mardi 8 mai 2018

La fin de la psychologie?

Je fais juste une hypothèse : que ce qu'on nomme psychologie et psychiatrie au sens large ne soit qu'une branche de la neurologie. L'essor de la neurologie et des sciences cognitives indique ainsi que bien des problèmes vont être expliqués par le fonctionnement mécanique du cerveau (ce qui n'implique pas qu'il faille adouber le matérialisme, mais c'est un autre sujet, connexe). Du coup, la psychologie n'est que l'expression rationnelle dans le langage d'un problème qui n'est pas propre au langage, de la même manière qu'il n'existe pas de monde du langage indépendant du réel (ce qui invalide tant Freud et sa démarche psychanalytique que Descartes et sa rénovation de la métaphysique).
D'une manière générale, le fait de ne pas croire au pouvoir propre du langage, de ne lui prêter comme faculté que la fascinante aptitude à donner sens au réel, implique qu'il existe un fonctionnement extérieur au réel et que ce que nous nommons la conscience voit son propre fonctionnement se greffer sur quelque chose d'extérieur et de réel. De ce fait, l'intériorité est un mythe si l'on croit à son indépendance. La conscience a le pouvoir de susciter le langage, mais elle dépend étroitement de l'extérieur dans son fonctionnement même. L'externalisme signifie que tout objet n'est jamais souverain, indépendant, mais que la totalité qu'il crée, comme n'importe quel cors, est étroitement lié à un extérieur.
Dans le cadre de la psychologie, elle croit au fait qu'il existe un monde psychologique, alors que ce monde lui-même est tissé de part en part d'éléments réels, qu'il ne maîtrise donc pas. Les problèmes que l'on nomme physiques sont des maladies. Eh bien, abordons le monde de la psychologie de la même manière. Nous pouvons alors gager, de manière grossière et spéculative, que les problèmes psychologiques sont des maladies. Il doit même y avoir plus de maladies affectant le cerveau, du fait de sa complexité et de sa faculté à créer des distinctions et des nuances singulières, que de pathologies physiques.
On voit notamment le problème s'esquisser dans la découverte de plus en plus fréquente de maladies que l'on corrèle encore à des problèmes psychologiques, du fait d'anciennes habitudes consistant précisément à décrire le fonctionnement psychologique comme différent du fonctionnement physique, du fait de son indépendance (le fait qu'il existe un monde psychologique différent du monde physique et indépendant). Ainsi avec la sclérose en plaques, dont les problèmes pathologiques sont corrélées à des problèmes psychologiques, comme la dépression, fréquente. Ainsi des dégénérescences front-temporales, que l'on associe sans ciller à des délires comme la paranoïa.

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