vendredi 8 juillet 2011

Faillite

http://www.rfi.fr/ameriques/20110702-faillite-le-gouvernement-minnesota-cesse-activites

Vous ne comprenez pas? Vous ne comprendrez peut-être jamais - parce que quand on ne veut pas comprendre, il est des plus difficiles de comprendre. Pourtant, ce n'est pas très compliqué : le Minnesota préfigure par sa faillite la situation qui attend les États américains plus le gouvernement fédéral américain d'ici peu. Si les Etats-Unis font faillite, c'est la zone transatlantique dans son ensemble qui sombrera - et la zone transpacifique suivra à son tour. Ne parlons pas de la situation de chaos qui prévaudra en Afrique et qui rendra les situations de Côte d'Ivoire ou du Soudan comme la règle irrationnelle et véritablement dérégulée en vigueur pour les États colonisés et sous-développés.
La réaction du gouverneur Dayton est intéressante car elle en dit long sur l'impéritie et l'incompétence de ceux qui nous gouvernent face à la catastrophe. Nos capitaines éperdus et imprudents sont incapables d'oser changer de direction et de remettre en question la politique libérale et monétariste qui a fait faillite : "Personne ne voulant céder, Dayton a décidé de mettre le gouvernement à l'arrêt, comptant sur le mécontentement populaire pour forcer les républicains à accepter une augmentation des impôts pour les plus aisés". Autant dire que l'on bricole dans la fange (le chantage) pour réduire les menaces de manière aléatoire et limitée, bien que l'on n'améliore pas une situation en s'en tenant à l'immédiateté du phénomène, mais en travaillant sur les causes pour en modifier les effets.
Tant que les dirigeants du monde ne comprendront pas que le libéralisme est mort, ils courront à la catastrophe. Tant qu'ils n'emboîteront pas le pas au nombre croissant de dirigeants politiques, syndicaux et économiques qui se déclarent en faveur du Glass-Steagall et du Bretton-Woods mondiaux, qui aurait pour effet de mettre en faillite les intérêts spéculatifs prédateurs et de proposer une politique alternative de construction instaurant une dynamique anti-entropique, ils se retrouveront acculés devant une situation d'urgence de plus en plus dangereuse : la colère populaire qui débouche sur les révoltes et espérons-le les révolutions. Car les révoltes sont destructrices autant que dépourvues d'alternatives. Tandis que les révolutions portent en elles des projets d'alternatives qui font si défaut aux soi-disant révolutions arabes, au point que l'on voit les peuples redescendre dans les rues pour les mêmes raisons que lors du Printemps arabe.

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