mardi 10 septembre 2013

La connaissance possible

Le transcendantaliste dit qu'on peut connaître le réel, mais que la connaissance est différente du savoir donné. La représentation est différente du réel, mais la connaissance est rendu possible par l'expérimentation et la recherche.
L'immanentiste dit que le réel = la représentation. Ce qui importe dans l'immanentisme, c'est que le réel soit constitué d'un fondement, peu importe qu'il soit arbitraire, non de principes, qui ruinent l'idée de donné, donc de fondement palpable. Voilà qui implique que le réel repose sur des structures qui ne changent pas; tandis que dans l'immanentisme, le réel change tout le temps à condition (fumeuse) qu'il soit réel.
Raison pour laquelle Nietzsche affirme que la prière du métaphysicien consiste à débusquer du stable : la critique contre la métaphysique implique que lui s'estime plus radical, en tant qu'immanentiste, et rejette la métaphysique comme recherche des certitudes (finies) au sein de l'incertain (l'être est tenu pour théorisable au milieu du chaos). Nietzsche rejoint la position du nihilisme, selon laquelle il est compatible d’avancer que l'être est changeant, mais que le changement est ce qui permet à l'être de perdurer; tandis que le principe implique que le changement soit inférieur à ce qui demeure et ce qui demeure soit inexplicable. Nietzsche renvoie lui aussi au mystère de l'être, entendu comme variété du non-être.
La méthode de Socrate selon Platon exprime l’ontologie : partir du petit pour retrouver le grand, en montrant que le recours à la raison peut élucider le problème de l’immédiat, mais que le rapport instauré ne coule pas de source. Calliclès, qui représente le parti du plus fort, estime que les choses arrivent intuitivement, en embrassant d'un coup arbitraire et inexplicable le champ général du réel. Tandis que Socrate prône qu'il existe une disjonction entre l'être et l'Etre, dont la reconnaissance vérifie la connaissance, sans parvenir à l’expliquer pour autant. On obtient le lien par la raison en postulant qu'il faut que le réel soit unique, cohérent, lié, mais sans expliquer ce lien. La méthode socratique ne définissant pas ce qu’est l’Etre patine, alors qu’elle prétend parvenir à son objectif.
Le transcendantalisme est une méthode empirique qui suit l’idéal de la pérennité du réel, bien qu'il ne puisse l’expliquer, tandis que le nihilisme est une exigence qui sacrifie la pérennité à l'obtention du réel. Le nihilisme proclamerait : le bien le plus précieux est le réel, le plus important, réussit à délimiter du réel, fût-il précaire - et non le réel. Le reproche que le nihilisme adressera au transcendantalisme est de ne pas identifier de réalité cernée, de dissoudre le réel dans l’idéalisme indéfini. Cette définition est irréelle et illusoire.

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