traduction française selon un site qui me paraît osciller entre complotisme et parfois alternationalisme), le clan Moubarak aurait engrangé une fortune de quelque 70 milliards de dollars pendant ses trente années de prédation, suite à l'assassinat du Président Nasser par des islamistes, dont aurait fait partie un certain Zawahiri (soi-disant bras droit d'Oussama) - et que contrôlaient les militaires, dont un certain Moubarak... Pour ceux qui doutent de la faculté de manipulation de fantoches comme Oussama et consorts par des cercles déterminés et autrement organisés, que l'on consulte cet autre lien récent, qui indique que selon de sérieux soupçons émanant de la justice égyptienne, l'attentat d'Alexandrie contre les coptes perpétré lors du dernier Nouvel An (24 morts), imputé à une branche locale d'al Quaeda (associée à l'armée islamique de Gaza!), aurait en réalité été commandité par le ministre de l'Intérieur de Moubarak, lequel, il va sans dire, n'était pas au courant de ce complot d'Etat (tout comme ses protecteurs anglo-saxons et/ou saoudiens)...
http://oumma.com/Un-membre-du-clan-Moubarak-est
Il serait temps de ne plus se focaliser sur la propagande des révolutions colorées qui est une manipulation ourdie depuis les cercles financiers autour de la City de Londres (avec comme tête d'affiche de cette escroquerie politico-idéologique un certain Soros). Pour dire les choses clairement, il convient autant de se méfier des coups tordus lancés par les protecteurs anglo-saxons (et leurs maîtres financiers) que des provocations irresponsables de certains dirigeants soi-disant islamistes (comme le Libanais Nasrallah). N'en déplaise à ces vagues de désinformation et de diversion qui donnent un vent d'espoir et font oublier l'acuité de la crise financière et culturelle, tant en Egypte qu'en Tunisie (dans l'Afrique en général), on assiste à la déferlante inquiétante du chaos - et non pas à l'espoir de la révolution démocratique annoncée.
La Tunisie risque fort de se retrouver avec un régime fantoche qui continuera à encourager un système oligarchique et inégalitaire laissant de côté le peuple; l'Egypte est un pays tenu par l'armée autochtone et sous la coupe de protecteurs occidentaux qui sèment la discorde pour faire face à l'effondrement de leur pouvoir (fondé sur le monétarisme). Ceux qui pratiquent le chantage affectif et accusent les critiques lucides de refuser la démocratie pour ces pays arabo-musulmans (en majorité) sont des optimistes simplistes : car ce n'est pas la même chose de se montrer favorable à la démocratie et de constater que la stratégie du chaos et l'effondrement financier mondial sont les causes fondamentales de ces soulèvements.
On ne peut parler de révolution que face à un projet politique alternatif au système dégénéré en place. En l'absence de toute projet politique révolutionnaire, parler de révolution est une imposture et une diversion permettant de gagner du temps et de donner des miettes d'espoir à des gens tourmentés par la misère et l'oppression. La nouvelle à propos de l'ampleur de la fortune du clan Moubarak corrobore cette analyse, avec une constante qui permet de subsumer les véritables rapports de forces stratégiques et géopolitiques derrière les annonces simplistes et caricaturales, comme la domination américano-sioniste ou les révolutions colorées auxquelles il faudrait adhérer par soutien noble pour la cause des peuples de ces contrées colonisées, puis néo-colonisées...
On dit que pour comprendre un crime il convient de suivre l'argent. Avec cet article duGuardian, on apprend que selon plusieurs sources, la fortune de Moubarak serait gérée par des établissements bancaires suisses et londoniens. Qui plus est, le cas scandaleux du potentat Moubarak serait la règle dans cette région où les dictateurs et leur clan sont les sous-fifres des financiers mondialistes dominants (pas des militaires occidentaux). Cette information délivre la vérité : Moubarak n'est pas le pantin ultime des généraux du Pentagone ou des voisins israéliens. Il est l'instrument local des financiers de la City de Londres (et des systèmes bancaires alliés et apatrides comme le cas suisse).
Les Américains tant cités ou les sionistes tant honnis se trouvent eux aussi sous la coupe de cet impérialisme financier qui ne dit pas son nom et qui est l'émanation contemporaine de l'Empire britannique. Moubarak se trouve totalement inféodé à ces intérêts financiers, d'autant plus que les familles régnantes et oligarchiques d'Arabie saoudite forment une part de cet Empire et qu'on a pu constater que Blair, émissaire de la Paix dans la région (prière de ne pas rire trop) était déjà mandaté par des intérêts bancaires anglo-saxons et suisses.
Le plus savoureux de cette fable où l'on vérifie que les véritables parrains du système mondialiste ne sont pas des Etats, mais des cercles financiers, pas des nations, mais des factions, est d'apprendre qu'un des fils de Moubarak habite dans une résidence à Londres. Comme un symbole de la fortune monstrueuse de ces satrapes contemporains qui ne savent que trop où se situe la caution de leur pouvoir - en même temps que la garantie de leur fortune... En tout cas, si vous voulez vraiment que ces révoltes chaotiques deviennent de véritables révolutions, que les peuples d'Egypte ou de Tunisie accèdent enfin à la démocratie et à la prospérité, il convient d'identifier le véritable ennemi, le véritable impérialisme.
Il convient d'oublier les faux sens et les contresens, avec la domination impérialiste américaine et/ou sioniste. Suivez l'argent, suivez les factions financières. Elles vous mèneront toutes de dédales en labyrinthes, vers la City de Londres. Quand les peuples auront identifié, voire démantelé les circuits financiers, et en particulier les paradis fiscaux, ils seront débarrassés de l'hydre moderne de l'Empire britannique. Ce n'est qu'à ce prix que les peuples martyrisés d'Orient (notamment) pourront accéder à la démocratie républicaine et quitter le néocolonialisme qui les humilie et les spolie.
Pas seulement les peuples d'Orient. L'Occident dominateur est en train de s'effondrer. Les peuples d'Occident sont en voie de ruine et de désagrégation. On répète chez les anti-impérialistes américains professionnels que l'impérialisme américain serait en train de dévorer ses alliés européens, dont les Français en Tunisie ou en Côte d'Ivoire. C'est éluder que le vrai pouvoir est financier - et que ce sont les places financières qui se retrouvent à dévorer les peuples d'Occident après avoir dévoré les autres peuples du monde depuis l'ère officielle et hypocrite de la décolonisation. Nous avons tous intérêt à comprendre qu'entre l'oligarchie et la république la pérennité de l'homme et son développement passent par le choix républicain.
Toux ceux qui veulent vraiment que les peuples d'Egypte ou de Tunisie accèdent à la démocratie et à la prospérité sociale doivent commencer par exiger le démantèlement de l'impérialisme financier autour de la City de Londres. Toux ceux qui participent à l'escroquerie anti-impérialiste américaine et/ou sioniste ne font qu'encourager la poursuite de l'impérialisme soi-disant combattu et surtout renforcent le pouvoir de ces satrapies écoeurantes dont l'Egypte est un modèle autant qu'une caricature. Au final, ce n'est pas le départ de Moubarak ou de Ben Ali qui constituera une victoire; c'est la fin de ces régimes tyranniques et stupides dans le monde, notamment dans toute l'Afrique. Et le seul moyen de mettre fin à ces dérives, c'est d'identifier correctement et adéquatement l'impérialisme existant : l'Empire britannique financier.

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