Je
fais juste une hypothèse : que ce qu'on nomme psychologie et
psychiatrie au sens large ne soit qu'une branche de la neurologie.
L'essor de la neurologie et des sciences cognitives indique ainsi que
bien des problèmes vont être expliqués par le fonctionnement mécanique
du cerveau (ce qui n'implique pas qu'il faille adouber le matérialisme,
mais c'est un autre sujet, connexe). Du coup, la psychologie n'est que
l'expression rationnelle dans le langage d'un problème qui n'est pas
propre au langage, de la même manière qu'il n'existe pas de monde du
langage indépendant du réel (ce qui invalide tant Freud et
sa démarche psychanalytique que Descartes et sa rénovation de la
métaphysique).
D'une
manière générale, le fait de ne pas croire au pouvoir propre du
langage, de ne lui prêter comme faculté que la fascinante aptitude à
donner sens au réel, implique qu'il existe un fonctionnement extérieur
au réel et que ce que nous nommons la conscience voit son propre
fonctionnement se greffer sur quelque chose d'extérieur et de réel. De
ce fait, l'intériorité est un mythe si l'on croit à son indépendance. La
conscience a le pouvoir de susciter le langage, mais elle
dépend étroitement de l'extérieur dans son fonctionnement même.
L'externalisme signifie que tout objet n'est jamais souverain,
indépendant, mais que la totalité qu'il crée, comme n'importe quel cors,
est étroitement lié à un extérieur.
Dans
le cadre de la psychologie, elle croit au fait qu'il existe un monde
psychologique, alors que ce monde lui-même est tissé de part en
part d'éléments réels, qu'il ne maîtrise donc pas. Les problèmes que
l'on nomme physiques sont des maladies. Eh bien, abordons le monde de
la psychologie de la même manière. Nous pouvons alors gager,
de manière grossière et spéculative, que les problèmes psychologiques
sont des maladies. Il doit même y avoir plus de maladies affectant le
cerveau, du fait de sa complexité et de sa faculté à créer des
distinctions et des nuances singulières, que de pathologies physiques.
On
voit notamment le problème s'esquisser dans la découverte de plus en
plus fréquente de maladies que l'on corrèle encore à des problèmes
psychologiques, du fait d'anciennes habitudes consistant précisément à
décrire le fonctionnement psychologique comme différent du
fonctionnement physique, du fait de son indépendance (le fait qu'il
existe un monde psychologique différent du monde physique et
indépendant). Ainsi avec la sclérose en plaques, dont
les problèmes pathologiques sont corrélées à
des problèmes psychologiques, comme la dépression, fréquente. Ainsi
des dégénérescences front-temporales, que l'on associe sans ciller à des
délires comme la paranoïa.
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