samedi 1 juillet 2017

Supériorité de la découverte

Comment l'enfant passe-t-il du mimétisme à la créativité? Autrement dit, comment découvre-t-on, vu que découvrir implique un principe supérieur au précédent? D'où vient cette structure?
C'est sans doute ce qui explique le transcendantalisme : si l'on progresse, c'est qu'à la base il existe un principe qui est déjà transcendant et qui amène logiquement à progresser y compris dans l'immanence.
Si l'internalisme cartésien propose une vision tronquée du réel, comment expliquer que la découverte s'effectue depuis le sujet connaissant (raison du succès du cartésianisme dans l'époque moderne : il explique la question "pourquoi il faut que l'impulsion parte du sujet?", en la réduisant à l'affirmation : "Le plus important se déroule dans le sujet")? 
C'est que la créativité n'est pas la création. Le donné n'est pas la potentialité. Elle n'est pas déjà donnée, mais toujours à faire. Ce qui implique qu'elle se tienne dans n'importe quelle forme actualisée, prête à découvrir dans son potentiel. 
Raison pour laquelle on pose mal le débat quand on se déchire entre internalisme et externalisme : car la créativité se tient autant dans le sujet que dans son extériorité. Elle ne vient pas de l’extérieur ni de l'intérieur, mais d'un potentiel qui est partout présent, qui de ce fait peut être actionné de n'importe quel endroit par n'importe quel individu.
Ìci le point de départ ne signifie pas la vérité, mais juste qu'il faut bien commencer par un point. Il a son importance, à condition de préciser que la potentialité est la véritable raison de sa progression et qu'elle s'avère surtout imprévisible.
On ne sait à partir de A qu'on doit aller vers B, sinon le chemin aurait déjà été parcourus et il n'y aurait plus besoin que de retrouver la vérité. C'est la thèse, fausse, de Platon, avec la réminiscence.
En réalité, nous avons le potentiel de bien faire, mais la vérité se tient plus dans nos créations que dans une hypothétique et fantasmatique origine.
Il faut seulement qu'un sujet serve de rampe de lancement, d'où l'erreur internaliste selon laquelle la créativité se tient dans le sujet. De plus, si la créativité est un potentiel omniprésent au sein du réel, elle ne peut être actionnée que par une catégorie bien spécifique de sujets capables : l'homme joue un rôle crucial dans cette affaire, puisqu'il est le meilleur en ce domaine, et peut-être aussi le seul (en tout cas connu). 
La découverte s’explique ainsi par un phénomène qui est déjà contenu et donné dans son expression, tout en lui étant capable d'en sortir un contenu plus large et supérieur. Raison pour laquelle la créativité s'avère à la fois omniprésente et supérieure à sa cause. 
De telle sorte que découvrir se montre différent et supérieur à celui qui découvre, alors que si l'on se tient dans un monde donné, la découverte n'est pas possible, ni envisageable. 
Reste à préciser que l'interne et l'externe sont des catégories qui valent dans une conception figée et donnée du réel, un monde clos, alors que le propre de la créativité est de n'être possible que dans la possibilité de sortir de ce donné, de l'agrandir, de le changer, de l’étendre.
Dès lors, le réel est extensible et non figé et fixé une bonne fois pour toutes. Passer du métisse à la créativité est chose d'autant plus aisée que le principe de la créativité se retrouve partout et que pour l'actionner, il suffit juste d'en avoir conscience et de ne pas se laisser happer par l'idée selon laquelle la créativité est inféodée au mimétisme, ce qui est le cas de toute notre éducation et de tout notre apprentissage, notamment dans les diplômes.